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Sondez Les Écritures
3 novembre 2019

Quand Jésus naqquit-il ?


Quand Jésus naquit-il ?

Personne ne peut dire de manière irréfutable quand naquit Jésus, car la
datation des légations romaines en Syrie, et la mort d’Hérode le Grand sur
lesquelles on se base, en l’occurrence celle donnée par Flavius Joseph,
historien juif du premier siècle (né en l’an 37), ne concorde pas avec les
événements relatés dans les évangiles de Luc et de Matthieu.

Selon Flavius Joseph, Hérode le Grand, roi de Judée, régna encore 34 ans
après qu’il ait mis à mort Antigone lors de la prise de Jérusalem en l’an -37 ;
ce qui situe sa mort vers l’an – 4. La question que l’on se pose est : comment
Hérode le Grand, censé être mort 3 ans avant la naissance de Jésus, a pu
chercher à le tuer ? Matthieu raconte :

« Quand Hérode fut décédé, voyez, l’ange de Dieu apparut en rêve à
Joseph en Egypte et dit : " Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère,
et va au pays d’Israël, car ceux qui cherchaient l’âme du petit enfant
sont morts ". »

« Il se leva donc, prit le petit enfant et sa mère, et entra au pays
d’Israël. Mais voyant qu’Archélaüs régnait en Judée à la place de son
père Hérode, il eut peur de s’y rendre… Il se retira dans le territoire
de Galilée. » Matthieu 2:19 à 22.

Il y a un anachronisme évident entre le récit biblique et ce que raconte
Flavius Joseph. Nous sommes obligés, soit de reculer la date de la naissance
de Jésus, soit d’avancer celle de la mort d’Hérode. Luc situe la naissance de
Jésus lors du premier recensement de Quirinius disant :

« Or, en ce jour-là, parut un décret de la part de César Auguste pour
que toute la terre se fasse enregistrer (Ce premier enregistrement eu
lieu alors que Quirinius était gouverneur de Syrie) ; et tous allaient se
faire enregistrer, chacun dans sa propre ville. »

« Naturellement, Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth,
pour se rendre en Judée, à la ville de David, appelée Bethlehem […]
Pendant qu’ils étaient là les jours où elle devait accoucher furent au
complet. Et elle mit au monde un fils… » Luc 2:1 à 7.
Publius Sulpicius Quirinius
Q était un général et administrateur romain. Il fut
élevé au rang de consul par César Auguste en 12 av. J.-C. et consul ordinaire
aux côtés de Marcus Valérius Messalla. Il fut nommé gouverneur de Galatie
(centre de la Turquie actuelle), et c’est à ce titre que vers – 3, il mena une
campagne victorieuse contre les Homonades. Il n’était donc pas à Rome. Il
suffirait de connaître la date de son premier recensement pour savoir en
quelle année naquit Jésus.

L’historien Flavius Joseph mentionne, certes, le recensement de Quirinius,
mais ne précise pas s’il s’agissait du premier ou du second. Or, l’histoire ne
lui reconnaît que le recensement local de Judée de l’an 6 après la naissance
de Jésus. Le rédacteur biblique aurait-il prêté à Quirinius le recensement d’un
autre ? Si Jésus devait avoir trente ans lors de son baptême en l’an 29,
comme le mentionne le nouveau testament, sa naissance tomberait alors
deux ans après la mort d’Hérode le Grand, c’est-à-dire en l’an - 2.

Flavius Joseph a écrit encore que le recensement de Quirinius eut lieu la
trente-septième année après la défaite d’Antoine par César (Octave) à
Actium. Cette bataille eut lieu le 2 septembre de l’an - 31, ce qui situe
effectivement le recensement de Quirinius 6 ans après la naissance de Jésus.
Or selon Luc, Jésus est né au cours du recensement de Quirinius. Reprenons
le texte de Luc :

« Or, en ce jour-là, parut un décret de la part de César Auguste pour
que toute la terre se fasse enregistrer. Ce premier enregistrement eu
lieu alors que Quirinius était gouverneur de Syrie ; et tous allaient se
faire enregistrer, chacun dans sa propre ville. »

De toute évidence, Luc ne parle pas du même recensement. S’il faisait
allusion à celui de l’an 6, Jésus aurait eu 23 ans en l’an 29, et non 30 ans, le
jour où il se fit baptiser pour commencer sa mission, et Jean-Baptiste, né 6
mois avant ne serait pas de loin plus âgé.

