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Sondez Les Écritures
25 mai 2020

L'ARCHÉOLOGIE ET LA BIBLE

 

                         L'ARCHEOLOGIE

                          ET LA BIBLE

 

 

SOMMAIRE:

      LE PASSE ET LE PRESENT: LE TRAVAIL DES FOUILLES

      L'ECRITURE

      L'ARCHEOLOGIE ET L'ANCIEN TESTAMENT

      L'ARCHEOLOGIE ET LE NOUVEAU TESTAMENT

 

 

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                    LE PASSE ET LE PRéSENT:

                    LE TRAVAIL DES FOUILLES

 

 

 

      La Bible est une collection de livres anciens. Les civilisations qui les ont vus paraître ont disparu depuis longtemps. La plus part des renseignements que nous avons sur la période néotestamentaire nous ont été fournis par des écrits grecs et latins qui, comme la Bible, ont été copiés et recopiés au cours des siècles. Mais très peu d'informations nous sont parvenues sur l'époque de l'Ancien Testament, à part celles que la Bible elle-même nous donne. On peut évidemment lire la Bible et saisir son message même en ne sachant pas grand-chose du contexte dans lequel elle a été écrite. C'est un livre intemporel et universel. Mais les événements qu'elle relate sont étroitement liés à des gens et des lieux particuliers. Ses enseignements sont souvent fondés sur ce qui est arrivé à telle personne, faisant partie de tel peuple, et sur la part que Dieu y a prise. Bien que la Bible ressemble à un ouvrage théologique, elle est très différente des livres de théologie actuellement sur le marché. Elle n'est pas une collection d'idées abstraites sur Dieu. Au contraire, elle nous révèle le caractère de Dieu en nous rapportant ses interventions dans l'histoire d'Israël et dans la vie des premiers chrétiens. L'histoire biblique n'est qu'une partie de l'histoire du monde qui sert de cadre aux récits de la Bible. Tout ce que nous pouvons découvrir du monde de la Bible nous aidera donc à mieux comprendre le message.

      L'étude de l'arrière-plan de la Bible nous permet de voir si elle se confond avec lui ou si elle s'en détache. En dégageant les ruines enfouies d'une ville détruite au 9e siècle av. J.-C., il se peut que nous trouvions le type de maison où a logé le prophète Elisée ou le style de lampe que son hôtesse a placée près de son lit (II Rois 4,8-10). Une fouille peut aussi éclairer un verset biblique particulier, lorsqu'on tombe sur l'objet ou le bâtiment qui y est mentionné. Les découvertes les plus précieuses sont d'anciens écrits nommant les mêmes personnes ou décrivant les mêmes événements que la Bible. De telles trouvailles sont rares et doivent être soigneusement interprétés. Si nous voulons en savoir davantage sur le monde de la Bible, il faut donc nous tourner vers l'archéologie.

 

 

          LES DEBUTS:

 

 

 

      L'homme s'est de tout temps intéressé à son passé. Déjà à l'époque de l'Ancien Testament, des rois babylonniens collectionnèrent des fragments de vieilles statues et des pierres de fondation découverts au cours de leurs travaux de construction. Plus tard, certains Romains fortunés firent venir de Grèce d'antiques sculptures pour orner leurs villas. Puis ce furent des souverains de l'époque de la Renaissance qui prirent ces mêmes statues pour décorer leurs palais. Il était à la mode de faire collection d'oeuvres d'art antiques, et cela n'a guère changé depuis. Au 19e siècle, avec l'amélioration des moyens de transport et les progrès de l'éducation, l'attention portée à ce qui était antique ou exotique s'accrut rapidement. Longtemps, on essaya surtout de remplir les musées et les galeries d'art. Des statues, bijoux, outils ou poteries furent extraits de ruines ou des tombes, soit par des autochtones, soit par des étrangers, et vendus au plus offrant. De fines gravures de ces objets parurent dans des ouvrages coûteux, souvent avec une description fantaisiste de l'usage qu'on était censé en avoir fait.

      Puis les savants finirent par se rendre compte qu'un objet ancien prenait de la valeur lorsqu'on faisait une note de l'endroit où il avait été trouvé, des objets qui l'entouraient et d'autres détails du même genre. Un vieux vase exposé dans une vitrine pouvant paraître beau à ceux qui venaient l'examiner. Mais il éveillait tellement plus d'intérêt si l'on mentionnait sur l'étiquette qu'il se trouvait autrefois dans la chambre à coucher d'un palais --ou la cuisine d'un palais. En replaçant le vase dans son cadre original, il peut aider à dater le bâtiment où il se trouvait et qu'il n'a pas pu être détruit avant la fabrication du vase!

          LE 19e SIECLE:

      L'archéologie fit de notables progrès en 1798, lorsque Napoléon envahit l'Egypte et fit fouiller ses monuments. On découvrit ainsi la célèbre pierre de rosette qui, par ses inscriptions en grec et en égyptien, permit pour la première fois de déchiffrer les hiéroglyphes de la langue égyptienne ancienne (1824). Peu avant, Claudius James Rich, diplomate britannique en fonction de Bagdad, avait découvert le site des anciennes villes de Babylone et de Ninive et rassemblé la première collection représentative d'inscriptions et des sceaux assyriens et babyloniens.

      Israël était mieux connu par suite des nombreux pèlerinages qu'on y faisait depuis des siècles. Mais en 1838, Edouard Robinson, professeur américain de littérature biblique entreprit la première étude systématique du pays. A partir de solides connaissances géographiques et surtout de celle d'anciens noms qui avaient survécu, il réussit à identifier la plupart des localités mentionnées dans la Bible. Il ne s'est que rarement trompé.

          EGYPTE ET ASSYRIE:

      En Egypte, on continua tout au long du 19e siècle à dégager les tombes et temples d'autrefois du sable et des décombres. Beaucoup de sculptures furent exportés du pays à cette époque-là.

      Les fouilles en Assyrie commencèrent lorsque le consul français, Paul-Emile Botta, fit creuser des tranchées sur le tertre de l'ancienne ville de Ninive. Ce fut un échec, mais il découvrit à proximité un palais assyrien dont les murs étaient recouverts de bas-reliefs en pierre sculptée (1842-43).

      Un explorateur anglais, Henry Layard, découvrit des bas-reliefs semblables à Ninive même, là où Botta n'avait rien trouvé (1845). En 1850, on commença à déchiffrer les inscriptions sur les pierres ou marquées sur des tablettes d'argile en caractères babyloniens cunéiformes (voir sous l'écriture). Ces documents s'avérèrent très précieux pour l'étude de la Bible.

      Les fouilles en Egypte, Assyrie et Babylonie furent effectuées par des expéditions britanniques, françaises et italiennes, auxquelles se joignirent bientôt des équipes d'Allemagne et des Etats-Unis. L'argent venait surtout des musées, et certaines de ces expéditions avaient pour seul but de ramener des pièces de musée intéressantes pour ceux qui les subventionnaient. Mais d'autres prirent note des moindres détails et collectionnèrent des objets moins spectaculaires, comme des poteries et des couteaux. Ils prirent les mesures des bâtiments et firent un croquis de l'emplacement de chaque objet.

      Des expéditions internationales ont continuées ces travaux avec l'autorisation des autorités locales. Des savants Egyptiens et Iraquiens effectuent des fouilles d'une manière indépendante, s'efforçant surtout de préserver leur patrimoine national. Même après un siècle et demi de recherches, il reste encore beaucoup à découvrir.

          PALESTINE ET SYRIE:

      Les premiers fouilleurs, surtout à l'affût des monuments des grands empires pour impressionner le public occidental, laissèrent les villes de Palestine et de Syrie pratiquement de côté. A part quelques tranchées à Jéricho et sur d'autres sites (186669), les fouilles furent effectuées uniquement à Jérusalem, où Charles Warren dégagea le mur de soutènement du temple d'Hérode (1867-70). Il creusa des tranchées de 65 mètres de profondeur jusqu'à la roche naturelle, pour montrer comment la ville avait changé d'aspect au cours des siècles.

          LE 20e SIECLE:

      L'archéologie fit un grand pas en avant au Proche-Orient en 1890, lorsque Flinders Petrie commença ses fouilles sur le Tell el-Hesi près de Gaza, au sud d'Israël. Il se rendit compte que les objets trouvés à un certain endroit au-dessus du niveau de la mer se différenciaient de ceux trouvés à un autre niveau.

      Ceci était particulièrement vrai des tessons de poterie. Les triant soigneusement d'après leurs niveaux, il réussit à établir différents styles de poterie et leur ordre chronologique. Il les data ensuite, en les comparant à des objets égyptiens trouvés aux mêmes niveaux (l'âge des objets égyptiens put être déterminé grâce à la découverte de pièces identiques en Egypte, dont les inscriptions indiquaient tel ou tel règne).

      Les observations de Petrie ont été de première importance pour toute l'archéologie. Pendant plusieurs décades, d'autres archéologues à l'oeuvre en Palestine n'en ont pas tenu compte et, de ce fait, nombre de leurs conclusions se sont avérées fausses. Mais actuellement tous les archéologues ont adopté la méthode de datation de Pétrie, bien qu'entre temps on ait découvert d'autres techniues importantes.

