Les débuts - LA RELIGION D'ISRAËL
Les débuts - LA RELIGION D'ISRAËL
ABRAHAM:
Les débuts de la religion d'Israël remontent au jour où Dieu ordonna à Abraham de quitter son pays et sa famille pour aller dans un autre pays. Ce jour-là, Dieu promit de faire de lui le père d'une grande nation. Abraham prit Dieu au mot. «Il eut foi dans le Seigneur, et pour cela le Seigneur le considéra comme juste.»
Le premier article de foi judéochrétien est donc que Dieu est une personne réelle et que les hommes peuvent le connaître, individuellement et collectivement. Abraham, nous est-il dit, a obéi à Dieu. Il se rendit en Canaan et, aux différents endroits où il dressa sa tente, il bâtit un autel et adressa Dieu.
Par moments, la foi d'Abraham a vacillé. Mais il savait que Dieu respecterait les engagements pris avec lui et sa famille qui allait devenir le peuple d'Israël.
Genèse 15,6.
JACOB:
L'histoire d'Israël, en tant que nation, commence à l'époque du petit-fils d'Abraham, Jacob (surnommé Israël), et de ses douze fils dont descendent les douze tribus d'Israël. «Je suis le Seigneur, Dieu d'Abraham ton père, et Dieu d'Isaac», dit Dieu à Jacob. La terre sur laquelle tu couches, je la donnerai à toi et à ta descendance... Je suis avec toi et je te garderai revenir sur cette terre, car je ne t'abandonnerai pas jusqu'à ce que j'aie accompli tout ce que je t'ai dit.» La famine survint, Jacob et ses fils suivirent Joseph en Egypte. Leurs descendants y restèrent durant des siècles. Mais la promesse de Dieu était toujours valable. Cette grande famille était son peuple. Lorsque les Egyptiens le réduisirent à l'esclavage et qu'il l'appela au secours, Dieu entendit ses cris.
MOISE:
Un jour, Dieu parla à Moïse dans le désert. «Va, maintenant», lui dit-il; «je t'envoie vers Pharaon, fais sortir d'Egypte mon peuple, les fils d'Israël.» Moïse voulut savoir comment décrire Dieu au peuple, et Dieu lui précisa quel genre de Dieu il était. Il lui révéla son nom propre, Iahvé («l'Eternel»), et sa signification mystérieuse: «je suis» ou «je suis qui je serai». Ce nom exprimait deux réalités. Dieu ne change pas: il est parfaitement fiable. Mais il est aussi vivant, actif, créateur. Ce fut la connaissance de ce Dieu que Moïse transmit à son peuple. Mais Dieu ne se borna point à l'informer sur lui-même. Il lö lui montra par ses faits et gestes.
Lorsqu'il délivra les Israélites de l'Egypte, accomplissant ainsi les promesses faites à leurs pères, il leur prouva sa fiabilité. Et en les conduisant dans le désert, en leur donnant à manger et à boire et en pourvoyant à tous leurs besoins, malgré leurs révoltes, il se manifesta comme le Dieu vivant et agissant.
L'EXODE ET LE SINAI:
Du temps de Moïse, Dieu se révéla comme le Dieu qui parle et qui agit. Lors de l'Exode, il démontra qu'il était le défenseur des opprimés et l'ennemi des in ustes. Par là, il dévoilait son caractère. Mais il le fit encore davantage au Sinaï, lorsqu'il dit à Moïse qu'il était un Dieu «miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté». Dans le décalogue, les Israélites découvrirent sa volonté, et au travers d'elle, les perfections de son être.
Exode 34:6.
L'EPOQUE DE DAVID ET DE SALOMON:
Durant cette période, Israël devint pour la première fois un Etat indépendant. Les Israélites furent frappés par la pompe et la splendeur de la royauté, mais ils reconnurent que la majesté de leurs rois n'était que l'ombre de celle du Seigneur, le Roi des rois. Un nouveau sens de la grandeur de Dieu transparaît dans le culte du temple et dans les psaumes qu'on y chantait, célébrant Dieu comme «le grand Dieu, le grand Roi qui domine tous les dieux». Dans la solennité du service du temple dominait une note de joie. «Le Seigneur est roi, que tous les peuples lointains se réjouissent!» L'allégresse et l'adoration allaient de pair, comme cela ressort souvent des Psaumes.
A l'époque de David et de Salomon, Dieu fit une nouvelle promesse: le royaume de David serait durable, et sa dynastie n'aurait pas de fin. C'est à cause d'elle qu'Israël resta loyal aux rois de la lignée davidique, même quand ceux-ci ne le méritèrent pas. Et c'est elle qui fit naître l'espérance que Dieu enverrait un nouveau David --un de ses fils qui régnerait selon la justice-- car elle contenait déjà le germe de l'attente du Messie.
Psaumes 95,3:97,1; II Samuel 7.
LES PROPHETES:
Plus loin, tout un chapitre leur sera consacré. La contribution la plus importante qu'ils aient faite à la foi d'Israël n'était pas une nouvelle révélation de Dieu, mais un nouveau défi: fidèle à ce que Dieu avait déjà fait connaître de lui-même, le peuple devait se repentir et revenir à Dieu. Les prophètes ne se lassèrent pas de répéter que la vraie religion n'était pas seulement un ensemble de rites et de croyances, mais aussi une façon de vivre. S'ils ont condamné sans merci la religion de l'époque, ce n'était pas qu'on ne pratiquait plus les ordonnances du Lévitique. Non, c'était la conduite du peuple qui laissait à désirer, et ils durent parler à sa conscience et l'avertir de l'imminence de l'exil. Mais une fois le châtiment venu, ils ranimèrent son espérance, en lui rappelant les promesses de Dieu.
Amos 5,21-24.
L'EXIL:
L'exil n'était pas une expérience malheureuse qu'Israël devait oublier le plus rapidement possible. Bien que des milliers de Juifs aient vécu dans la misère, ce fut un0 des périodes les plus fécondes de l'histoire d'Israël. Car le peuple retrouva son identité et son Dieu. Comme jamais auparavant, il se rendit compte du lien entre ces deux choses. Sa seule raison d'être était le trésor de sa connaissance de Dieu. S'il perdait de vue le fait qu'il était le peuple de Dieu, Israël ne se distinguait plus des autres nations. On pouvait l'effacer aussi facilement de la carte que d'autres peuples au cours de l'histoire. Nombre d'Israélites ne voyaient pas autre chose dans l'exil qu'une calamité. Mais ceux qui avaient compris qu'il s'agissait d'une mesure disciplinaire de Dieu à l'égard de son peuple y virent aussi un temps d'assainissement.
Les Juifs qui revinrent au pays, «ceux dont Dieu avait éveillé l'esprit pour aller bâtir la Maison du Seigneur à Jérusalem», étaient conscients qu'ils ne pouvaient survivre qu'à condition de se séparer des autres nations et d'obéir à la lettre à la loi de Dieu. C'était la seule attitude réaliste. Même si elle finit par entraîner certains vers le légalisme, elle produisit une piété très louable. Le développement d'Israël après l'exil est décrit dans le chapitre De Malachie à Matthieu.
Esdras 1,5.