Cela paraît invraisemblable pour deux raisons : la première est que les
évangiles reconnaissent que Jésus avait environ trente ans (30 ans) le jour où
il reçut l’onction par le baptême et non 23 ans (Il est difficile de confondre
un jeune homme de 23 avec un homme de trente ans), la seconde raison, est
que l’âge requis, selon nombre 4:1 - 3, pour être assigné à une fonction au
service de Dieu était de 30 ans.

Il était donc dans l’ordre des choses que Jésus devînt le Messie et débutât sa
mission à trente ans. C’était aussi l’âge de son cousin, Jean, lorsqu’il
commença à baptiser six mois auparavant. D’autres font savoir que pendant
le recensement dont parle Matthieu, au cours duquel naquit Jésus, le
gouverneur de la Syrie fut Publiusublius Quinctiliusuinctilius Varusarus PubliusPublius Quinctiliusuinctilius Varusarus Q V P Q V et non Publiusublius Quiriniusuirinius. PubliusPublius Quiriniusuirinius Q P Q
Luc aurait-il confondu les deux noms du fait de leur phonétique proche ?

Flavius Joseph raconte qu’après la mort d’Hérode le Grand, roi juif de
Judée, il se produisit plusieurs révoltes messianiques que Quinctilius Varus
réprima dans le sang. Il aurait fait clouer sur des poteaux, selon l’historien,
2000 rebelles juifs. Quoi qu’il en soit, Luc n’a pas inventé le recensement de
Quirinius en lieu et place de celui de Quinctilius et son légat sur la Syrie,
puisque Flavius Joseph en a aussi fait le récit en écrivant :

« Quirinius, membre du Sénat (…) arriva en Syrie où l’Empereur l’avait
envoyé pour rendre la justice dans cette province et faire le
recensement des biens. On lui avait adjoint Coponius, personnage de
l’ordre équestre, qui devait gouverner les juifs avec pleins pouvoirs. »

Flavius Joseph, sans en préciser l’ordre, fit allusion à ce que Luc devait
qualifier de second recensement, qui eut lieu en l’an 6. Certains exégètes de
la Bible pensent que Luc aurait pu inventer cette histoire, mais
apparemment, ce n’était pas le cas, si on en croit Flavius Joseph, lui-même.
Néanmoins, il n’estimait pas nécessaire de parler du premier ou du deuxième
recensement, puisqu’il le situait dans le temps, c’est-à-dire en l’an 6. Il eut
lieu, dit-il, la trente-septième année après la défaite d’Antoine par César
Auguste à Actium.

Est-il possible que Luc ait été mal informé et qu’il ait écrit " Quirinius " au lieu
de " Quinctilius " ? Car, entre l’an - 4, (date de la mort présumée d’Hérode le
Grand), et l’an -1, intervalle de temps dans laquelle Jésus serait né, (du moins
pour certains chrétiens), ce fut Quinctilius Varus qui gouvernait la Syrie,
succédant à Sentius Saturninus, selon Flavius Joseph. Il dit : « Quinctilius
Varus gouvernait la Syrie au moment de la mort d’Hérode et après ».

L’historien Tacite va dans le même sens. Ce qui nous fait dire que Quinctilius
Varus était bien gouverneur de Syrie au moment de la mort d’Hérode et non
Quirinius, comme le dit Luc.

