adoration #10 - LA PRÉDICATION
LA PRÉDICATION
PAR
Barry BAGGOTT
Éditions CEB
La prédication, c’est-à-dire la proclamation, l’exhortation, l’enseignement, la lecture, et l’explication de la Parole de Dieu, est un autre élément du
culte chrétien. Dans les années 360 apr. J.-C., l’empereur Julien, chef de l’Empire romain, voyait avec mécontentement que les religions païennes de l’empire
étaient au déclin. Leurs temples n’étaient plus beaucoup fréquentés, et peu de personnes achetaient les viandes sacrifiées à leurs dieux. Pour remédier
au problème, Julien a convoqué ses prêtres païens et leur a dit : « Désormais vous devez prêcher chaque semaine comme font les chrétiens. » Bien que païen,
cet empereur romain avait vu qu’il y avait une force dans la prédication qui se faisait chaque dimanche dans les réunions de l’Église. Bien sûr, ses mesures
ne pouvaient pas sauver ces anciens cultes païens, parce que la puissance de la prédication des chrétiens était dans leur message, et les prêtres idolâtres
n’avaient pas ce même message. Nous voyons, néanmoins, que le culte chrétien était réputé pour la prédication.
La Parole de Dieu faisait partie du culte
Ce n’est pas seulement à travers des références historiques à la prédication des chrétiens que nous savons que la proclamation de la Parole de Dieu faisait
partie du culte dans l’Église. Plusieurs passages du Nouveau Testament montrent que la parole était dispensée de différentes manières quand les chrétiens
se réunissaient. L’une des premières descriptions des activités de l’Église se trouve en Actes 2.42, où nous lisons au sujet des premiers convertis à Jérusalem :
« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres. » Plus tard dans le livre des Actes, nous voyons que l’apôtre Paul a prêché lors d’une réunion dans
la ville de Troas : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec les
disciples, et il prolongea son discours jusqu’à minuit » (Actes 20.7). D’autres passages mettent l’accent sur la lecture biblique qui devait se faire dans
les Églises. « Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères » (1 Thessaloniciens 5.27). « Lorsque cette lettre aura
été lue chez vous, faites en sorte qu’elle soit aussi lue dans l’Église des Laodicéens » (Colossiens 4.16). En 1 Timothée 4.13, l’apôtre Paul encourage
le jeune prédicateur de ne pas négliger ce travail important : « Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. »
En 1 Corinthiens 14.26 aussi nous voyons qu’une partie importante des réunions chrétiennes consistait à écouter des messages de la Parole de Dieu pour
l’édification de tous.
Il est donc évident que la prédication a sa place dans le culte chrétien, mais peut-on la considérer comme un acte d’adoration, l’un des moyens par lesquels
nous rendons honneur à Dieu ? Oui, si nous écoutons la prédication avec l’attitude qu’il faut. Certes, il faut garder un esprit critique dans ce sens :
on vérifie ce qu’on entend par ce qui est écrit dans la Bible. Jésus dit en Matthieu 15.14 : « Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux
dans une fosse. » Je ne dois donc pas suivre aveuglément l’enseignement de qui que ce soit. Il faut ressembler aux hommes de Bérée dont Luc nous dit en
Actes 17.11 : « Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. »
Mais quand je reconnais qu’un message vient de la Bible, qu’il n’a pas été déformé et qu’il est véritablement la parole de Dieu, je dois le recevoir dans
un esprit de soumission. J’exprime mon amour pour Dieu en écoutant avec respect. Je me concentre pour bien saisir le message, et je prends des dispositions
sincères pour le mettre en pratique. La Bible n’est comme aucun autre livre – il contient la volonté du Créateur de l’univers pour nous. Paul félicite
les chrétiens de Thessalonique en ces termes : « En recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole
des hommes, mais ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez » (1 Thessaloniciens 2.13). Il donne cet avertissement
à l’Église de Corinthe : « Si quelqu’un croit être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur »
(1 Corinthiens 14.37).
Qu’est-ce qui fait qu’une prédication est bonne ?
Comme nous l’avons vu, nous adorons Dieu non seulement par la prière, les chants, et en prenant le repas du Seigneur, mais aussi en écoutant avec respect
sa Parole qu’on nous prêche ou qu’on nous enseigne. C’est un élément important du culte.
