LES RELATIONS FAMILIALES #4 - Les Filles
LES RELATIONS FAMILIALES #4 – Les Filles
Autrefois, les filles n'étaient pas aussi appréciées que les garçons. En fait, certains pères les considéraient comme une gêne. Néanmoins, les Hébreux traitaient leurs filles avec plus d'égards que certains peuples voisins. Les Romains n'hésitaient pas a exposer les nouveaux-nés de sexe féminin aux intempéries, en espérant qu'elles mourraient. Pour les Hébreux, toutes vies, celles des garçons comme celles des filles, venaient de Dieu. Aussi, l'idée de tuer un bébé leur était impensable. En fait, en cherchant à décrire la relation intime entre un père et son enfant, le prophète Nathan présenta une fille dans les bras de son père, la tête sur sa poitrine
(2 Sam. 12.3). Les filles aînées détenaient une place d'honneur et certaines responsabilités dans la famille. Ainsi, la fille aînée de Lot, essaya de persuader sa jeune soeur de faire un enfant à Lot, pour assurer la survie de la famille
(Gen. 19.31-38). Dans l'histoire de Laban et de Jacob, Léa, la fille aînée, devait se marier avant sa soeur cadette (Gen. 29.26). Si une famille n'avait pas de fils, les filles pouvaient hériter des biens de leur père (Nom. 27.5-8) mais elles ne pouvaient garder l'héritage que si elles se mariaient au sein de leur propre tribu (Nom. 36.5-12).
La fille restait sous l'autorité juridique de son père jusqu'à son mariage. C'est lui qui prenait pour elle toutes les décisions importantes, comme celle du choix de son époux; mais il fallait que la fille soit d'accord avec le choix du mari; parfois, on lui permettait même d'indiquer sa préférence (Gen. 24.58; 1 Sam. 18.20). Le père ratifiait tous les voeux que sa fille faisait, avant qu'ils ne deviennent contraignants (Nom. 30.1-6).
Il fallait que la fille aide sa mère à la maison. Très tôt, elle apprenait à effectuer les différentes tâches domestiques, de façon à devenir elle-même une bonne épouse et une bonne mère. A l'âge de 12 ans, elle était pratiquement une maîtresse de maison accomplie, et avait le droit de se marier. Dans certaines cultures du Proche-Orient, les familles ne permettaient pas à leurs filles de quitter la maison. Quant elles sortaient en public, elle devaient porter un voile sur le visage, et n'avaient pas le droit de parler à un homme. Les Israélites n'imposaient pas ces restrictions à leurs filles. Elles pouvaient aller et venir librement, à condition que leur travail soit fait. Nous en voyons quelques exemples: Rébecca parla avec un étranger au puits (Gen. 24.15-21), et les 7 filles du sacrificateur de Madian engageèrent une conversation avec Moïse pendant qu'elles faisaient boire le troupeau de leur père (Ex. 2.16-22).
A l'époque de la Bible, les jeunes filles se souciaient fort de leur apparence. Elles considéraient une peau claire comme une marque de beauté. Si une jeune femme s'était fait bronzée par le soleil, elle ne se montrait pas en public (Cant. 1.6). Voilà pourquoi les femmes essayaient de faire tôt le matin ou tard dans l'après-midi, les tâches qu'elles devaient accomplir hors de la maison. Pourtant quelquefois une femme, comme la jeune fille du Cantique des cantiques, était obligée de sortir dans le soleil de midi. Celle-ci accusa ses frères de faire d'elle «la gardienne des vignes», ce qui signifie qu'elle devait rester en plein air toute la journée (Cant. 1.6).
Les familles exigeaient que leurs filles restent vierges jusqu'au mariage. Malheureusement, cela ne se produisait pas toujours; certaines jeunes filles étaient séduites ou violées. Dans ces cas-là, la loi de Moïse distinguait soigneusement entre la punition du viol des jeunes filles qui étaient fiancées et de celles qui ne l'étaient pas.
Les jeunes filles se mariaient souvent très jeunes. Ces mariages d'adolescents ne posaient pas les problèmes qu'ils posent de nos jours. Dès que la mariée quittait la domination de son père, elle passait sous la responsabilité de son mari et de sa famille. Sa belle-mère intervenait pour poursuivre la formation et l'éducation que la mère de la mariée lui avait donné. Une relation profonde et durable unissait souvent l'épouse et sa belle-mère; l'illustration parfaite en est le livre de Ruth, ou Naomie appelle à plusieurs reprises Ruth, ma fille. Michée décrit une famille désunie comme étant une famille ou «la fille se soulève contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère» (Mic. 7.6). Quand une jeune femme venait habiter chez la famille de son mari, elle ne renonçait pas pour autant à ses droits au sein de sa propre famille. Si son mari mourait, et qu'elle n'avait plus de beau-frère à épouser, elle pouvait retourner dans la maison de son père; c'est justement ce que Naomie avait incitée ses belles-filles à faire, et Orpa suivit sa suggestion (Ruth 1.8-18).