La seconde probabilité est que Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q fût associé à Quinctiliusuinctilius Varusarus, QuinctiliusQuinctilius Varusarus V Q V
général romain, pour une double gouvernance de la Syrie. Une telle
situation ne serait pas unique. Pendant que Mucianus était gouverneur de
Syrie, Vespasien qui menait la guerre en Palestine avait le titre de legatusegatus legatusegatus l l
Augustiugusti. AugustiAugusti A Il pourrait s’agir d’une légation spéciale liée aux décisions
strictement militaires, où Vespasien n’avait de compte à rendre qu’à
l’Empereur. Ils portaient tous deux le titre de légat de Syrie, ou gouverneur
de Syrie.

En 1764 on a retrouvé à Rome une inscription appelée Lapisapis Tiburtinusiburtinus LapisLapis Tiburtinusiburtinus T L T où il
est fait mention d’une seconde légation en Syrie d’un gouverneur sous le
règne d’Auguste César. Malheureusement le texte ne précise pas le nom du
gouverneur. Mais pour certains historiens il ne pouvait s’agir que de
Quirinius, car tout ce qui figure sur la pierre lui concernait. Pour eux, Luc
avait raison de parler du premier recensement de Quirinius. L’un débuta du
temps d’Hérode (entre l’an - 5 et - 4), et l’autre vers l’an 6. Mais cela ne
constitue pas un fait indéniable, car le nom du gouverneur n’est pas
mentionné.

D’après une autre inscription retrouvée sur une pierre tumulaire à Venise en
1880, mais venant de Beyrouth, un certain préfet, Quintusuintus Æmiliusmilius Lepidusepidus, QuintusQuintus Æmiliusmilius Lepidusepidus Æ L Q Æ L
mentionne avoir participé au cens d’Apamée (en Syrie) sous les ordres de
Quirinius, gouverneur de Syrie.

Pour certains, il s’agissait du recensement de Quirinius que mentionne Flavius
Joseph et qui eut lieu en l’an 6 après Jésus, arguant que Quirinius fut nommé
gouverneur de la Syrie une seule fois.

Or le premier recensement auquel Luc fait allusion, et qui eut lieu du vivant
d’Hérode, impliquait tout l’Empire, alors que celui de l’an 6, que cite Flavius
Joseph, fut territorial et concernait principalement la Judée. Il avait pour
objectif la détermination de l’impôt par tête d’habitant en faveur de Rome.

On peut donc supposer qu’il y eut un premier recensement qui débuta du
vivant d’Hérode dans tout l’empire romain, et qui continua en Judée à la
naissance de Jésus. Matthieu 2:1 et Luc 1:5 décrivent le recensement en
précisant qu’il eut lieu " dans les jours d’Hérode " (mort vers l’an 4 avant
Jésus, selon Flavius Joseph).

Qui faut-il croire ? Les apôtres qui côtoyaient Jésus, ou Flavius Joseph, fût-il
un historien, venu au monde 3, ou 4 ans après la mort de Jésus ?
Apparemment, au moment où Luc écrivait son évangile, il y avait déjà eu,
selon lui, deux recensements.

De l’an - 8 à - 6 Saturninus était gouverneur de Syrie. De l’an - 6 à - 4, ce fut
effectivement le mandat de Quinctiliusuinctilius Varusarus, QuinctiliusQuinctilius Varusarus V Q V qui se poursuivait
probablement jusqu’en l’an -1 ; car selon Flavius Joseph, Quinctilius régnait
pendant la mort d’Hérode et après cela. De l’an 1 à l’an 4, ce fut Caius
César.

Curieusement, personne ne mentionne Quiriniusuirinius. QuiriniusQuirinius Q Nous savons pourtant qu’il
fut nommé consul ordinaire aux côté de Marcus Valérius Messalla en l’an 12
avant notre ère. Sept ans plus tard, en 5 avant notre ère, il fut nommé
gouverneur de Galatie, au centre de la Turquie actuelle, partageant une
frontière avec la Syrie que gouvernait Quinctiliusuinctilius. QuinctiliusQuinctilius Q C’est au cours de cette
légation de Quiuiriniusrinius QuiQuiriniusrinius Q qu’eut lieu le premier recensement auquel Quintusuintus Quintusuintus Q Q
Æmiliusmilius Lepidusepidus Æmiliusmilius Lepidusepidus Æ L Æ L aurait pris part à Apamée (en Syrie) sous les ordres de
Quiriniusuirinius, QuiriniusQuirinius Q dit-il. Cela n’a rien à voir avec son second recensement en Judée
(l’an 6).