      A mesure que grandit l'intérêt populaire, les musées et universités prêtèrent aussi attention aux sites de Palestine. Il est regrettable que la qualité des travaux ait été souvent laissé à désirer. De meilleures techniques ont été cependant πises au point par G.A. Reisner et C.S. Fisher lors de leurs fouilles à Samarie de 1908-1911. Imitant l'exemple de Pétrie, l'Américain W.F. Albright établit un système de base pour dater les poteries palestiniennes (à Tell Beit Mirsim de 1926-1936).

      Entre temps, les archéologues britanniques ont mis au point une nouvelle technique, la stratigraphie, c'est l'étude du sol à l'intérieur et à l'extérieur des vestiges anciens. Kathleen Kanyon fut la première à adopter cette technique en Palestine, lors de ses fouilles à Samarie (1931-1935). A partir de 1952, elle l'a utilisée avec beaucoup de succès sur les sites difficiles de Jéricho et de Jérusalem. Jusqu'à présent cette méthode n'a jamais été surpassée, bien qu'elle exige beaucoup du fouilleur, durant et après les fouilles.

          LE TRAVAIL DES FOUILLES:

      L'argile est le matériaux de construction le plus répandu et le plus ancien au Proche-Orient. Des murs de briques d'argile séchées au soleil durent au moins trente ans si on les enduit régulièrement pour empêcher l'humidité de pénétrer. Des briques cuites au four étaient trop chères dans l'antiquité, et on ne les utilisait que dans des constructions importantes. Le soubassement était fait de pierres lorsqu'il y en avait dans la région. S'il y en avait beaucoup, toute la maison était faite en pierres. Les toits avaient une charpente en bois recouverte de paillasses enduites d'argile.

      Ces bâtiments s'effondraient facilement par suite de négligence, de vieillesse, d'incendie, de tremblements de terre, ou de guerres. En les rabâtissant, on réutilisait les débris dans la mesure du possible et on laissait le reste là où c'était tombé. Ainsi, au long des années, de nouvelles maisons s'élevèrent sur les ruines des anciennes, ce qui releva peu à peu le niveau des rues et, au cours des siècles, celui de toute la ville. Le résultat de ce processus est visible dans tout le Proche-Orient où il y a des quantités de tells (tertres formés par des ruines).

      Parfois il y avait au centre de la ville une forteresse avec palais et temple. Celle-ci forme à présent une éminence au milieu de tertres bien plus bas disséminés dans toute la région. Ailleurs, la ville ne forme qu'un seul tertre, qui peut atteindre 30-40 mètres de haut et plus de 500 mètres de long.

      Les vestiges les plus récents sont au sommet du tertre. Ce ne sont pas toujours les ruines des dernières habitations qui s'y trouvent, car les vents et les pluies d'hiver emportent les restes de briques d'argile lorsque le site n'est plus occupé. Au niveau le plus bas se trouvent les vestiges de la première ville. Autrefois, on abandonnait une localité pour différentes raisons. La ville s'était peut-être constituée autour d'une source ou d'un puits, près d'un gué ou d'un carrefour. Mais la source une fois desséchée ou la route détournée, la ville est morte. Dans d'autres cas, des changements politiques ont pu la priver de son influence ou de sa prospérité. Et parfois, le tertre était tout simplement devenu trop haut pour y vivre confortablement.

      Des villes comme Jérusalem ou Damas n'ont jamais perdu de leur importance, et l'on ne peut y faire de fouilles que lorsqu'un bâtiment est démoli ou un quartier abandonné.

 

 

          LES FOUILLES:

      L'archéologue commence à creuser soit au sommet, soit sur le côté du tertre. En faisant sa tranchée, les vestiges d'une période après l'autre apparaissent, un peu comme les différentes couches d'un énorme gâteau que l'on coupe en deux. La terre une fois déblayée, ainsi que les objets qui s'y trouvent, il ne peut plus les remettre exactement où ils étaient. La première tâche sera donc de noter l'emplacement et la couche où chaque chose a été mise à découvert.

      Sur son plan, il indiquera la position des murs et des autres repères. Mais les vestiges ne se trouvent que rarement sur une surface plane. Une rue a pu être en pente ou un mur plus élevé à un bout qu'à un autre. Souvent, les habitants d'une époque ultérieure ont creusé une fosse pour y conserver certaines denrées ou y jeter des déchets, et celle-ci pénètre profondément jusqu'aux ruines d'une ville antérieure. S'il se fiait à des mesures absolues (tant et tant de mètres au-dessus du niveau de la mer), il classerait les déchets au fond de la fosse avec les pièces et morceaux de l'époque antérieure. Il devra donc tenir compte des accidents de la couche qu'il est en train d'examiner.

      Lorsque la tranchée a été faite, on distingue facilement les travaux. Les débris de poterie sur le sol d'une pièce datent de l'époque où celle-ci a été habitée en dernier lieu, ceux que l'on trouve au-dessous du sol d'une période antérieure. Des murs qui passent à travers un sol plus ancien ne doivent pas être datés par mégarde d'après les objets trouvés sur le sol, ce qui fausserait le plan du bâtiment.

      Avant le premier coup de pioche, il faut qu'un géomètre mesure tout le site et fixe les points de repère qui permettront de prendre toutes les mesures nécessaires. Un photographe prendra des clichés des fouilles à chaque stade, des objets importants ou fragiles à leur emplacement d'origine et de l'ensemble des découvertes en vue de leur publication.

 

 

 

          L'EXAMEN DES DECOUVERTES:

 

 

 

 

      Chaque objet est étiqueté ou marqué dès sa découverte pour que l'on sache où il a été trouvé. Les différentes trouvailles, comme les épingles, les couteaux, les bijoux (mais généralement par les débris de poterie) sont cataloguées et décrites. La poterie est triée d'après l'emplacement et la couche ou le niveau où elle a été découverte. Un spécialiste choisit les pièces importantes pour en faire une description plus détaillée.

      Certaines poteries doivent être réparées et des objets métalliques traités contre la rouille ou contre d'autres formes de corrosion. Des boiseries ou d'autres objets fragiles reçoivent des soins spéciaux pour enrayer la putréfaction. Des résidus naturels, tels que les os, les coquillages et la terre contenant des graines, peuvent livrer des renseignements sur l'environnement du monde d'autrefois, et sont soigneusement recueillis.

          LA PUBLICATION DES RESULTATS:

      Ce n'est qu'à la fin des fouilles, lorsque tous les spécialistes ont fait leur rapport, que le directe±ur des fouilles peut présenté le compte-rendu final des travaux. Sur un petit site, cela peut se faire assez rapidement. Mais quand il s'agit d'un champ de ruines plus étendu, où les travaux durent des années, il publie généralement des rapports saisonniers détaillés pour encourager les universités et les musées qui lui ont fourni les fonds pour ses travaux. Certains archéologues cependant préfèrent attendrent que les fouilles soient terminées pour pouvoir faire un compte-rendu global. Celui-ci comporte souvent plusieurs volumes, lorsqu'il s'agit de fouilles importantes.

      La publication des résultats est une entreprise coûteuse et qui prend beaucoup de temps. Les fouilleurs ont souvent d'autres occupations --une chaire universitaire ou un poste de conservateur de musée. Il arrive donc que plusieurs années s'écoulent entre la fin des fouilles et la publication des résultats. De nouvelles découvertes, faites dans l'intervalle, peuvent parfois remettre en question certains des résultats.

      Tous les objets appartiennent au pays où ils ont été exhumés. Les pièces exceptionnelles sont exposés dans les musées nationaux. Les autres sont gardés sur place, près de l'endroit où on les a découverts. Des expéditions étrangères obtiennent parfois la permission d'emporter quelques échantillons pour faire des essais chimiques et autres.

          LES LIMITES DE L'ARCHEOLOGIE:

      L'archéologie s'intéresse aux vestiges de l'activité humaine. Partout dans le monde, les hommes ont les mêmes besoins (nourriture, abri, protection contre les animaux sauvages et les envahisseurs, tombeaux pour leurs morts) et ont tendance à trouver des solutions analogues à leurs problèmes. De ses découvertes dans une région donnée, l'archéologue peut donc déduire ce qu'il va trouver ailleurs, dans des circonstances similaires. Ce le mont Carmel, par exemple, on trouva les traces de familles très anciennes vivant dans des abris primitifs, et cultivant des céréales sauvages. Plus tard, des savants repérèrent des sites du même genre dans d'autres régions du Proche-Orient où les conditions de vie étaient à peu près identiques.

      D'un autre côté, les hommes ne sont pas toujours conséquents dans leur comportement. Aussi est-il dangereux d'établir des cas-types sans variantes, ce qui, tôt ou tard, posent des problèmes et amène certains à fausser les faits.

      En tout cas, laplupart des choses que nous découvrons aujourd'hui ont survécu par un heureux hasard. D'étranges conditions géologiques à Jéricho ont fait que des meubles en bois, enfermés autour de 1600 av. J.-C., dans des tombes, ont été conservés intacts. On a même pu reconnaître des cheveux et de la chair. Avant la découverte de ces tombes, nous n'avions aucune idée du genre de meubles utilisés en Canaan durant ρ'âge du bronze moyen. Et nous ignorions tout d0 l'habileté des ébénistes de l'époque. Mais le cas des tombes de Jéricho est unique. Des exemples de survie aléatoire sont plus fréquents dans des villes qui ont été détruites. Lorsque l'ennemi y mettait le feu, les soldats les pillaient préalablement, emportant les objets de valeur. Mais les ustensiles et le mobilier restaient dans les maisons. Après plusieurs siècles, les archéologues n'exhument que ce qui a résisté au feu, aux intempérieset à l'ensevelissement. Les boiserie, par exemple, ne sont plus qu'une tache ou une poussière noire.

