La première des quatre bêtes de Daniel


Daniel raconte :

« Je regardais dans mes visions durant la nuit, et voici ; les quatre
vents des cieux agitaient la vaste mer. Et quatre bêtes énormes
montaient de la mer, chacune différente des autres.

« La première était comme un lion, et elle avait des ailes d’aigle. Je
continuai de regarder jusqu’à ce que ses ailes fussent arrachées. Et elle
fut soulevée de terre et mise debout sur deux pieds comme un homme,
et on lui donna un cœur d’homme. » Daniel 7:4

Certains affirment que cette bête est l’empire babylonien. Ce qui me semble
inexact. Notre raisonnement doit tenir compte de chaque mot, car cela ne
relève pas de l’histoire, c’est une prophétie. Aucun terme n’est prononcé par
Dieu au hasard. Daniel vivait la fin du dernier roi de l’empire Babylonien,
Belshazzar, ou Balthazar. Il cogérait l’empire avec son père Nabonide avant
que les Mèdes, alliés aux Perses, y mettent fin. L’ange lui dira plus loin :

« Quant à ces bêtes énormes, parce qu’elles sont quatre, ce sont quatre
rois qui se lèveront de la terre. » (Daniel 7:17).

L’ange parla de ces quatre rois au futur. Ce qui veut dire que Babylone n’y
est pas. Donc le premier des quatre bêtes semble être l’empire Médo-perse.

C’est différent de la prophétie de la statue où l’ange Gabriel a précisé que la
tête d’or était le roi de Babylone lui-même.

Le fait que cette bête se mît debout sur deux pieds comme un homme, et
qu’on lui donnât un cœur d’homme, n’est pas un signe de régression. Cela
pourrait indiquer de préférence l’humanité de Cyrus à l’égard des israélites.
En effet, le temps d’exécuter sa décision judiciaire contre Babylone et de
libérer son peuple, Cyrus agissait comme l’aurait fait le Messie, l’oint de
Dieu. Darius, l’un des rois, s’exprima ainsi en Esdras 6:8 et 10 :

« Et un ordre a été émis par moi au sujet de ce vous ferez avec ces
anciens des juifs, pour rebâtir cette maison de Dieu ; et c’est sur le
trésor royal de l’impôt d’au-delà du fleuve que la dépense sera payée à
ces hommes valides, promptement et sans interruption (…) pour qu’ils
(les prêtres) présentent des offrandes apaisantes au Dieu des cieux et
qu’ils prient pour la vie du roi et de ses fils, continuellement. » Esdras
6:8 et 10.

Quant à Artaxerxés, successeur de Xerxès 1 er, il tint ces paroles : « Que tout
ce qui a eu lieu sur l’ordre du Dieu des cieux soit fait avec zèle pour la
maison du Dieu des cieux, pour qu’il ne se produise point de courroux
contre le royaume du roi et contre ses fils. »

Les successeurs de Cyrus semblaient conserver une crainte presque
superstitieuse du Dieu des hébreux. D’ailleurs, dans une prophétie, Dieu
appela Cyrus son oint.

Pourquoi ces rois avaient-ils une telle crainte du Dieu des hébreux ? Selon la
tradition orale juive, Cyrus aurait lu dans le rouleau d’Isaïe une prophétie le
concernant, écrite plus de 150 ans avant sa naissance. Dieu l’avait même
appelé par son nom. D’habitude, les prophéties ne donnent pas de noms.
Lisons-la :

« Celui qui dit de Cyrus : il est mon berger, et tout ce en quoi je prends
plaisir, il l’accomplira complètement ; oui, quand je dis de
Jérusalem :’Elle sera rebâtie’, et du Temple :’Tes fondements seront
posés’.

« Voici ce qu’a dit Yahvé à son oint, à Cyrus dont j’ai saisi la droite, pour
soumettre devant lui les nations, afin que je détache la ceinture sur les
hanches des rois ; pour ouvrir devant lui les portes à deux battants, de
sorte que les portes ne seront pas fermées :

« Moi-même, je marcherai devant toi, et les élévations de terrains, je
les redresserai. Les portes de cuivre, je les briserai, et les barres de
fer, je les abattrai. Oui, je te donnerai les trésors déposés dans les
ténèbres et les trésors dissimulés dans les cachettes, afin que tu
saches que je suis Yahvé, Celui qui t’appelle par ton nom, le Dieu
d’Israël.

A cause de nom serviteur Jacob et d’Israël, celui que j’ai choisi, je t’ai
alors appelé par ton nom. Je t’ai alors donné un nom d’honneur, bien que
tu ne m’aies pas connu. Je suis Yahvé, et il n’y en a pas d’autre. Moi
excepté, il n’y a pas de Dieu. » Isaïe 45:1 à 6.

C’est ce verset d’Isaïe que Cyrus aurait lu dans le rouleau de ce prophète.
L’ange de Dieu était un soutien pour lui durant tout le temps où celui-ci
devait exécuter le dessein de Dieu contre Babylone et libérer son peuple.
L’ange Gabriel dit même en Daniel 11:1 qu’il était comme un rempart et
comme une forteresse pour Darius.

Dieu ne pouvait pas laisser son peuple indéfiniment en exile. Il devait
honorer les promesses qu’il avait faites à leurs ancêtres, et surtout celle
relative au Messie, au travers duquel toutes les nations seraient bénies. Le
Messie devait impérativement sortit de cette nation, de la postérité
d’Abraham, en passant par Isaac.

La première des quatre bêtes est sans conteste l’empire Médo-Perse. Il faut se
rappeler que cette première bête « était comme un lion, et elle avait des
ailes d’aigle ; jusqu’à ce que ses ailes fussent arrachées. Elle fut
soulevée de terre et mise debout sur deux pieds comme un homme, et
on lui donna un cœur d’homme. » Daniel 7:4.

Nous n’allons pas étudier la suite des bêtes dans l’ordre de leur apparition.
Nous allons d’abord examiner la dernière des quatre bêtes, puis l’avant
dernière, et enfin la deuxième. Pourquoi ? Parce que tout le monde est plus
ou moins d’accord sur l’interprétation donnée au sujet de la quatrième et de
la troisième bête, mais pas de la deuxième.