LES RELATIONS FAMILIALES #6 LA FAMILLE ÉLARGIE
LES RELATIONS FAMILIALES #6 LA FAMILLE ÉLARGIE:
Dans le sens le plus fondamental, la famille hébraïque se composait du mari, de la femme, et des enfants. Quand le mari avait plus d'une épouse, sa famille incluait toutes les autres femmes et les enfants dans leurs différentes relations (Gen. 30). Parfois la famille comprenait tous ceux qui partageaient un même lieu d'habitation sous la protection du chef de famille; cela comprenait: les grands parents, serviteurs et visiteurs, ainsi que les filles veuves et leurs enfants; la famille élargie comprenait souvent les fils et leurs épouses et leurs enfants (Lév. 18.6-18). Dieu considérait les esclaves d'Abraham comme membres de son groupe familial, car il ordonna au patriarche de les circoncire
(Gen. 17.12-14,22-27).
Dans les premiers temps d'Israël, jusqu'à quatre générations vivaient parfois ensemble. C'était un élément indissociable du style semi-nomade, et, ultérieurement, agricole. Actuellement encore au Moyen-Orient, des peuples semi-nomades se rassemblent en grandes familles pour mieux survivre. Chaque famille élargie a son propre père, ou cheik, dont la parole a force de loi. Dans l'A.T., la famille élargie était placée sous l'autorité de l'homme le plus âgé du foyer, qu'on appelait aussi père; C'était souvent le grand-père ou l'arrière-grand-père. Ainsi, lorsque la famille de Jacob partit en Égypte, Jacob était considéré comme leur père, bien que ses fils aient des femmes et des enfants (Gen. 46.8-27); Jacob garda cette autorité sur sa famille jusqu'à sa mort. Le père d'une famille élargie exerçait un droit de vie ou de mort sur le reste de la famille. On le voit bien quand Abraham faillit sacrifier son fils Isaac (Gen. 22.9-12), et quand Juda condamna à mort sa belle-fille, parce qu'elle avait commis un adultère (Gen. 38.24-26). Plus tard, la loi de Moïse restreignit son autorité: elle ne lui permit plus de sacrifier son enfant sur un autel (Lév. 18.21); elle lui permit de vendre sa fille, mais pas à un étranger et pas pour la prostitution (Ex. 21.7;
Lév. 19.29); d'après la Loi, le père ne pouvait pas priver son fils aîné de son droit d'aînesse, même s'il avait des fils de deux femmes différentes (Deu. 21.15-17). Certains pères hébreux transgressèrent ces lois, comme: Jephthé, qui fit le voeu de sacrifier quiconque allait sortir de la ville à sa rencontre après son retour d'une bataille victorieuse; cette personne fut sa fille et, croyant qu'il devait être fidèle à son voeu, il la sacrifia (Jug. 11.31,34-40). De même, le roi Manassé, offrit son fils en holocauste, afin d'apaiser un dieu païen (2 Rois 21.6).
Nous ne savons pas à quelle époque la famille élargie de l'A.T. fut remplacée par la structure familiale que nous connaissons actuellement. Certains érudits situent cette évolution pendant la monarchie de David et de Salomon; d'autres estiment qu'elle a eu lieu plus tard. En tous cas, à l'époque du N.T., la famille élargie avait pratiquement disparue. Les écrits de Paul le confirment: en parlant des rôles et des attitudes de chaque membre de la famille, il ne mentionna que les parents, les enfants et les esclaves (Éph. 5.21;6.9). Le N.T. raconte que Joseph et Marie se rendirent en couple à Bethléhem, pour y être recensés (Luc 2.4-5); ils allèrent au Temple à deux, lorsque Marie offrit ses sacrifices (Luc 2.22); ils se rendirent aussi à deux en Égypte, avec Jésus (Mt. 2.14). Ces récits semblent confirmer que la famille du N.T. ne se composait que du mari, de la femme, et des enfants.