      Le feu a surpris la ville à un moment précis de son histoire. Tout ce qu'on y retrouve appartient donc à cette époque. A moins que la localité ait été détruite plusieurs fois de suite, ses habitants y ont vécu normalement durant des générations. Ils ont quittés leurs vieilles maisons, les laissant tomber en ruine, sur lesquelles ils en ont construit de nouvelles par la suite. De ce fait, on ne récupère plus grand-chose du mobilier des anciennes générations. En règle générale, la plus grande partie des objets exhumés d'un ancien site proviennent des dernières décades de chaque période d'occupation. Les documents qu'on y découvre le confirment. C'est pour cette raison que les fouilles ne donnent pas uneimage complète de l'histoire d'une ville. En outre, le coût de l'opération empêche de fouiller tout le tell.

          SUCCES ALEATOIRES:

      L'objectif des fouilleurs est variable. L'un cherche à obtenir des échantillons de poterie et d'architecture à chaque niveau. L'autre se limite à un niveau, déblayant une surface considérable pour découvrir le plan de tout un quartier ou d'un ensemble de bâtiments importants. En général, ils éprouvent un attrait particulier pour les temples et les palais dont les trouvailles sont plus prometteuses que celles des maisons privées ou des fortifications. Mais ces dernières peuvent s'avérer tout aussi importantes. Parfois, les grands bâtiments sont plus faciles à repérer parce que leur tertre est plus élevé. Mais il arrive aussi qu'on les découvre par hasard --ou qu'on les rate!

      En 1928, John Garstang fit des tranchées dans le tertre de Hatsor, au nord de la Galilée. Ne trouvant aucune trace de poterie mycénienne, importée de Chypre et de Grèce après 1400 av. J.-C., il en conclut que la ville a été désertée avant cette date. Or, trente ans plus tard, Yigael Yadin découvrit une quantité de cette poterie dans les alentours de la ville. De toute évidence, elle était habitée de 1400-1200 av. J.-C.

      Un autre cas du même genre, s'est produit à Qadesh sur l'Oronte, en Syrie. Une expédition française y a travaillé sur une grande échelle de 1921-1922. Puis le directeur des fouilles mourut et les travaux furent arrêtés. Une petite équipe britannique reprit les fouilles en 1975. En creusant un peu plus dans une des vieilles rangées, ils heurtèrent des murs de briques d'argile. Parmi les décombres qui les recouvraient, 50 cm au-dessous des anciennes fouilles, il y avait des tablettes cunéiformes babyloniennes, confirmant l'identité des ruines et mentionnant un roi de Qadesh dont le règne a pu être déterminé, ce qui a permis de dater les ruines où on les a trouvées.

      Tout au long de l'antiquité, la région de l'actuelle Syrie était prospère, et on y trouvait des villes importantes. Damas et Alep sont toujours florissantes. Palmyre est réputée pour ses ruines datant de l'époque romaine. Et depuis 1928, on fait des fouilles sur le site d'une ville sur la côte, près de Lattaquié, qui fut prospère entre 1800 et 1200 av. J.-C. Son site attira l'attention des archéologues à la suite de la découverte de la tombe dans le champ d'un paysan. Une collection de textes écrits sur des tablettes d'argile prouvèrent qu'il s'agissait de l'ancienne ville d'Ougarit.

      Bien loin de là, sur l'Euphrate, une autre découverte accidentelle amena une expédition sur le site de Mari, cité florissante entre 3000 et 1760 av. J.-C. Les fouilles qui commençèrent en 1933, mirent à nu un vaste palais, détruit autour de 1750 av. J.-C., par Hammurabi de Babylone et dans lequel on trouva environ 25000 tablettes cunéiformes. Une autre découverte, la plus remarquable depuis celle des manuscrits de la mer Morte, fut faite par une équipe italienne travaillant dans le nord de la Syrie. Après avoir examiné plusieurs tertres au sud d'Alep, ils choisirent le Tell Mardik, site inconnu jusque là. Mais ses dimensions --d'imposants remparts encerclant le tell-- attestaient qu'il s'agissait d'une ville autrefois prospère. Des débris de poterie à la surface du tertre permirent de fixer son apogée entre 2500 et 1600 av. J.-C. Les travaux débutèrent en 1964. Huit ans plus tard, on avait dégagé plusieurs  bâtiments de la période entre 2000 et 1600 av. J.-C. En 1968, on exhuma une statue dont l'inscription prouvait que Tel Mardik était l'ancienne Ebla, ville commerciale syrienne mentionnée dans les inscriptions babyloniennes, mais dont personne ne connaissait l'emplacement exact. Les savants l'avaient située jusqu'à 200 km de Tell Mardik!

      Depuis 1973, on a dégagé plusieurs pièces d'un ancien palais qui fut incendié autour de 2200 av. J.-C. On y trouva quelques tablettes cunéiformes en 1974, puis, l'année suivante, environ 15000 autres dans deux salles d'archives. Ce sont les premiers documents d'une époque reculée trouvés en Syrie septentrionale. Leur langue était inconnue jusqu'alors, bien qu'apparentée à d'autres dialectes sémitiques occidentaux. Les textes, ainsi que certains objets, attestent une forte influence babylonienne et tout un éventail de relations commerciales (voir sous Abraham et sa famille).

      Kadesh est l'une des villes citées dans ces documents. Des milliers de tablettes écrites en Assyrie entre 1900 et 1800 av. J.-C. démontrent qu'il s'agit d'une ville de la région de Kayseri en Turquie moderne, où des marchands assyriens, vivant dans un quartier à part, faisaient du commerce avec leur pays. D'autres textes décrivent les campagnes des premiers rois de Babylone contre Kadesh et d'autres villes voisines. Jusqu'à présent, ceux qui fouillaient à Kanesh se sont surtout intéressés au 19e siècle av. J.-C. et ont à peine touché les niveaux inférieurs. Rien ne permettait de penser qu'il existait à Kanesh un quartier commercial avant 1900 av. J.-C. Aussi traitait-on les récits de guerres des anciens rois de légendes qui n'ont vu le jour qu'au 19e siècle av. J.-C., lorsque le commerce y était en plein essor. Les tablettes d'Ebla fournissent à présent la preuve que Kanesh était un centre commercial longtemps avant, et que les récits militaires relatent des faits véridiques, ce qui sera peut-être confirmé par d'autres fouilles.

      Il est donc évident que les succès de l'archéologie sont aléatoires. Les découvertes semblent fortuites, et même l'expédition la plus soigneusement préparée ne peut ne peut jamais dire à l'avance ce qu'elle va trouver. Les fouilles ne fournissent que rarement une image complète. Une tranchée ne traverse parfois qu'une moitié de maison et les forces de la putréfaction ont complètement détruits certains objets. Le cas de Hatsor montre aussi qu'on peut arriver à de fausses conclusions. Tandis que celui d'Ebla souligne l'importance des documents écrits. Ils situent la localité, en indiquent l'âge, éclairent bien des aspects de sa vie et expliquent ce qui serait autrement resté obscur ou incertain. Sans texte écrits, l'archéologue est voué à la spéculation. Il ignore la date et l'image exact d'un bâtiment et ne peut faire que des suppositions d'après les objets qu'il y trouve. Et surtout, il ne peut connaître les gens qui y ont vécu, ce qui l'oblige à négliger le côté humain de sa découverte.

          L'ARCHEOLOGIE ET L'ETUDE DE LA BIBLE:

      Lorsqu'on se sert de l'archéologie pour mieux comprendre la Bible, il faut agir avec sirconspection. Non seulement n'est-il pas toujours facile d'interpréter les résultats des fouilles, mais le sens de certains textes bibliques est parfois incertain. Bien sûr, les découvertes archéologiques peut le clarifier. Mais souvent, l'interprétation traditionnelle d'un passage n'a pas de sens à la lumière de l'archéologie, et il faut trouver une autre explication. Même alors, les avis sont parfois partagés jusqu'à l'apport de nouvelles preuves. Une des questions les plus controversées est de savoir comment les différents livres de la Bible nous sont parvenus dans leur forme actuelle et à quel moment ils ont été rédigés. En examinant d'autres écrits égyptiens, babyloniens, ou autres, il est possible de voir comment les peuples de l'antiquité produisaient et traitaient leurs livres. De temps en temps, des copies d'un même ouvrage, faites à plusieurs siècles d'intervalle, nous tombent entre les mains. Nous pouvons donc les comparer et voir en quoi elles diffèrent les unes des autres. Dans certains cas, il n'y a eu aucune modification, à part la modernisation de l'orthographe. Dans d'autres, certains épisodes ont été supprimés ou ajoutés. Lorsqu'une seule copie nous est parvenue, nous ne pouvons pas savoir si l'on y a apporté des changements ou non. Les seules copies de l'Ancien Testament en notre possession, ont été faites des siècles après la rédaction de ses livres. Or, on prétend couramment que tel chapitre est plus récent que les autres et que tel verset ou telle phrase a été ajouté par la suite, sans fournir pour autant la moindre preuve extrinsèque. En fait, ce que nous savons de la pratique des scribes de l'antiquité ne nous permet guère de tirer de telles conclusions.