Deux ans plus tard, en l’an - 3, pendant que Quinctiliusuinctilius QuinctiliusQuinctilius Q était toujours
gouverneur de Syrie, Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q mena une campagne victorieuse contre les
Homonades, une peuplade de Cilicie, sur la Méditerranée, au sud-est de la
Turquie. Rien ne laisse penser que Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q n’était plus gouverneur de
Galatie pendant cette campagne, et qu’il avait baissé de statut en si peu de
temps (de - 5 à - 3). Il était probablement toujours gouverneur lorsqu’il
mena campagne contre les Homonades en l’an - 3.

Etant donné que la Cilicie se trouve à la limite territoriale où s’étend le
pouvoir de Quinctiliusuinctilius, QuinctiliusQuinctilius Q il est très probable que les deux aient gouverné
conjointement pendant un certain temps. Par ailleurs, même s’il existe
d’autres villes portant le nom d’Apamée, celle dont Quintusuintus QuintusQuintus Q Æmiliusmilius ÆmiliusÆmilius Æ Lepidusepidus LepidusLepidus L
mentionne le recensement par Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q se trouve bien en Syrie. Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q
pourrait avoir été mandaté par Auguste pour s’occuper des recensements en
tant que spécialiste. Nous savons, par ailleurs, qu’il était reconnu pour avoir
la main lourde pour le prélèvement des impôts.

Bien entendu, il ne s’occupait pas directement des recensements dans chaque
ville, mais pouvait choisir des responsables locaux, comme Æmiliusmilius Lepidusepidus ÆmiliusÆmilius Lepidusepidus L Æ L
pour procéder à ces enregistrements. S’il avait le titre de gouverneur,
conjointement avec Quinctiliusuinctilius QuinctiliusQuinctilius Q et qu’il avait en charge le recensement, on
peut comprendre pourquoi son nom fut associé au recensement et non celui
de Quinctiliusuinctilius. QuinctiliusQuinctilius Q

La gouvernance de Quinctiliusuinctilius QuinctiliusQuinctilius Q en Syrie dut éclipser le mandat de Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q
aux yeux de certains historiens de l’antiquité. Il ne faut pas oublier que



Quinctiliusuinctilius QuinctiliusQuinctilius Q était reconnu par tous bien avant Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q comme gouverneur
de Syrie. Cela pourrait expliquer pourquoi on ne parvenait pas à situer
Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q dans la chronologie des légats de Syrie, tout en sachant qu’il avait
eu plus d’un mandat en tant que gouverneur en Syrie. Malgré tout, il est
difficile de dire avec exactitude quand eut lieu le premier recensement en
Judée dont parle Luc.

Lorsque Luc commença l’écriture de cet évangile, la Judée et la Samarie
étaient une province romaine, rattachée à la Syrie. Ce qui n’était pas le cas
avant l’an 6, lors du premier dénombrement, qu’on pourrait qualifier de
général. Le but du premier recensement ne consistait pas à déterminer le
niveau imposable des pays (province) rattachés à Rome.

Parlant de la situation de Judée en l’an 6, sous Archélaüsrchélaüs, ArchélaüsArchélaüs A après la mort de
son père Hérode le Grand, Flavius Joseph a écrit : « Le pays d’Archélaüs
fut rattaché en tributaire à la Syrie », considérée alors comme une
province romaine. Ce n’était pas le cas avant.

En effet, Hérode le grand, père d’Archélaüs, qui avait été reconnu comme
roi de Judée à l’unanimité par le Sénat romain en janvier de l’an 39 avant
Jésus, jouissait d’une grande indépendance fiscale. Selon toute
vraisemblance, il ne payait pas de tribut à Rome. La Judée, du temps
d’Hérode le Grand, était un royaume vassal. Elle n’était pas considérée
comme une province romaine, où le prélèvement des impôts était
automatique.

