COMMENT LES MAGES ONT-ILS PU SAVOIR
COMMENT LES MAGES ONT-ILS PU SAVOIR ?
Ou
L'ASTROLOGIE EST-ELLE VALIDE ?
par Arnold G Fruchtenbaum
traduit de l'anglais par François Harvey
Vous êtes probablement familier avec l'histoire de la visite de Jésus par
les Mages telle que racontée dans Matthieu 2.1-12.
Bien que cet événement soit largement connu par -et les croyants et les
incroyants-beaucoup de mauvaises conceptions sont sorties en se fondant sur
ce passage. En fait, parce que les Écritures nous disent que les Mages
furent conduits vers Jésus par l'apparition d'une étoile, certains chrétiens
ont attribué de la validité à l'astrologie. Certains ont même essayé de
développer une doctrine d'astrologie biblique.
La crèche montée tous les Noëls comprend habituellement : un p'tit Jésus
dans une sorte de mangeoire ou sur les genoux de Marie, qui elle, se trouve
près de Joseph ; les bergers sont d'un côté de la famille et les trois
Mages de l'autre côté. Cette cène par contre est totalement et bibliquement
invalide. Dans les faits, l'histoire des bergers et celle des Mages sont
distinctes l'une de l'autre et séparées d'environ deux ans. Les bergers
étaient présents au moment précis de la naissance de Jésus, comme ils ont
trouvé le bébé dans une étable couché dans une mangeoire. D'un autre côté,
les Mages n'ont vu que l'étoile quand Jésus est né, et ça leur a pris un
certain temps pour se rendre à Jérusalem. Quand ils ont enfin trouvé l'
enfant, la cène se passait dans une maison plutôt qu'une étable. En fait,
les Mages et les bergers ne se sont jamais rencontrés, selon les faits dans
Matthieu rendant la chose claire que l'enfant avait environ deux ans par le
temps que les Mages apparaissent.
Une autre fausse conception est la notion qu'ils étaient précisément trois.
Il y a même une chanson de Noël populaire en anglais qui commence par " Nous
sommes les trois rois d'orient ". Mais remarquons que Matthieu ne dit pas
le nombre de mages. Nous savons seulement qu'ils devaient être au moins
deux puisque le mot est au pluriel. Mais la Bible ne spécifie pas qu'ils
étaient trois. Il a pu y en avoir deux, 20, peut-être 200 ou même 2,000.
Alors, pourquoi tout le monde prend pour acquis qu'ils étaient trois ? C'
est parce qu'il fut donné à Jésus, trois cadeaux différents : de l'or, de l'
encens et de la myrrhe. Évidemment, ceci est difficilement rationnel,
puisque, 10 auraient pu lui donner de l'or, 20 auraient pu lui donner de l'
encens et 30 de la myrrhe. Donc, le nombre de cadeaux ne veut pas dire qu'
ils étaient trois.
De plus, Matthieu n'a jamais dit que ces hommes étaient rois. Au contraire,
nous savons qu'ils n'étaient pas rois parce que le titre spécifique donné
dans le texte grec est " magoy " ou mage, ce qui veut dire " homme sage " ou
plus spécifiquement, " astrologues ". Alors, dans le récit de Matthieu,
nous avons un nombre inconnu d'astrologues venant de l'est. L'est dans les
Écritures est toujours la région de la Mésopotamie, où l'ancienne Babylone
et l'Assyrie étaient situées (l'Irak moderne). Donc, nous savons que nous
avons au moins deux astrologues venant de Babylone.
Ils sont arrivés dans Jérusalem en demandant, " Où est le roi des Juifs qui
vient de naître ? " Les mages savaient que le Messie était né, nous
laissant sur la question, Comment les mages avaient-t-ils été mis au courant
de la naissance d'un roi Juif ? Ont-ils acquis cette connaissance par l'
astrologie ? Et même en étant au courant de la naissance d'un roi Juif,
pourquoi des astrologues babyloniens-qui n'adoraient aucun autre roi
Juif-voulaient-ils venir et l'adorer ?
Pour répondre à ces questions, il faut décortiquer le passage et commencer à
le regarder point par point tout en se rappelant les règles de base d'
interprétation, selon le Dr. David L. Cooper : Quand le sens ordinaire de l
'Écriture a du sens, ne cherchez pas d'autre sens. Partant de là, nous
devrions prendre chaque mot comme étant son sens littéral habituel à moins
que les faits du contexte immédiat étudié à la lumière de passages reliés et
que des vérités fondamentales et évidentes indiquent le contraire. Nous
devrions croire la Bible exactement telle qu'elle dit les choses, à moins qu
'il n'y ait dans le texte et le contexte quelque indication nous disant que
nous ne pouvons le prendre littéralement.
Regardons de plus près, pour le moment, la question de l'étoile. qui n'était
certainement pas une étoile ordinaire. On y réfère en tant que " son "
étoile, l'étoile du " Roi des Juifs ", d'une façon qui ne peut s'appliquer
aux autres étoiles. Cette étoile apparaît et disparaît. Elle se déplace d'
Est en Ouest, du Nord au Sud. Elle plane au-dessus d'une seule maison dans
Bethlehem, signalant la position exacte du Messie. Il est évident que ce ne
peut être une étoile au vrai sens du mot, puisque nous savons que n'importe
quelle étoile qui planerait au-dessus d'une seule maison détruirait, en
fait, la planète entière.