          LA VALEUR DES ECRITS ANCIENS:

      Il faut se rendre compte que s'il existe des divergences, c'est que chacun évalue la valeur d'une découverte archéologique selon sa propre théologie. Depuis le début du 19e siècle, les savants occidentaux ont été plutôt septiques à l'égard des auteurs de l'antiquité. L'historien grec Hérodote (autour de 450 av. J.-C.) a souvent été accusé d'erreurs ou d'inexactitude. Pourtant, ses récits ont été maintes fois confirmés par des découvertes archéologiques en Egypte, en Babylonie, et en Russie. La même chose est vraie de beaucoup d'autres écrits anciens. Nous apprenons peu à peu à traiter ces livres anciens avec respect et à apprécier leur contenu. Grâce à cette attitude plus positive, nous constatons que ces textes et les autres trouvailles archéologiques se complètent admirablement.

      Des fouilles organisées par le British Museum à Karkémish sur l'Euphrate ont mis à découvert des traces d'encendie, des pointes de flèches en bronze et en fer, ainsi que des fragments d'un bouclier en bronze. En gros, ils ont été datés du 7e siècle. Mais en consultant d'anciens documents, on a pu arriver à une date plus précise: 605 av. J.-C. C'était l'année ou les Babyloniens ont battu les Egyptiens à Karkémish. La décoration du bouclier est une tête de gorgone, de conception grecque. En Egypte on a retrouvé des tombes de mercenaires qui parlaient le grec et étaient originaires des villes de haute Syrie. Un poète grec raconte qu'un de ses parents a participé à la bataille de Karkémish. Tous les témoignages concordent donc!

      Bien sûr, on ne peut pas harmoniser toujours aussi bien les vestiges littéraires et matérielles. De 1969-76, l'archéologue isréalite Yohanan Aharoni, dirigea les fouilles à Tell-Beersheba. A l'extérieur de la porte de l'ancienne ville, il y avait un puits. Des maisons en ruines du 12e siècle av. J.-C. --les plus anciennes du tertre-- dataient sans doute de l'époque ou le puits a été creusé. Aharoni identifia ce dernier avec le puits mentionné dans la Genèse (21, 25; 26,15), dans l'histoire d'Abraham et d'Isaac. Il en conclut que ces récits ne furent pas rédigés avant le 12e siècle, après l'exode et la conquête de la Terre promise.

      Sans pouvoir encore réfuter ses conclusions, on peut déjà mettre en question ses prémisses. D'abord, l'actuel Tell-Beersheba n'es: pas nécessairement l'ancienne Beersheba. Des fouilles de moindre importance sur le site de la ville moderne de Beersheba, à 5 km à l'ouest du tell, ont prouvé qu'elle a été habitée à différentes époques, parfois en même temps que la ville sur le tell. Ensuite, même si l'identification de la localité, rien ne prouve que le puits soit celui dont parle la Genèse. Dans ces récits il n'est d'ailleurs pas question de ville. Abraham a très bien pu creuser un puits dans une région inhabitée --phénomène assez fréquent au Proche-Orient. Enfin, Aharoni prétendit que Beersheba était inhabitée entre 701 et 530 av. J.-C. et qu'une inscription de l'an 600 av. J.-C., faisant entendre que la ville était occupée à cette date-là, s'appliquait aux petits villages du voisinage. Il ne semble donc pas y avoir de raisons contreignantes pour situer la rédaction de l'histoire des patriarches au 12e siècle, surtout que beaucoup d'indices militent pour une date bien plus ancienne (voir sous Abrah0m et sa famille).

      Le plus grand service que l'archéologie puisse nous rendre est de nous faire découvrir le monde de la Bible. Elle peut ussi confirmer l'historicité ou la crédibilité d'un récit. Mais il ne faut jamais perdre de vue deux faits essentiels. Premièrement, l'archéologie ne nous informe, en général, qu'à titre provisoire. Les résultats assurés d'jourd'hui ne seront demain peut-être plus que des curiosités. Deuxièmement, on reste à côté de la question lorsqu'on dit que l'archéologie confirme ou infirme le témoignage de la Bible. Car celle-ci nous parle de Dieu et de ses relations avec les hommes --et là-dessus l'archéologie ne peut rien nous apprendre.

 

 

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                          L'ECRITURE

 

 

 

      Les découvertes les plus informatives faites par les archéologues au Proche-Orient sont celles de documents écrits, nommant des villes, des rois et d'autres personnes, faisant le récit d'invasions et de guerres, de famines et d'inflations et décrivant les us et coutumes ou les signalant en passant. Certains de ces écrits contiennent des cantiques et des prières, reflétant des croyances religieuses, d'autres renferment des formules magiques. On y trouve aussi les histoires des dieux et des héros du passé. Nombre de documents ont été détruits ou n'ont pas encore été trouvés. Parfois, nous avons la lettre, mais pas la réponse. Ou le récit d'une guerre fait par le vainqueur, mais pas celui du vaincu. Ou une foule de documents d'une certaine époque, mais pas un seul de la suivante. L'information qui nous convient ainsi est donc souvent partielle et partiale et doit être interprétée avec prudence.

          L'ECRITURE CUNEIFORME:

      L'invention de l'écriture en Babylonie a été décrite dans la Ière partie: L'environnement de la Bible sous Les Babyloniens. La première langue écrite semble avoir été le sumérien qui utilisait des images comme signes pour représenter des mots. L'akkadien (forme primitive d'assyrien et de babylonien), la plus ancienne des langues sémitiques, le suivit de près. Il différait du sumérien, mais les signes sumériens servirent à rédiger les syllabes de l'akkadien.

      D'autres langues sémitiques, comme celles de la Syrie et de la Palestine, ont été aussi écrites en caractères cunéiformes. C'était également le cas des dialectes indo-européens parlés dans le pays des Hittites (l'actuelle Turquie) et d'une autre langue très différente, l'élamite, parlée en Perse. En Babylonie, l'écriture cunéiforme fut utilisée jusqu'au Ier siècle av. J.-C.

          L'ECRITURE EGYPTIENNE:

      L'idée de l'écriture passa rapidement de Babylonie en Egypte. Mais les scribes égyptiens créèrent leur propre système de signes, appelés hiéroglyphes. Certains de ces signes étaient aussi u8ilisés comme syllabes, uniquement pour la valeur de leur son, comme en Babylonie. Mais contrairement à l'écriture cunéiforme, laplupart ont continué à représenter des mots.

      Les égyptiens utilisèrent l'écriture hiéroglyphique pour des inscriptions sur les bâtiments et d'autres monuments jusqu'au 5e siècle av. J.-C., longtemps après que le peuple ait cessé de s'en servir. Pour l'usage courant --les lettres, comptes et livres-- on avait instauré une écriture plus simple, dite hiératique. Après l'an 1000 av. J.-C., celle-ci a donnée naissance à l'écriture démotique, une sorte de sténographie.

      Les livres et notes courantes étaient rédigées en Egypte sur une sorte de papier fabriqué avec le papyrus. On coupait les tiges de ce roseau en bandes minces, p saient celles-ci côte à côte, posant une deuxième couche perpendiculairement sur la première, et martelait les deux ensemble. La feuille qui en sortait était plus rugueuse, mais aussi solide que notre papier actuel. Des papyrus ont été retrouvés intacts dans des tombes et des bâtiments en ruine dégagés des sables de l'Egypte. Mais le papyrus était coûteux. Aussi @crivait-on les textes de moindre importance --comme des petites notes et des exercices scolaires-- sur des débris de pierre ou de poterie (les Ostraca). On écrivait avec des pinceaux de fibres de roseau et de l'ancre noire faite avec de la suie. Partout où l'Egypte régnait ou faisait du commerce, elle introduisait son système d'écriture. On a trouvé des échantillons d'écriture égyptienne en Palestine et en Syrie et jusqu'au et jusqu'au coeur du Soudan.

          AUTRES ECRITURES:

      Entre 2000 et 1000 av. J.-C. d'autres écritures étaient en usage dans le Proche-Orient. Les Hittites avaient leur propre système hiéroglyphique avec environ 70 signes syllabiques et une centaine de signes pour des mots. Un système semblable existait en Crète. Parmi les trois formes d'écritures qu'on y a découvertes, la dernière, le linéaire B, avait environ 85 signes syllabiques et quelques signes seulement pour des mots. Ces caractères étaient tracés sur des tablettes d'argile dont le texte, dans un dialect grec primitif, traitait d'affaires gouvernementales. A Chypre et en Syrie, on a trouvé d'autres formes du même système d'écriture.

      Toutes ces écritures étaient difficiles à apprendre et il n'y avait que les scribes professionnels qui savaient lire et écrire. Les gens qui voulaient envoyer une lettre, rédiger un testament ou tenir des comptes devaient donc faire appel à l'homme du métier. On avait aussi recours à lui pour la lecture d'une lettre ou d'un acte légal et pour la vérification des comptes. Certains scribes accédèrent à de hautes fonctions à la cour, tandis que d'autres, assis aux coins des rues, attendaient des clients.

          L'ALPHABET

      Le monopole des scribes prit fin lorsque l'alphabet commença à se répandre. L'archéologie nous a permis de glaner bien des renseignements sur son histoire, même si certains aspects de son évolution sont restés obscurs. Un scribe cananéen semble s'être rendu compte qu'il était possible d'écrire une langue sans se servir de tous les signes des Egyptiens ou des Babyloniens. Il étudia la langue de sa région et dessina un signe pour chaque consonne. Apparemment, il choisit les signes d'après le schéma «une porte représente un p». Il ne les utilisa que pour la valeur de leur son. Il n'y avait pas de signes pour les voyelles, ce qui crée encore aujourd'hui des problèmes lorsqu'on lit l'hébreux ou l'arabe.