En revanche, les choses allaient changer après la mort d’Hérode le Grand.
Son fils Archélaüsrchélaüs ArchélaüsArchélaüs A fut nommé Ethnarque de Judée par l’Empereur Auguste, il
lui fut refusé le titre de roi prévu par son père Hérode, Hérode le Grand,
ainsi qu’à ses deux frères, Philippehilippe PhilippePhilippe P et Hérodeérode Antipasntipas. HérodeHérode Antipasntipas A H A Néanmoins, il reçut la
moitié du royaume de son père, et chacun de ses deux frères, un quart. La
sœur d’Hérode le Grand, Saloméalomé, SaloméSalomé S reçoit les villes de Yavné, Ashdod et
Phasaelis, mais administrées par Archélaüsrchélaüs. ArchélaüsArchélaüs A

En l’an 6 après Jésus, une délégation juive parvint à Rome et accusa
Archélaüs non seulement de cruauté, mais aussi d’être incapable de maintenir
l’ordre. Convoqué par Auguste, il fut déposé et envoyé en exil à Vienne (en
Gaule) où il mourut. La Judée devint alors une province romaine intégrée à
la Syrie. Rome avait alors carte blanche pour le prélèvement des impôts.
C’est dans ce but qu’eut lieu le second recensement de l’an 6.

La frustration des juifs finit par donner lieu à une tentative de révolte menée
par Judas le Galiléen, selon Flavius Joseph. C’est à cette révolte que le livre
des Actes des apôtres fait allusion en Actes 5:37, disant :

« …Après lui s’est levé Judas le Galiléen, aux jours de l’enregistrement,
et il entraîna du monde à sa suite. Et pourtant cet homme périt, et tous
ceux qui lui obéissaient ont été disséminés. »

Il s’agit ici du « second » recensement de Quirinius fait en l’an 6. Celui qui se
base sur le recensement de l’an 6 pour dater la naissance de Jésus, fait fausse
route.

Le premier recensement ne se déroula probablement pas en un jour dans
tout l’Empire romain. Ce ne fut pas un simple recensement local comme en
Judée. Il dut s’échelonner sur plusieurs mois, voire sur plusieurs années. Le
recensement de la Gaule, par exemple, s’est étalé sur presque quatre ans. Il
fallait tenir compte des infrastructures, de l’ordre et des coutumes des
peuples. D’autres recensements locaux pourraient s’inscrire dans une
initiative globale entreprise par Auguste César ; mais en raison de leur
caractère territorial, n’ont pas retenu l’attention des grands historiens de
l’antiquité, comme Tacite, Flavius Joseph, Dion Cassius, ou Suétone.

Lors du premier recensement, ceux qui vivaient de manière permanente sous
l’Empire romain devaient aller se faire enregistrer, si on en croit Luc,
« chacun dans sa propre ville. » C’est pourquoi, raconte l’évangéliste,
« Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth pour se rendre
en Judée, la ville de David, qui s’appelle Bethléem… »

Les gens devaient disposer d’assez de temps pour se rendre dans leur ville de
naissance, ou dans leur tribu. Entre le jour où l’ordre fut donné par Auguste
César et le jour de son exécution dans tout l’Empire, cela devait prendre un
certain temps. Si on se base sur la date où le décret fut promulgué par
Auguste César pour dater le recensement effectif, on prend le risque de se
tromper.

Luc ne prétend pas avoir été un témoin oculaire de ce qu’il raconte (Luc 2:1).
Au tout début du premier siècle, le christianisme n’existait pas encore.
Certaines informations sur la vie de Jésus provenaient vraisemblablement de
sa famille.

Même si Luc avait été mal informé et qu’il avait confondu Quinctilius avec
Quirinius, ce dont nous doutons, cela n’aurait pas mis en cause le caractère
divin de la Bible. Certes, Dieu veuille à ce que sa parole soit parfaitement
transmise à l’humanité. C’est le cas de ses prophéties, de ses commandements
et des paroles qu’Il a inspirées. Le reste, c’est-à-dire la partie historique,
incombe aux hommes. Ce sont eux qui décident si tel ou tel événement
mérite ou non de figurer dans l’enseignement qu’ils transmettent aux
générations futures.

