l'agriculture dans l'Israël antique
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AGRICULTURE
De tout temps, les habitants de la Palestine ont été des agriculteurs, bien que la nature du sol et le climat rendit le travail ardu et la vie dure. Une bonne partie des terres étaient incultivables, parce que trop arides ou rocailleuses. Lorsque les Israélites s'établirent en Terre promise, on attribua à chaque famille un lot et sans doute aussi le droit de faire paître son bétail dans les pâturages de la commune. Maisavec le temps, les grands essayèrent d'accaparer les terres des petits propriétaires (Ésaïe 5:8), et les pauvres durent se battre pour conserver leur patrimoine.
En général, le fermier ne vivait pas sur ses terres, mais dans la localité la plus proche qui se trouvait souvent près d'une ville fortifiée. Car, lors d'une invasion ennemie, il était vital de se trouver à proximité d'un point d'eau et pas trop loin d'une place forte. Il ne possédait pas plus de terres qu'il ne pouvait cultiver avec sa famille et, éventuellement, quelques serviteurs ou ouvriers qu'il avait embauchés. Tous les membres de la famille participaient aux travaux. En plus des terres arables, il avait des vignes et des oliveraies --et généralement son troupeau de moutons et de chèvres.
L'agriculteur était menacé par la sécheresse, «le sirocco» (fort vent d'est), les sauterelles et les armées ennemies.
RÉCOLTES:
On cultivait surtout les céréales et le raisin (pour faire du vin) et les olives (pour en extraire l'huile). A plusieurs reprises, la Bible les mentionne tous les trois (p. ex. Deutéronome 7:13. Néhémie 5:11. Osée 2:8). Mais la liste peut être allongée.
CÉRÉALES:
On cultivait le blé dans les vallées fertiles --la plaine de Philistie, la vallée du Jourdain et la plaine de Yisréel. L'orge qui poussajt plus vite et se contentait d'un sol plus pauvre, réussissait un peu partout. On plantait aussi de l'épeautre et du millet. Le pain était l'aliment de base des Israélites, chaque recoin des vallées et des plaines servait à la culture des céréales. Et sur le versant des collines, on construisait des terrasses pour retenir la bonne terre.
LÉGUMES:
On récoltait quelques légumes (lentilles, poids, haricots, oignons, concombres, aulx et épices), plantés près de la maison ou dans les vignes.
FRUITS:
Les raisins servaient à faire du vin et des gâteaux de raisins. Il y avait encore d'autres fruits (melons, figues, dattes, grenades et noix). Nombre d'entre eux aidaient à étancher la soif pendant les six mois d'été (mai à octobre) où il ne pleuvait pas. L'huile d'olives était utilisée pour la cuisson, l'éclairage, les soins médicaux et la toilette. Vignes et oliviers poussaient sur les pentes des collines.
LIN:
On en cultivait pour en faire de la toile de lin.
Sur les hauteurs, on faisait paître les troupeaux et on abattait du bois.
L'ANNÉE DU FERMIER:
On a découvert, il y a quelque temps, une plaque en calcaire datant de l'époque de Salomon sur laquelle figure une poésie d'écolier. On l'appelle le calendrier de Guézer.
Ses deux mois pour la récolte desolives
Ses deux mois pour semer le grain
Ses deux mois pour les dernières semailles
Son mois pour sarcler le lin
Son mois pour la moisson de l'orge
Son mois pour les récoltes et les réjouissances
Ses deux mois pour les vendanges
Son mois pour les fruits d'été
D'un coup d'oeil l'on peut voir ce qu'était l'année de travail du fermier.
RÉCOLTE DES OLIVES:
De septembre ou octobre à novembre, on cueillait et écrasait les olives. Les oliviers supportent de longues périodes de sécheresse et une couche de terre peu profonde. Il faut deux ans pour que son fruit mûrisse. Du fait de la lenteur de maturation des olives, le fermier pouvait les cueillir quand il en avait le temps.
On les portait dans des paniers jusqu'aux cuves. Au début, on en extrayait l'huile en les foulant ou les pilant. Plus tard, on inventa une meule. On mettait les olives sur une pierre meulière à rigoles et on faisait tourner la meule courante à l'aide d'une poutre. La pulpe était pressée avec des poids.
On a retrouvé de grands pressoirs à huile de l'époque de David qui fonctionnaient à l'aide d'un levier. L'huile coulait dans des cuves de pierre où elle se décantait et se clarifiait.
LABOURS ET SEMAILLES:
En octobre/novembre tombaient les premières pluies après la sécheresse de l'été. Jusqu'en janvier, on labourait en ensemençait la terre. La charrue n'était qu'un bâton avec un manche à poignée et une pointe en fer (en bronze avant l'époque de David). Elle était reliée à un joug et tirée par un ou deux boeufs. Le fermier tenait d'une main la charrue, et de l'autre un bâton pour aiguillonner les boeufs. Étant légère, la charrue pouvait facilement être soulevée par-dessus les grosses pierres. Elle creusait un sillon profond de 8 à 10 cm. Les semailles se faisaient à la main, et parfois on se servait de la charrue pour recouvrir la semence. Occasionnellement, on égalisait la terre en traînant des branchages derrière soi et on ôtait les mauvaises herbes avec une houe.