      On a trouvé des spécimens de cet alphabet primitif en Israël. Ce sont des mots très courts, sans doute des noms Propres, écrits sur de la poterie, de la pierre ou du métal. Des Cananéens qui travaillaient dans des mines de turquoise égyptiennes, au sud-ouest du Sinaï, marquèrent des prières sur les pierres et les rochers. Ils utilisèrent les lettres de l'alphabet, nous laissant ainsi le plus beau spécimen de cet alphabet primitif (autour de 1500 av. J.-C.).

      Il y a peu de documents qui permettent du suivre son évolution durant les cinq siècles suivants. En effet, les scribes écrivaient sur du papyrus qui pourrit dans le sol humide. Pendant cette période, les lettres prirent des formes plus homogènes. A Ougarit, en Syrie, des scribes de traditions babylonnienne voyant les avantages de l'écriture alphabétique, composèrent un alphabet cunéiforme de 30 lettres pour leur propre langue.

      En l'an 1000 av. J.-C. l'alphabet avait fini par s'imposer partout. En Syrie et en Canaan, les colons araméens, israélites, moabites et édomites l'avaient adopté. Peu de temps après, les Grecs l'apprirent des Phéniciens. Ils l'adaptèrent à leur langue et furent les premiers à utiliser des signes pour les voyelles.

      Les tribus araméennes de Syrie se répandirent en Assyrie et en Babylonie, et beaucoup y furent amenés en captivité par les rois assyriens. Ils prirent leur alphabet avec eux. Des déportés juifs l'adoptèrent et le propagèrent plus tard à Jérusalem, où il remplaça la vieille écriture hébraïco-phénicienne. La tribu arabe des Nabatéens l'emprunta également. L'écriture arabe moderne descend directement de l'alphabet nabatéen.

      Les scribes ne se sont pas retirés des affaires, et il y a encore eu des illettrés. Mais un grand nomble de gens apprirent à lire et à écrire dans les régions où l'on se servait de l'alphabet. Ceci ressort qu'au 7e siècle av. J.-C., beaucoup de gens en Juda avaient un sceau portant leur nom et rien d'autre. Il ne leur aurait été d'aucune utilité, si eux-mêmes et leur entourage n'avaient pas pu le lire.

      Les scribes assyriens, babylonniens et égyptions travaillaient très soigneusement. Ils vérifiaient plusieurs fois les textes qu'ils avaient copiés pour s'assurer qu'il n'y avait pas de fautes. Ils comptaient le nombre des lignes pour le comparer à celui de l'original. Parfois un second scribe relisait la copie. Tout dégât fait au texte original était immédiatement signalé. Les scribes israélites prenaient sans doute les mêmes précautions lorsqu'ils copiaient l'Ancien Testament.

 

 

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              L'ARCHEOLOGIE ET L'ANCIEN TESTAMENT

 

 

 

          CREATION ET DéLUGE

      Un peu partout dans le monde, il existe des récits de la création de l'homme et de l'univers. Des idées analogues se retrouvent dans des pays très éloignés les uns des autres. Ainsi, les chinois affirment la même chose que les Hébreux: l'homme a été tiré de la poussière de la terre. Il n'existe pourtant aucun lien culturel entre eux. Les Chinois sont-ils arrivés à cette conclusion en observant le processus de la mort et de la composition? Il existe aussi plusieurs récits d'un déluge avec quelques rescapés dans un bateau débarquant sur un sommet. Or, il y a eu plus d'une inondation meurtrière où la seule chance de salut était d'entrer dans un bateau ou de gagner un sommet. Existe-t'il nécessairement un lien entre ces différents récits?

          RECITS ASSYRIENS ET BABYLONIENS:

      On a retrouvé plusieurs récits de la création de l'homme dans la littérature assyrienne et babylonienne. L'idée centrale a est que l'homme a été créé pour servir les dieux --leur fournir nourriture et boisson par ses sacrifices et prendre soin de leurs temps. Un de ces récits a tant de points communs avec celui de la Genèse qu'on a pensé qu'ils étaient apparentés. Il s'agit de l'Epopée d'Atrakhasis dont le résumée figure dans la 5e partie sous Religion assyro-babylonienne. On en possède des copies faites autour de 1635 av. J.-C., et d'autres montrant qu'elle était encore lue mille ans plus tard.

      Le récit que l'Atrakhasis fait du déluge a été repris par l'Epopée de Gilgamesh (voir Ière partie l'environnement de la Bible sous Les Babyloniens), retrouvée en premier lieu et citée le plus fréquemment. Elle a été traduite de copies faites autour de 650 av. J.-C. pour la bibliothèque royale de Ninive. D'autres documents nous apprennent que les Babyloniens connaissaient plusieurs villes fondées avant le déluge. Les rois de ces villes auraient régné pendant des milliers d'années. Mais après le déluge, les règnes auraient été de bien plus courte durée.

          COMPARAISON AVEC LE RECIT BIBLIQUE:

      Comme le récit babylonien, il relate que Dieu a créé l'homme avec la poussière prise du sol, lui confia la garde d'un jardin et se reposa après l'achèvement de son oeuvre. La race humaine se multiplia, construisit des villes, et sa conduite déplut à Dieu. Les premiers hommes, mentionnés dans la Genèse, devinrent très vieux. Methoushelah, qui vécut le plus longtemps, mourut à l'âge de 969 ans. Pour punir la méchanceté des hommes, Dieu envoya le déluge dont ne réchappa que Noé, le juste, avec sa famille et quelques animaux, dans l'arche qu'il avait construite. Lorsque la pluie cessa et que l'arche s'arrêta sur une haute montagne, Noé lâcha des oiseaux pour savoir si la terre était à nouveau habitable. Puis il quitta l'arche et offrit des sacrifices à Dieu.

      Sur tous ces points, il y a une certaine analogie entre les deux récits, bien que l'intervention de plusieurs divinités compliquent singulièrement l'histoire babylonienne. Cependant, le but de la création de l'homme n'est pas du tout le même dans les deux récits. La Genèse ne suggère nullement que Dieu avait besoin d'être nourri! Il a fait l'homme pour communier avec lui. Dans les deux narratifs, l'homme est appelé à cultiver la terre. Mais d'après la Genèse, son travail n'est devenu pénible qu'après la chute. Or, il n'est pas qu(stion de chute dans les textes babyloniens. Il est difficile d'expliquer la longévité des premiers hommes, mentionnée dans les deux récits. Mais aux yeux des autres anciens, elle devait avoir une signification particulière.

      Dans les deux textes, la cause de l'envoi du déluge est clairement indiquée. La Genèse affirme que l'homme avait péché contre Dieu, le récit babylonien qu'il avait irité les dieux. Ce dernier raconte ensuite qu'un dieu bienveillant réussit à avertir `on favori et à lui donnerØdes instructions pour la construction d'un bateau, lui recommandant de ne pas en souffler mot aux autres. La découverte de la survie de cet homme fit éclater une violente dispute entre les dieux. Le dieu bienveillant se défendit en affirmant qu'il fallait châtier chacun selon ses propres crimes plutôt que d'infliger à tous les mêmes souffrances.

      Dans l'Epopée de Gilgamesh, trois oiseaux furent lâchés: une colombe, une hirondelle et un corbeau. Noé envoya d'abord l'oiseau le plus robuste --le corbeau-- puis la colombe. Dans les deux récits, des sacrifices furent offerts après le déluge.

      Les ressemblances entre les deux récits sont frappantes. La convergence des grandes lignes -création, croissance, déluge-- et de bien des détails n'est sans doute pas fortuite. Mais l'archéologie ne peut pas nous en fournir l'explication. Il est évident que le souvenir du déluge a été conservé, sous des formes différentes, par les polythéistes babyloniens et les monothéistes hébreux. Mais cela ne nous permet pas de conclure à des emprunts où à une source commune.

          LE DELUGE D'UR:

      En 1929, lors de ses fouilles à Ur, Sir Leonard Woolley tomba sur une couche d'alluvions argileuses de 2,4-3,3 m d'épaisseur. Il était sûr d'avoir trouvé des dépôts du déluge. Sur d'autres sites, on trouva des sites analogues, mais datant d'autres époques, ce qui prouve simplement que la Babylonie a connu de fortes inondations dans le passé --problème qui, en fait, n'a été résolu que ces dernières années par la construction de barages pour retirer l'eau du Tigre et de l'Euphrate. Mais on ne peut pas affirmer que telle ou telle couche ait été déposée par le déluge. Cependant, les documents écrits ont un tel poids qu'on ne peut pas douter qu'il y ait eu un déluge d'une ampleur exceptionnelle au début de l'histoire de l'humanité.

          LES ISRAELITES ET LEURS ANCETRES:

      L'archéologie n'a produit encore aucun témoignage direct sur l'histoire des Israélites et de leurs ancêtres avant l'occupation de la Terre promise. Abraham, Isaac, et Jacob ont vécu sous des tentes. Malgré leur richesse et leur inf╪uence, ils n'ont laissé aucune trace que les archéologues auraient pu retrouver.