Dieu ne se fait pas l’historien de l’homme. La seule exception à cette règle est
le récit de la création, car aucun humain n’était présent. Malgré tout, Dieu
n’a rien dicté à une personne. Il ne fait que présenter les événements dans
leur succession tels qu’ils se sont déroulés. Il suffit d’un peu de bon sens pour
comprendre que le récit de la Genèse est sans conteste le fruit d’une
observation. Voilà pourquoi il nous a été retransmis avec toute la naïveté
humaine, confondant les étapes de la création avec des jours de vingt-quatre
heures.

Tout ce que l’homme peut faire lui-même, Dieu lui laisse le soin et le plaisir
de le réaliser, comme le fait de donner des noms aux animaux en Eden.
Pourtant le Créateur était plus apte qu’Adam à désigner la Faune. Les
hommes, par exemple, ne pouvaient pas savoir que le monde dans lequel ils
vivent est sous la domination de Satan et que les gouvernements humains
sont le prolongement de l’anarchie vis-à-vis de la théocratie. Si Jésus ne nous
en avait pas parlé, qui aurait pu le deviner ? Mais Dieu ne s’est jamais fait
l’historien de l’homme. C’est notre histoire.

Dieu ne va pas nous révéler, dans l’unique but de satisfaire notre curiosité,
l’histoire de Napoléon, de Jules César, ou d’Alexandre le Grand en dehors
d’un cadre prophétique. Il n’a pas dicté aux chrétiens les faits historiques de
l’ancien testament. Ceux qui ont puisé dans la Bible des récits sur la vie de
Joseph, de David, de Salomon, de Jésus, de Jonas, etc., et même
d’Alexandre le Grand, dans le but d’écrire un livre sacré, trompent les
hommes.
La chronologie fournie par Flavius Joseph montre qu’Hérode mourut trois
ans et 9 mois avant la date que donnent les catholiques pour la naissance de
Jésus. De surcroît, les informations apportées par Dion Cassius confirment
Flavius Joseph. Si les deux historiens disent vrai, compte tenu de ce que
raconte Luc, la date du 25 décembre de l’an -1 fournie par le moine historien
Denis le Petit pour la naissance de Jésus est fausse.

Le père Jacques Winandy, bénédictin belge, se demande si le texte de Luc
2:2 ne serait pas une note savante insérée après coup dans le texte, au lieu
d’être placé en bas de page comme on le fait habituellement aujourd’hui.

L’intention du transcripteur était peut-être de différencier le recensement de
Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q qui eut lieu en l’an 6 après Jésus, de ce qu’il appelle « le premier
recensement » effectué du vivant d’Hérode le Grand et que, mal préparé, il
se soit trompé en mettant Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q au lieu de Quinctiliusuinctilius. QuinctiliusQuinctilius Q Il n’est pas le seul
à le penser. Dans une version de la Bible, ce passage (Luc 2:2) parlant du
premier recensement de Quiriniusuirinius QuiriniusQuirinius Q est mis entre guillemets. Il n’est vraiment
pas évident d’avoir une position tranchée dans cette histoire.

Est-il probable que Jean-Baptiste et Jésus aient commencé leur ministère à 30
ans, mais quelques années plus tôt, et que Jésus se soit fait baptiser en l’an 29
en étant plus âgé ? En Luc 3:23 on lit ceci :

« D’autre part, Jésus lui-même, lorsqu’il commença, avait environ trente
ans… »

Mais lorsqu’il commença quoi ? Son baptême ? Sa prédication et ses
miracles ? Peut-on imaginer Jésus totalement silencieux en train d’apprendre
le métier de charpentier auprès de son père jusqu’à l’âge de trente, ou de 34
ans ?