SEMAILLES TARDIVES:
De janvier à mars tombaiens les pluies d'hiver, et on continuait à semer (millet, pois, lentilles, melons et concombres).
RÉCOLTES DU LIN ET DES CÉRÉALES:
En mars et avril tombaient les dernières pluies celles qui amenaient les céréales à maturité.
En mars et avril, on récoltait le lin. On coupait la plante avec une houe au ras du sol, et la tige en était séchée pour en faire des cordes et de la toile.
Puis en avril, mai et juin suivait la moisson de l'orge et du blé. On coupait les épis à la main avec une faucille et on les mettait en gerbes. Celles-ci étaient transportées à dos d'âne ou dans une charrette jusqu'à l'aire --propriété de la commune et centre de la vie villageoise à cette époque de l'année. C'était généralement un roc qui affleurait ou un terrain recouvert d'argile, exposé au vent, à l'extérieur du village. On le bordait de pierres et à l'intérieur on étalait les gerbes par terre par couches de 30 cm d'épaisseur.
Le battage s'opérait soit au fléau soit par dépiquage (piétinement des animaux), soit avec le traîneau à battre (planche garnie de pointes) ou le cÇariot à roues multiples (Ésaïe 28:27:28).
Puis le paysans procédait au vannage. Il lançait les épis en l'air à l'aide d'une fourche en bois ou d'une pelle. La paille était emportée par le vent et servait de fourrage en hiver. Mais les grains retombaient à terre. Après le criblage, on les stockait dans des jarres, des silos ou des greniers. Il existait de grands silos nationnaux, et le fermier payait ses impôts (et ses dettes) en céréales.
VIGNES:
En juin, juillet et août, on taillait les vignes. Ésaïe 5 et Marc 12 décrivent la plantation d'une vigne. Un fossé était creusé pour la délimiter. Puis on enfonçait des poteaux dans le sol pour la clôturer. Les jeunes plants étaient alignés par rangées et leurs branches soutenues par des tuteurs. Puis on les taillait. Quand les raisins commençaient à se former, on bâtissait une hutte de branchages ou une tour de pierre d'où quelnu'un de la famille pouvait guetter les voleurs et les renards ou les chacals maraudeurs.
RÉCOLTE DES FRUITS:
En août et septembre, on récoltait les fruits d'été (figues, grenades, et raisins). Des paniers de raisins étaient vidés dans de petites cuves où on les foulait. Le jus coulait dans des cruches. Un bon nombre de ces cuves ont été retrouvées dans la Scheféla, le bas-pays de Juda.
Les vendanges se passaient dans une ambiance de fête, et chacun avait le droit de manger du raisin. «Si tu entres dans la vigne de ton prochain, tu mangeras du raisin autant que tu veux, à satiété; mais tu ne dois pas en emporter», lit-on dans Deutéronome 23:25. Il fallait au vin 40 jours pour se décanter. Après cela, on versait le vin nouveau dans des outres neuves ou dans des récipients de terre cuite.
A certains endroits, la fabrication du vin devint presque une industrie. A Gabaon, on a découvert 56 poignées de cruches de vin avec le nom de la ville et du vigneron. En plus il y avait 63 cuves en forme de cloche pour le stockage du vin, ainsi que des cuves à fermentation et des pressoirs à vin --datant tous du temps des rois.
ANIMKUX:
En hébreu, le mot «bétail» inclut les moutons, les chèvres, les boâufs et les ânes --mais pas les cochons. Les ânes étaient utilisés comme bêtes de somme et les boeufs comme les labours. Ce n'est qu'à de rares occasions qu'on tuait un boeuf pour le manger. Moutons et chèvres paissaient toujours ensemble. On élevait les moutons pour leur laine, et plus rarement, pour leur viande --en Israël la queue grasse du mouton était considérée comme un morceau de choix. Le lait de mouton caillé était un des aliments des pauvres. On appréciait la viande et le lait des chèvres. Avec leurs poils on tissait de la toile de tente et avec leur peau on faisait des outres.
La vie du berger n'a guère changé de l'époque d'Abraham à celle de Jésus. Le berger conduisait ses brebis, les connaissaient individuellement et veillait sur elles jours et nuits (voir Jean 10:1-6). Les enclos de pierres qui servaient de bergerie n'arrêtaient ni les voleurs ni les bêtes sauvages (lions, léopards, ours, loups, hyènes, chacals, serpents et scorpions). Le berger portait une houlette pour ramener la brebis qui s'éloignerait et un bâton pour lui servir d'arme. Si une brebis était volée, il fallait qu'il la paie à son maître. Si elle avait été déchiquetée par des bêtes sauvages, il devait en fournir la preuve (Exode 22:12-13).
ÉPOQUE NÉOTESTAMENTAIRE:
L'agriculture n'a guère changée en Israël aux temps bibliques, bien que dans d'autres pays méditerranéens elle ait fait des progrès considérables. Les pharisiens traitaient ceux qui n'avaient pas reçu d'éducation religieuse de «païens» --ce qui montre sans doute qu'on ne tenait pas les agriculteurs en haute estime. Cependant, on cultivait les terres intensivement. Un auteur de l'époque affirme que les fruits d'Israël étaient meilleurs que ceux des autres pays. La Galilée produisait plus de lin, et on y fit probablement des essais d'irrigation. L'élevage des volailles s'était aussi répandu.
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