      Abraham et ses descendants immédiats et des contacts avec les rois des villes cananéennes et les pharaons égyptiens. Mais il serait bien étonnant que l'on retrouve leurs noms sur les documents de ces princes. Premièrement, il nous faudrait exhumer les archives de la bonne époque, au bon endroit. Et deuxièmement, il aurait fallu que ces contacts aient été jugés assez importants pour être conservés dans les archives. Dans le cas présent, pas une seule collection de documents cananéens de l'époque des patriarches n'a encore été retrouvée. Et, pour ce qui est de l'Egypte, toutes les archives de l'époque ont péri depuis longtemps, soient qu'elles aient été détruites délibérément, soient qu'elles aient pourri dans le sol humide de la vallée du Nil.

      On s'étonne souvent qu'il n'y ait aucune allusion à l'exode sur les monuments égyptiens. Mais on peut difficilement s'attendre à cela, à moins d'avoir une chronique complète de l'époque. Après tout, les Israélites étaient des étrangers réduits en servitude. Ils quittèrent l'Egypte, après que celle-ci ait été frappée d'une série de fléaux et que son armée ait péri dans la mer Rouge. Ils traversèrent une région peu peuplée, loin des routes contrôlées par les troupes égyptiennes. Ce n'est qu'à leur arrivée en Canaan --en principe une province égyptienne-- qu'ils éveillèrent l'attention de l'Egypte. Israël figure parmi les nations battues par le pharaon Merneptah qui essaya de rétablir la domination de l'Egypte sur Canaan au 13e siècle av. J.-C.

      Cependant, les découvertes archéologiques peuvent nous informer sur l'arrière-plan des cinqs premiers livres de la Bible. Elles nous présentent certains faits, coutumes et idées qui éclairent tel ou tel récit biblique. S'il est prouvé qu'une certaine activité, disons la frappe de la monnaie, date d'après 700 av. J.-C. et qu'il soit écrit qu'Abraham paya une propriété en pièces de monnaie plus de mille ans avant cette date, nous pouvons suspecter ce texte d'avoir été rédigé ou révisé après 700 av. J.-C. Mais avant de tirer pareille conclusion, il faut peser chaque aspect du problème. Souvent un texte qui semblait contenir un anachronisme s'est avéré parfaitement exact à la suite d'une nouvelle découverte ou d'une meilleure compréhension des anciens textes.

          ABRAHAM ET SA FAMILLE:

      UR EN CHALDEE: D'après son style de vie, Abraham vécut aux alentours de 2000 av. J.-C. A cette époque-là, Ur, en Chaldée, sa patrie, était déjà une vieille cité. Les fouilles qu'y fit Sir Leonard Wooley de 1922-1934 mirent au jour les trésors des rois qui y régnèrent autour de 2400 av. J.-C. (voir Ière partie: L'environnement de la Bible sous Les Babyloniens).

      A l'apogée de leur puissance (environ 2100 av. J.-C.), les rois d'Ur construisirent une ziggourat (temple en forme de pyramide à étages) en l'honneur du dieu Lune (appelé Nanna ou Sin) qui domine aujourd'hui le site de la ville. Au cours des trois siècles suivants, les habitantsØd'Ur vécurent dans des maisons solides, bien adaptées au climatet munies de canalisations. Des tablettes en caractères cunéiformes décrivent le commerce d'Ur avec les pays lointains et certains aspects de la vie familiale et culturelle à Ur.

      Les rois s'intéressaient à l'histoire. Ils copièrent les inscriptions de leurs prédécesseurs et des scribes mirent par écrit les légendes de leurs héros. Grâce aux connaissances acquisent récemment, nous pouvons replacer certains de ces récits dans leur ntexte historique. Bien qu'aucun document de l'époqu@ n'y fasse allusion, nous savons que Gilgamesh fut un roi éminent, un peu avant l'an 2000 av. J.-C.

          «DES BaRBARES NON-CiVILISES»:

     Quittant cette ville civilisée, la famille d'Abraham fit des centaines de kilomètres vers le nord jusqu'à Harran. On y pratiquait également le culte de la Lune, et il se peut que Térah, le père d'Abraham en ait été un adepte. Après avoir vécu là un certain temps, Abraham obéit à l'appel de Dieu et se dirigea vers le sud-ouest. Au lieu d'une existence citadine, il mena une vie de nomade, habitant sous des tentes, allant d'un endroit à l'autre, à la recherche d'eau et de pâturages.

      On peut rapporter la périgrination d'Abraham et son nouveau style de vie de ce que nous savons des migrations du peuple amoréen autour de l'an 2000 av. J.-C. (voir sous Les Babyloniens). En Babylonie on traitait de barbares non-civilisés les gens qui vivaient sous des tentes, mangeaient de la viande crue et n'ensevelissaient pas leurs morts. Alors que les Amoréens se fixèrent peu à peu dans les villes, se mêlant aux Autochtone, Abraham et sa famille restèrent des nomades.

      Les noms des patriarches (les ancêtres d'Israël) ressemblent à ceux que l'on donnait à l'époque chez les Amoréens. Certains de ces noms de personnes servirent par la suite pour désigner une tribu. Cela ressort aussi de textes anciens autres que la G@nèse et de l'Exode où il est question des douze tribus d'Israël.

          LES ARCHIVES ROYALES D'EBLA:

      En arrivant en Canaan, les patriarches y trouvèrent des villes dirigées par des rois plus ou moins puissants. Plusieurs de ces villes existaient depuis des siècles, mais étaient tombées en ruines et venaient d'être reconstruites. Les fouilles ont permis d'exhumer les maisons, palais, temples et murailles de ces temps éloignés, mais, jusque tout récemment, aucun document écrit.

      A présent, les archives royales, découvertes en 1975 dans le palais d'Ebla, au nord de la Syrie, nous ont appris que déjà en 2300 av. J.-C., nombre de villes cananéennes portaient le nom que leur donne le texte biblique, écrit mille ans plus tard. Une des tablettes mentionne ainsi les cinq villes de Genèse 14,2 dans un ordre identique, ce qui prouve qu'elles existaient déjà à cette époque-là.

      A côté de documents commerciaux et administratifs, on a retrouvé parmi ces archives des ouvrages littéraires de la région et de Babylonie qui témoignent de la diffusion considérable du système d'écriture cunéiforme et de la culture qui s'y rapporte. Après l'an 2000 av. J.-C. vint s'y ajouter l'influence égyptienne, surtout à Byblos, où l'Egypte achetait du bois de cèdre, et en Canaan.

          MOEURS ET COUTUMES:

      Les patriarches sont restés en contact avec Harran, et leur vie familiale semble avoir été organisée selon les coutumes Babyloniennes. Celles-ci différaient à bien des égards des moeurs de leurs descendants, les Israélites. La naissance d'Ismaël, de Hagar, la servante de Sara: les hésitations d'aAbraham, lorsque Sara le pria de chasser Hagar et son fils; et le fait que Jacob mit sur le même plan les fils des servantes et ceux de ces deux femmes peuvent tous être mis en parallèle avec différents documents babyloniens postérieurs à l'an 2000 av. J.-C.

          EN EGYPTE:

      JOSEPH: Poussés par la famine, les descendants d'Abraham se rendirent en Egypte. Un flot d'étrangers venait régulièrement du sud de Canaan y chercher nourriture et travail. Certains, comme Joseph, y arrivaient comme esclaves et étaient vendus pour une somme moyenne de vingt sicles d'argent. Plusieurs d'entre eux remplirent, comme lui, de hautes fonctions. Certains Sémites accédèrent au rang de vizir, et même à celui de pharaon autour de 1700 av. J.-C. (dynastie des Hyksos). La position élevée de Joseph lui ouvrit l'accès au patrimoine culturel de l'Egypte, vieux de 1500 ans.

      Les Israélites vécurent à l'est du delta du Nil, loin des grands centres de l'Egypte, mais près des pâturages où ils purent élever bétail. Ils vécurent en paix durant plusieurs générations, jusqu'à l'avènement d'une nouvelle dynastie. Le nouveau pharaon les força à travailler à la construction de sa nouvelle capitale dans la région où ils s'étaient établis. S'il s'établit de Ramsès II (1290-1224 av. J.-C.), comme on le pense généralement, il vaut la peine d'examiner quelques rapports et textes de cette époque.

          LES HABIRUS:

      Il existe des textes égyptiens indiquant la qualité de briques d'argile que devaient fabriquer chaque équipe de travailleurs. Un de ces textes, datant du règne de Ramsès II, mentionne un groupe de Habirus (Khabiro en babylonien) qui devaient transporter des pierres pour la construction d'un édifice royal à Memphis. Il se peut que ce terme incluait les Israélites. Il voulait dire: «peuple sans patrie ni propriété». Parmi les Habirus, il y avait sans doute des débiteurs et esclaves fugitifs, des déportés de guerres et des exilés  volontaires à la suite d'une famine --chacun avec son arrière-plan propre. Ils s'engageaient comme travailleurs temporaires, et un roi pouvait facilement les garder à vue, s'il avait une certaine puissance. Sinon, ils constituaient une menace pour le pays. Certains pensent que la famille d'Abraham a pris se nom qui, étymologiquement, serait alors à l'origine du nom Hébreu.

          L'ALLIANCE:

      Au pied du Sinaï, Moïse donna aux Israélites une constitution qui faisait d'eux le peuple de Dieu. Elle se présentait sous forme d'alliance ou de traité entre Dieu et Israël.