Mais comment peut-on reconnaître une bonne prédication ? Comment savoir que la prédication qui se fait est réellement agréable à Dieu ? En tant qu’êtres
humains, nous avons une tendance à attacher trop d’importance au style employé par celui qui parle. Il y a différentes manières de prêcher. Certains crient
fort ou parlent avec beaucoup d’enthousiasme. D’autres parlent doucement et cherchent à raisonner avec leurs auditeurs. Quelques-uns sont éloquents ; d’autres
parlent de façon très terre-à-terre. Certains font rire, tandis que d’autres sont toujours très sérieux. Celui-ci parle longtemps ; celui-là fait des sermons
brefs. Les uns expliquent à fond un seul passage, les autres préfèrent réunir plusieurs passages qui traitent du même sujet. Mais ce ne sont pas là les
points sur lesquels on doit évaluer un prédicateur ; l’important, c’est d’être fidèle à la Bible, de ne pas tordre le sens des Écritures, de ne pas prêcher
des idées humaines à la place des commandements de Dieu, de présenter la vérité avec amour.
Il ne faut pas s’attendre à ce que le message qu’on entend à l’Église soit conforme à nos désirs. Écoutez l’avertissement que Paul a donné à Timothée :
« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront
une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en toutes
choses, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. » (2 Timothée 4.3-5)
Celui qui fait bien son travail devant Dieu n’aura pas toujours la faveur des hommes, parce que son message n’est pas toujours agréable, même s’il est
vrai.
Quand on prêche, ce ne sont pas ses propres idées que l’on doit prêcher. On n’est pas là devant l’Église pour parler beaucoup de ses propres expériences,
ou pour donner un témoignage personnel. 1 Pierre 4.11 dit au contraire : « Si quelqu’un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu. » Ou comme
le Français Courant le dit : « Celui qui prêche doit transmettre les paroles de Dieu. » Certains prédicateurs lisent un passage biblique au début de leur
sermon, mais après l’avoir lu, ils laissent la Bible de côté, sans expliquer ce qu’ils ont lu. Ils se lancent dans un discours qui n’a rien à voir avec
l’Écriture et dont les idées n’ont aucun appui dans la Bible. Cela n’est pas « transmettre les paroles de Dieu ».
Celui qui prêche peut être comparé aux tuyaux qui transportent l’eau depuis le réservoir jusqu’aux différentes maisons dans une ville. Le château d’eau
contient ce liquide qui est absolument nécessaire à la vie de nous tous. Les tuyaux qui la transportent n’ont rien de passionnant. On ne demande pas qu’ils
soient jolis à voir. Ce sont de bons tuyaux si l’eau arrive à destination sans rouille ni saleté. On veut seulement que l’eau arrive jusqu’au robinet sans
être contaminée, dans le même état pur où elle était avant de quitter le château. Pareillement, un prédicateur est un bon prédicateur s’il communique le
message de Dieu dans toute sa pureté.
La proclamation et l’enseignement de la parole, l’interprétation et l’application des Écritures constituent une lourde responsabilité. Le salut de l’enseignant
et de ses auditeurs est en jeu. Voilà pourquoi Paul dit en 1 Timothée 4.16 : « Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dans ces choses,
car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent. »
Des femmes prédicateurs ?
Avant de terminer, remarquons que de nos jours il n’est pas rare d’entendre parler de femmes qui sont pasteurs ou de voir des femmes jouer un rôle public
dans un culte, soit pour conduire une prière, pour diriger des cantiques, pour faire une lecture biblique ou même pour prêcher. Sachons que cela est une
violation claire de la Parole de Dieu qui dit en 1 Corinthiens 14.33-35 :
« Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient
soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant
à une femme de parler dans l’Église. »
Le contexte de 1 Corinthiens 14 montre qu’il s’agit bien d’une réunion pour l’adoration de Dieu et pour l’édification de toute l’assemblée. Dans le culte,
la femme ne doit ni enseigner ni même conduire les autres dans la prière. En 1 Timothée 2.8 Paul dit : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu. »
Ce sont les hommes, et non les femmes, qui doivent diriger les prières en tout lieu de culte. Il continue en disant : « Que la femme écoute l’instruction
en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans
le silence » (1 Timothée 2.11,12). Ce n’est pas que la femme est moins intelligente ou moins capable de parler en public, mais Dieu ne lui a pas donné
le rôle de conducteur dans l’Église.
Compte tenu de ce rôle de soumission, une femme ne peut pas bibliquement occuper la position de pasteur (synonyme d’ancien ou évêque). Ainsi, pour recevoir
cette charge il faut être « un homme irréprochable, mari d’une seule femme » (Tite 1.6). Paul aurait pu dire qu’il faut être « une personne mariée », mais
il pense uniquement aux hommes pour ce poste.
Conclusion
Une femme peut servir Dieu dans l’Église de beaucoup de manières, mais Dieu a fixé certaines limites. C’est lui que nous adorons, et ce sont ses choix
que nous devons respecter. C’est lui qui détermine à la fois ceux qui peuvent prêcher lors de son culte et le contenu de leurs messages. Si nous voulons
vraiment lui faire honneur, acceptons sa volonté sur ces points, et quand nous nous présentons devant lui pour l’adorer, manifestons notre piété en écoutant
sa Parole, respectueusement, attentivement et avec soumission.