Évidemment, cette étoile est quelque chose de différent, mais quoi ? Le mot
grec pour " étoile " signifie simplement "éclat" "brillance". Avec cette
étoile dans la forme de la lumière, nous avons l'apparition de la Gloire
Shechninah-la manifestation visible de la présence de Dieu. Quand Dieu
devenait visible dans l'Ancien Testament, on référait à une telle
manifestation en tant que la " Gloire Sheichninah ". Elle se manifestait le
plus souvent dans la forme de la lumière, du feu, d'une nuée ou une
combinaison des trois. Et, donc, dans Babylone apparaît une lumière, une
brillance, un éclat qui peut ressembler à distance à une étoile, mais qui a
des agissements et des caractéristiques qu'aucune autre étoile ne peut
avoir. Ce que les Mages voyaient en réalité, était la Gloire Sheichninah,
et ils en déduirent que c'était le signal que le Roi des Juifs était
finalement né.
Mais la question demeure, comment les Mages savaient-ils ? Pour ça, nous
devons regarder l'Ancien Testament. Il faut d'abord remarquer que le seul
passage dans l'A T qui donne le temps où le Messie doit venir se trouve dans
les fameuses 70 semaines de Daniel 9. Le Livre de Daniel a été écrit non
pas en Israël, mais à Babylone, la plupart en Araméen, la langue de l'empire
babylonien.
De plus, Daniel était associé aux astrologues babyloniens (Daniel 1.19-20 ;
2.12-13, 47 ; 4 :7-9 ; 5.11-12). Nabuchodonosor, ne réalisant pas que la
source des aptitudes de Daniel n'était pas les étoiles des cieux mais le
Dieu du Ciel, fit de Daniel le chef de tous les astrologues de Babylone.
Comme Daniel a aussi sauvé éventuellement la vie des astrologues-en
interprétant le rêve de Nabuchodonosor-il y a un petit doute qu'il a été
capable de mener plusieurs d'entre eux à se détourner de l'adoration des
étoiles et commencer à adorer le Dieu d'Israël.
Donc, une lignée d'astrologues babyloniens s'étendant sur des générations
adorèrent le vrai Dieu, et ayant les prophéties de Daniel, espéraient la
venue du Roi des Juifs. Nous pouvons donc conclure d'après le Livre de
Daniel, donc, que les astrologues babyloniens connaissaient le temps où le
Messie devait naître. Par contre, Daniel n'a jamais rien dit à propos d'une
étoile qui annoncerait la naissance du Messie. Encore une fois, comment les
Mages savaient-ils ?
Pour connaître la réponse, il nous faut retourner en arrière dans l'Ancien
Testament aussi tôt que les prophéties de Balaam. Balaam avait été engagé
par le roi de Moab pour maudire les Juifs. Il essaya quatre fois, et à
chaque fois Dieu prit le contrôle de sa bouche pour qu'il finisse plutôt
par bénir les Juifs. Dans le cours de ces prophéties, il donne quatre
prophéties Messianiques clés. Une d'entre elles se trouve dans Nombre 24.17
:
Je le vois, mais non maintenant, je le contemple, mais non de près. Un
astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël. Il perce les flancs de
Moab, et il abat tous les enfants de Seth.
À son grand regret, Balaam fut forcé par Dieu à prophétiser la venue du
Messie Juif, qu'il comparait à un " astre". Mais ce n'est pas littéralement
un astre, parce qu'il dit, " Un sceptre s'élève d'Israël. " L'astre et le
sceptre dans ce texte sont une même chose. (Nous savons cela parce que la
prophétie est dans la forme de poésie hébreux, qui n'est pas fondée sur le
rythme, mais sur le parallélisme.) Et le terme " sceptre " est un symbole
de royauté ou de souveraineté. Cet astre, qui devait sortir de Jacob, est
lui-même un roi.
De plus, l'occupation de Balaam en était une d'astrologue. Plus évident
encore, il venait de Petor, une ville sur les côtes de l'Euphrate, fleuve en
Babylonie (Nom 22.5 ; Deut 23.4). Avec le Livre de Daniel et la prophétie
de Balaam, nous avons ici une double connexion babylonienne. De là, la
révélation d'une étoile en relation avec la naissance du Messie vint via un
astrologue babylonien qui, sans doute, passa l'information à ses collègues.
Des centaines d'années plus tard, Daniel fut capable d'interpréter aux
astrologues babyloniens, le temps où " l'astre de Jacob " devait venir.
Comment les Mages ont-ils donc pu savoir ? Non pas en scrutant les astres
par la pseudoscience de l'astrologie, mais par la révélation de Dieu telle
que contenue dans les Écritures par les prophéties de Balaam et Daniel. L'
histoire des Mages ne donne aucune validité quelconque à l'astrologie.
Il est intéressant de constater que les cadeaux donnés à Jésus par les Mages
sont pleins de symbolismes de l'Ancien Testament. Dieu est le symbole de la
souveraineté et de la royauté, soulignant que Jésus est un roi. L'
encens-partie du parfum spécial brûlé sur l'autel dans le saint lieu tout
comme la fumée entrée dans la présence de Dieu dans le Haut Lieu
lui-même-était un symbole de déité. L'encens affirmait que Jésus était
Dieu. La myrrhe était associée dans l'Ancien Testament à la mort et l'
embaumement.
En donnant ces cadeaux à la famille de Joseph, Marie et Jésus, les Mages
leur procuraient l'essentiel pour permettre à la famille de remplir la
prophétie en s'enfuyant en Égypte. Ils y vécurent environ deux ans-leur
permettant d'échapper au règne meurtrier d'Hérode le Grand-et de retourner à
Nazareth après la mort d'Hérode.
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REMERCIEMENTS :
Je tiens à remercier monsieur Jacques Gabizon, responsable de la branche
québécoise du ministère Ariel, pour l'aimable autorisation qu'il m'a donné de reproduire ce texte.
Bien à vous, Pascal Cusson.