Jésus avait-il une femme ?


En 2012 un fragment sorti de nulle part, dont le propriétaire est resté
anonyme ; a été placé sur le devant de la scène mondiale par Karen King.

Sur ce fragment, qui mesure 3,8 centimètres sur 7,6 centimètres, on peut lire
ces mots, écrits en langue copte : « Jésus leur dit, ma femme » et « Elle pourra
être ma disciple. » Le nombre total de mots trouvés sur celui-ci était de 33.

On suppose que ce fragment faisait partie d’un manuscrit, que Karen King,
professeur d’histoire à la Harvard Divinity School, qualifia d’évangile de la
femme de Jésus. Il est pourtant bien plus probable que ce fragment
provienne d’un de ces écrits apocryphes qui pullulaient entre le troisième et
le huitième siècle de notre ère, car aucun des évangiles canoniques n’a laissé
entendre que Jésus avait une femme.

La datation au carbone 14 indique que le papyrus remonte au huitième siècle
après Jésus-Christ. En ce qui concerne l’encre, on se contente de dire qu’il est
de la même composition que celui utilisé dans des manuscrits anciens. Or
cela ne suffit pas. Il est fait de matière organique datable à partir du carbone
40. En effet, il est composé de suie de bougie et d’huile.

Si Jésus avait une femme et des enfants, comme certains le prétendent, au
moment de mourir, il aurait demandé qu’on en prenne soin, exactement
comme il le fit pour sa mère, en la confiant à Jean. Il n’a rien dit au sujet de
Marie Magdalena qui était pourtant présente. Pourquoi les premiers
chrétiens auraient-ils caché que Jésus avait une femme ? Ce n’était pas un
péché de se marier. Les prophéties n’ont jamais laissé étendre que le Messie
devrait être célibataire.

Les évangiles déclarent, il est vrai, que Jésus était suivi d’une multitude de
femmes qui le servaient (Luc 23:27) ; mais ils ne laissent nullement entendre
qu’il ait épousé l’une d’elles. Aucune cérémonie relative à son mariage n’est
mentionnée dans la Bible ; et Jésus ne pouvait pas vivre avec une femme
sans s’être marié. Apparemment, il ne passait pas son temps à converser avec
des femmes seules. Dans le récit de la femme samaritaine puisant de l’eau
dans le puis de Jacob, les disciples s’étonnèrent qu’il parlât avec une femme.
Jean raconte :

«… La femme lui dit : « Je sais que le Messie vient - celui qu’on appelle
Christ. Quand il arrivera, il nous annoncera ouvertement toutes
choses. » Jésus lui dit : « moi qui te parle, je suis lui. » Et là-dessus
arrivèrent ses disciples et ils s’étonnaient qu’il parlât avec une femme.
Naturellement, pas un ne dit : « que cherches-tu ? » Jean 4:25 à 27.

Tout autant que nous sommes prêts à payer à prix d’or de simples bouts de
papiers anciens, la contrefaçon ne fera que se perfectionner. Cette tentative
mensongère visait tout simplement à montrer que Jésus n’était qu’un humain
comme les autres, sujet aux mêmes désirs charnels que tous les hommes.