      On a traduit des douzaines de vieux traités, datant du 2e millénaire av. J.-C. L'Exode et le Deutéronome rapportent l'alliance que Dieu a conclue avec Israël, mais ils ont bien des éléments en commun avec ces traités d'autrefois. Le caractère solennel de l'événement qui a eu lieu au Sinaï devait produire une forte impression sur le peuple.

      La structure des différentes clauses du traité (titre, introduction historique, conditions, instructions au sujet de la conservation du texte, du traité et de la communication de son contenu, témoins, malédictions, et bénédictions) est analogue à celle des traités par les Hittites avec les peuples qu'ils avaient assujettis entre 2000 et 1000 av. J.-C.

      On a retrouvé des lois sociales semblables à celles de l'Exode dans le code Hammurabi, roi de Babylone autour de 1700 av. J.-C. (voir sous Les Babyloniens). Le décalogue, par contre, est unique dans son genre.

          LA ROUTE VERS LA TERRE PROMISE:

      LE TABERNACLE: Dans le désert du Sinaï, Israël construisit un sanctuaire démontable, le tabernacle, pour offrir son culte à Dieu. On peut établir un parallèle entre ses méthodes de fixations de cadres en bois par des traverses et de fabrication des tapisseries et voiles en tissu et en peaux et celles des Egyptiens. Un spécimen de sanctuaire démontable en bois, plaqué d'or, a été retrouvé dans la tombe de Tutankhamun. Il abritait le cercueil du pharaon. Dans la même tombe se trouve un coffre en bois avec des barres pour le porter qu'on pouvait glisser sous le couvercle lorsqu'on ne s'en servait pas. C'était le même système   --mais un peu plus perfectionné-- que celui utilisé pour le transport de l'arche et du reste du mobilier du tabernacle.

      Les instructions détaillées données au prêtres et lévites pour le service du tabernacle et au sujet des différents sacrifices peuvent être mises en parallèle avec certains textes d'Ougarit n Syrie, d'une librairie hittite découverte en Turquie et de Babylonie. Mais nulle part ailleurs, on a exhumé une collection de lois aussi complète que celle de l'Ancien Testament.

          UNE DECOUVERTE A AMMAN:

      Pendant les quarante ans dans le désert, les Israélites rencontrèrent plusieurs autres tribus. Certaines, comme Moab, avaient déjà leurs villes et places fortes. Mais jusqu'à présent, on a encore retrouvé les vestiges d'aucune de celles prises par les Israélites. Une découverte faite sur l'aéroport d'Amman éclaire toutefois un peu les moeurs de l'époque.

      On a mis au jour un petit bâtiment carré avec une cour intérieure entourée de petites pièces. De grandes quantités de poteries mycéniennes, importés de Crète et de Chypre de bijoux et d'autres objets de valeur se trouvaient à chaque niveau. Certaines de ces choses avaient été brûlées, en même temps qu'un grand nombre d'ossements d'animaux et d'êtres humains, ces derniers provenant surtout d'enfants.

      Il s'agit peut-être d'un sanctuaire où on incinérait les cadavres d'fants morts lors d'une épidémie ou d'un famine (le taux de mortalité infantile était sans doute très élevé). Mais il est possible qu'on y offrait des sacrifices d'enfants, «les faisant passer par le feu» en l'honneur de Moloch --rite interdit aux Israélites (Lévitique 18,21).

          LA CONQUETE DE CANAAN:

      A partir du moment où Israël prit possession de son pays (autour de 1200 av. J.-C.). On pourrait s'attendre à ce que sa présence soit attestée par des inscriptions et objets divers retrouvés par les archéologues. Aussi le fait qu'on a pu produire qu'un seul témoignage irrécusable a-t-ilØdonné lieu à un vif débat et à une grande diversité d'opinions. Nous nous heurtons, une fois de plus, aux limites des preuves fournies par l'archéologie.

          DOCUMENTS ECRITS:

      la seule preuve en notre possession est une inscription sur la stèle de Merneptah, roi d'Egypte, datant au plus tôt de l'an 1220 av. J.-C. et attestant la présce d'Israël en Palestine occidentale au moment de la campagne de Merneptah. Quatre autres rapports égyptiens mentionnent cette région, mais à partir de 1160 av. J.-C., l'Egypte fut trop faible pour exercé son influence en Canaan.

      La sphère d'influence de l'Assyrie s'étendait jusqu'en Phénicie, mais pas jusqu'en Israël. D'ailleurs de 1000-900 av. J.-C. elle connut, comme l'Egypte, une période de déclin.

      Nous n'avons qu'une poignée de documents provenant du sud de la Syrie et de Canaan, et aucun n'est du genre qui n'aurait pu mentionner les Israélites. A part l'Ancien Testament, nous n'avons aucune preuve documentaire de la conquête de Canaan et une seule de leur présence dans le pays avant 1200 av. J.-C.

          VILLES EN RUINE:

      Sa conquête implique généralement le pillage et la destruction de la ville. Les campagnes de Josué, en particuliers, sont souvent considérées comme des guerres destructrices, dont les savants ont voulu trouver les traces dans les cités cananéennes en ruine de la fin de l'âge du bronze. Ils ont avant tout cherché les marques laissées par le feu.

      On a effectivement trouvé des traces d'incendie à plusieurs endroits. Mais il s'est avéré depuis lors que certaines remontent à une époque antérieure. D'autres ont pu être laissées, non par les Israélites, mais par les Philistins et leurs alliés qui ont envahi la région côtière à peu près à la même époque. On est p0s très sûr non plus de la date des poteries, et `il y a d'autres questions qu'il faut approfondir. De ce fait, il n'est guère possible, dans l'état actuel des choses d'affirmer avec certitude que tel ou tel site révèle le passé des conquérants Israélites.

      Après la conquête, les Israélites s'établ░rent en Terre promise. a-t-on retrouvé des vestiges de leur présence? La réponse est à nouveau décevante. On a découvert aucun objet typiquement israélite. Par contre, on a trouvé des indices d'un changement de culture et peut-être de population.

          A QUOI PEUT-ON S'ATTENDRE?:

      Avant de poursuivre sur ce sujet, une mise au point s'impose. En premier lieu, les livres de Josué et des Juges rapportent la mise à sac de quelques villes seulement (Jéricho, Aï, Hatsor et Horma). Un pays de villes en ruine n'aurait été d'aucune utilité aux nouveaux venus, et Juges I montre bien que ceux-ci cohabitèrent fréquemment dans les villes avec l'ancienne population cananéenne. Il ne faut donc pas nous attendre à trouver de nombreuses marques de violence et de destruction.

      Le `fait que les IsraélitesØse soient mêlés aux Cananéens et aient pris possession de leurs villes a sans doute affaibli d'éventuels traits α caractéristiques de la culture israélite. Israël était un peuple nomade avant la conquête de Canaan n'a pas dû avoir quantité de biens culturels propres qui auraient pu survivre jusqu'à nos jours.

      On peut établir un parallèle entre l'invasion des Israélites et celle des Amoréens en Babylonie (voir sous Les Babyloniens). Des tablettes cunéiformes nous permettent de suivre leurs pérégrinations et leur prise de possession du pays. Sans ces textes, nous ne saurions même pas qu'il y a eu des Amoréens en Babylonie. Il est, en effet, très difficile d'identifier les vestiges d'une culture ancienne, s'il n'existe pas de documents écrits. Il vaut la peine de signaler, pour la peine, à titre d'exemple, que nous ne possédons aucune preuve archéologique certaine de la conquête de l'Angleterre par les Normands en 1066 ap. J.-C. Il n'y a donc pas beaucoup d'espoir que de nouvelles fouilles viennent répandre davantage de lumière sur la conquête de Canaan.

          L'AGE DU FER SUCCEDE A L'AGE DU BRONZE:

      Entre 1250 et 1150 av. J.-C., il y eut de grands changements au Proche-Orient. D'anciens Etats disparurent et firent place à de nouvelles nations. Au nord, l'empire hittite s'écroula, tandis qu'au sud, l'Egypte dût lâcher pied en Canaan. Des fouilles le long de la côte syrienne et israélienne ont mis au jour des vestiges de villes détruites à cette époque-là.

      D'après certaines sources égyptiennes, ce serait l'oeuvre d'envahisseurs venus de la mer, dont les Philistins un peuple probablement originaire de Crète (voir Ière partie L'environnement de la Bible sous Les Philistins). Ils utilisent un type particulier de poterie, retrouvée dans les bâtiments construits sur les ruines des villes détruite_.

      En Syrie, les Araméens occupèrent certaines cités anciennes, comme Damas. Et les Ammonites, les Moabites et les Edomites commencèrent à s'établir à l'est du Jourdain.

      Il s'opéra aussi un grand changement sur le plan technique. On se mit à fabriquer des ustensiles et des armes en fer, métal plus résistant que le bronze.

      Les fouilles sur les sites de Béthel, Bet-shémesh, Hatsor, Lakish, Tell Beir Mirsim et Tell-el-Hesi (peut-être Eglôn) démontrent que chacune de ces villes a été détruite vers la fin du 13e siècle. Ce fut sans doute l'oeuvre des troupes de Josué. De même, à Ashdod et à Ashkalon, les villes de la fin de l'âge du bronze ont été détruites par le feu, peut-être par les Philistins. A moins qu'Ashkalon, qui figure parmi les villes prises par Merneptah, l'ait été par les Egyptiens.