L’évangile de Luc (Luc 4:16 à 23) raconte qu’il avait l’habitude de lire des
passages de la Bible dans la synagogue de la ville de Nazareth où il grandit. Il
ne se contenta probablement pas de lire ces passages sans les expliquer. Il
était donc connu comme un enseignant avant même son baptême. Mais le
fait d’être baptisé donna une autre dimension à son message, une
reconnaissance divine particulière.

Avant son baptême il n’avait jamais prétendu être le Messie. Cela est aussi
applicable à Jean. Il n’était pas devenu un prophète connu et reconnu de
tout Israël en l’an 29. Il est seulement devenu Jean le baptiseur.

Il est prudent de faire la différence entre Jésus et le Messie, l’oint de Dieu. Si
on se base sur ces textes pour donner un âge à Jean et à Jésus en l’an 29, on
pourrait se tromper.

Tout le monde s’attarde sur l’année de la naissance de Jésus et de son âge en
l’an 29, comme si cela était primordial. Sachez que ce ne sont que des
anecdotes, car la date de la naissance de Jésus n’a pas une grande
importance, ni son âge au moment de son baptême en l’an 29. Ce qui
compte, c’est la date de son baptême lui-même. Pourquoi ? Parce qu’elle
indique l’année où l’envoyé de Dieu est devenu le Messie, conformément
aux prophéties, ainsi que la date de sa mort correspondant à la moitié de la
dernière semaine de la prophétie des 70 semaines de Daniel. Qui plus est,
Jésus est mort le jour où on sacrifiait la victime pascale.

Aucune personne, à part lui, n’a prétendu être le Messie en l’an 29, et aucun
prétendu Messie n’a été mis à mort le jour de la Pâque, trois années et demie
plus tard. C’est cela que Dieu a jugé bon de nous faire savoir avec précision
et non des détails historiques et l’âge des personnes. Il est difficile de
démontrer de manière irréfutable en quelle année naquit Jésus. En revanche,
au sujet de son baptême Luc raconte :

« La quinzième année du règne de Tibère César, lorsque Ponce Pilate
était gouverneur de la Judée, Hérode Tétrarque de la Galilée, son frère
Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite,
Lysanias, tétrarque de l’Abilene et du temps des souverains
sacrificateurs, Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée à Jean,
fils de Zacharie, dans le désert. Et il alla dans tout le pays des environs
du Jourdain, prêchant le baptême de repentance pour la rémission des
péchés… »

C’est à ce moment-là que Jean commença à baptiser par immersion,
devenant Jean le baptiseur, dit Jean-Baptiste. Or cette date peut être
déterminée à partir des informations données par Dion Cassius, homme
politique et historien, né en Bithynie vers 155 après Jésus. Il fut consul, tout
comme son père Marcus Cassius. Son ouvrage, Hisistoireoire HisHis H romaine,omaine, toireoire romaine,omaine, t r t r composé
de 80 livres, retrace les 973 années de la vie romaine depuis sa fondation.

Etant consul, lui-même, il avait accès à des documents et annales que le
commun des romains ne pouvait même pas toucher. Il était proche des
empereurs Septime Sévère et d’Alexandre Sévère. Nous pouvons donc avoir
confiance dans ses écrits. Il a daté exactement la durée du règne de Tibère
César, disant qu’il dirigea l’empire 22 ans 7 mois et sept jours.

Sachant que Tibère César est mort le 16 mars 37, si on remonte dans le
temps – Dion Cassius étant très précis – on tombe à la date du 19 août 14
pour le début du règne de Tibère César. Or Luc raconte que Jean commença
à baptiser la quinzième année du règne de Tibère César.

La quinzième année de son règne tomba en l’an 29. Luc ne précise pas s’il
s’agissait du début ou de la fin de cette quinzième année. D’autre part, Jésus
étant cinq ou six mois plus jeune que Jean, son onction a dû commencer
cinq ou six mois après la mission de Jean. Tout ce qu’on peut dire, c’est que
les informations dont nous disposons permettent de dater le baptême de
Jésus en l’an 29.

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