Histoire et traditions juives

Théologie 101 - Hérode aurait-il imposé l'Ordre de Rome ?



On objecte vigoureusement qu'Hérode était un rex socius, un roi allié, et que tous les impôts sur son domaine devaient donc avoir été levés par lui-même. Mais il est difficile de voir comment Hérode pouvait en fait être qualifié de rex socius, puisque le terme désigne un allié, dans le langage commercial, un partenaire. Hérode était entièrement la créature d'Auguste ; initialement désigné comme roi, non pas parce qu'il avait des prétentions héréditaires ou même comme étant d'origine juive, mais parce qu'il pouvait être un instrument utile entre les mains des Romains. Il était détesté par les Juifs à la fois en tant qu'étranger et en tant que nature cruelle et despotique, et il ne tenait le trône que grâce à la peur qu'inspirait le soutien romain. Josèphe cite de nombreux exemples montrant à quel point il fut soumis tout son règne à l'empereur et à ses représentants, les gouverneurs de Syrie. Une preuve évidente en est le fait que les Juifs furent contraints de prêter serment d'allégeance à Auguste ainsi qu'à Hérode. (Joseph., Antiquités Juives  XVII. 2. 4.)
Dire donc qu'Auguste, en ce qui concerne les droits royaux d'Hérode, ferait de lui une exception et ne mettrait pas en œuvre sa politique générale d'imposition dans ses domaines, c'est faire du souverain romain un monarque constitutionnel et lui attribuer une douceur de caractère qui n'est indiquée par aucun autre acte de sa vie publique. Et il peut y avoir eu des raisons particulières pour lesquelles, avant la mort d'Hérode, que l'on savait proche de sa fin, et ses fils se disputant au sujet de la succession, Auguste aurait dû faire faire cet enregistrement ; car il devait avoir prévu la probabilité, s'il n'avait pas déjà pris la décision, que son royaume deviendrait rapidement une province romaine.


Pascal Cusson

14 février 2024