      Tandis que certaines de ces villes ont été réoccupées, du moins en partie, d'autres ont été laissées désertes. Par ailleurs, des localités où l'on a trouvé aucune trace de bâtiments datant de la fin de l'âge du bronze, comme Bet-Tsur et Aï, ont été repleuplées à cette époque-là. Et de nouveaux villages ont vu le jour des deux côtés du Jourdain.

          JERICHO:

      Deux villes mentionnées dans le livre de Josué posent des problèmes: Jéricho et Aï. En 1931, John Garstang pensa avoir exhumé les murs de Jéricho, tombés au son des trompettes et des cris des Israélites. Les fouilles faites par Katheleen Kenyon de 1952 à 1958 montrent qu'il s'était trompé.

      Des procédés plus perfectionnés pour dégager les murs en ruine et leurs fondations, ainsi qu'une meilleure connaissance des différents styles de poserie l'ont prouvé clairement. Les dernières fouilles n'ont révélé que très peu de constructions de la fin de l'âge du bronze, et celles-ci, d'après le Dr. Kenyon, étaient déjà désertées avant 1300 av. J.-C. Il ne resterait donc aucune ruine de la ville mentionnée dans le livre de Josué.

      On ne devrait d'ailleurs pas s'en étonner. Après sa destruction, Jéricho n'a pas été habitée durant quatre siècles. Le vent et la pluie ont pu facilement effacer toute trace de ses ruines, comme ce fut le cas de plusieurs autres villes au cours de la longue histoire de Jéricho. Un de ses hauts murs bâti autour de 1800 av. J.-C. a complètement disparu sauf au point le plus élevé de son tertre, où la dernière rangée de pierres a été conservée. D'autres sites du Proche-Orient ont subi le même genre d'érosion.

          AI:

      Sur le site D'et-tell, que l'on identifie généralement avec Aï, l'on n'a retrouvé aucun vestige de bâtiments datant de 2300 à 1200 av. J.-C.

      Il se pourrait naturellement que l'on se soit trompé dans l'identification de la ville ou que les anciens remparts d'En-Tell, encore impressionnants de nos jours, aient servi en temps de guerre de forteresse aux gens de la région.

      La Bible est donc le seul document qui nous rapporte clairement la conquête de Canaan. L'archéologie nous a fourni aussi quelques bribes d'information, mais nous ne savons pas toujours comment les interpréter.

          DAVID ET SALOMON:

      Ce n'est que sous le règne de David qu'Israël a pu dominer sur tout le pays de Canaan et sur quelques territoires voisins. Le royaume devint prospère, et ses relations commerciales de plus en plus étendues permirent de nombreux contacts et firent affluer de nouvelles idées. Mais jusqu'ici, on a retrouvé aucun vestige de l'époque de David.

          TROIS VILLES:

      Mais de celle de Salomon (970-930 av. J.-C.), on a pu identifier des fragments de murs et de portes de trois villes, Guézer, Hatsor et Méguiddo, mentionnées dans I Rois 9,15, en même temps que Jérusalem. Chacune était entourée de deux murs, distants de 2-3 mètres, réunis par des cloisons constituant ainsi une série de pièces (murs casematés). On entrait dans la ville par une porte, gardée par deux tours carrées en saillie (à Hatsor) ou incorporées au mur (à Guézer et Méguiddo). Derrière ces tours, il y avait trois pièces de chaque côté de la rue. Toute l'entrée semble avoir été voûtée.

      A Guézer et à Méguiddo, une porte extérieure était reliée par deux murs à la porte principale, mais de telle façon que les deux portes étaient presque perpendiculaires. Ce vieux système permettait aux gardes de surveiller plus facilement les entrées que si la route conduisait directement à la porte principale. Les trois portes étaient bâtis d'après le même modèle, et leurs mesures étaient presque identiques.

      Bien sûr, pour être absolument certains que ces constructions ont été faites sur l'ordre de Salomon, il nous faudrait une inscription de l'époque.

          TEMPLE DE SALOMON:

      Le temple, la construction la plus célèbre de Salomon, fut détruit par les soldats de Nabuchodonosor en 586 avant J.-C. Rebâti autour de 520 av. J.-C., il fut restauré cinq siècles plus tard par Hérode le Grand, puis détruit à son tour en 70 ap. J.-D. par les Romains. Sur son emplacement, les musulmans édifièrent en 690 ap. J.-C. la Coupole du Rocher, puis, un peu plus tard, la mosquée d'Omar qui s'y trouve encore de nos jours.

      Le temple de Salomon nous est décrit dans I Rois 6 et 7. Des découáertes faites ailleurs montrent que d'autres sanctuaires ont été conçus d'après le même plan: parvis, lieu saint et saint des saints. C'était le cas du temple Cananéen de Hatsor et d'un temple du 9e siècle av. J.-C. découvert à Tell Tayinat au nord de la Syrie.

      Dans un recoin de la forteresse judéenne d'Arad, l'archéologue Y. Aharoni exhuma ce qu'il pensa être un temple de Iahvé. Une cour rectangulaire où se trouvait un autel conduisait à une longue pièce étroite. Autrefois, il y avait eu des bancs le long des murs. Vis-à-vis de l'entrée, il y avait une autre pièce, plus petite que la première (pas plus de 2 mètres carrés) et plus élevée qu'elle. Sur les marches qui y menaient se trouvaient deux autels de pierre de 0,5 mètre de haut, où l'on offrait de l'encens. A l'intérieur de la pièce, il y avait une plate-forme pavée (appelée haut-lieu par l'archéologue) et un pilier de pierre lisse d'un mètre de haut, peint en rouge.

      Dans une chambre à côté de ce temple, on a trouvé des fragments de poterie. Sur chacun le nom d'un homme était inscrit. Deux de ces noms appartenaient à des familles de prêtres mentionnées dans l'Ancien Testament (Mérémouth et Pashehour). Ces tessons semblent avoir servi à tirer au sort le tour de semaine de chacun.

      Le temple de Salomon était aussi décoré selon les coutumes de l'antiquité. Le bois de cèdre était utilisé pour la charpente et le lambrissage. Les documents égyptiens et assyriens vantent les sols pavés d'argent, ainsi que les portes et les murs plaqués d'or de leurs temples. Dans certains édifices égyptiens, on peut encore voir les trous des clous qui fixaient ces plaques. Bien sûr, il y a longtemps qu'on en a arraché le métal précieux. Mais ici et là, on a retrouvé de petits bouts laissés par les pillards.

      Le cuivre et le bronze avaient moins de valeur à leurs yeux. Aussi les plaques de bronze dont les Assyriens avaient revêtues les portes d'un de leurs temples, un siècle après le règne de Salomon, ont-elles survécu jusqu'à nos jours. La plus grande de ces portes était couverte de deux feuilles de bronze de 2 m de large et de 6 m de haut. On y avait gravé des scènes dépeignant la victoire des armées assyriennes sous le règne du roi qui fit construire le temple.

 

          LE PALAIS DE SALOMON:

      Sa construction prit plus de temps que celle du temple. Il utilisa du bois de cèdre et d'autres bois précieux, ainsi qu'une grande quantité d'or. Il fit de grands boucliers en or battu pour les suspendre aux murs (I Rois 10,16-17). Lorsqu'un roi assyrien prit un temple urartéen autour de 710 av. J.-C., il emporta les boucliers en or qui décoraient ses murs. Ils étaient beaucoup plus lourds que ceux de Salomon. Ceux-ci subirent d'ailleurs le même sort: sous le règne de son fils, ils firent partie du butin qu'emporta Shishaq, roi d'Egypte (I Rois 14,26-27).

      Pour le grandes occasions, Salomon se fit un grand trône d'ivoire qu'il revêtit d'or. La tête d'un taureau était sculptée sur le dossier, un lion de chaque côté des accoudoirs, et Ωne paire de lions sur chacune des six marches qui y conduisaient (I Rois 10,18-20). Des meubles de bois, dont un trône complètement revêtu d'or, se trouvaient parmi les trésors de la tombe de Tutankhamum en Egypte. Des meubles d'ivoire faisaient partie de tribut que la Syrie et la Palestine durent payer aux rois d'Assyrie. On en a retrouvé des milliers dans un entrepôt royal à Nimrud (l'ancienne Kalah), au sud de Ninive --entre autre, une collection de dossiers sculptés et un pied de chaise en forme de patte de lion.

      Dans une tombe à Chypre, suffisamment de débris ont été retrouvés en position pour permettre aux archéologues de reconstituer un trône d'ivoire. L'ivoire était souvent recouvert de lamesØd'or. Sur certaines gravures ou sculptures, les trônes ont des accoudoirs soutenus par des sphinx, ce qui fait penser aux lions sur les côtés du trône de Salomon.

          INVASION DE SHISHAQ: Après la mort de Salomon, et le schisme de son royaume, un nouveau et puissant roi d'Egypte, Shishaq, se dirigea vers le nord, prit les trésors de Jérusalem et envoya son armée sur tout le territoire de Juda et d'Israël (I Rois 14, 25-26; II Chroniques 12,1-9).

      Shishaq fêta sa victoire en commençant la construction d'un vaste temple en l'honneur de ses dieux. Sur un bas-relief du mur d'une grande cour à Karnak, on voit le roi en train de frapper ses ennemis. A côté, se trouve une liste des localités où son armée a passé. Certains sont illisibles, mais les autres autres noms donnent de précieuses informations sur la géographie historique du pays d'Israël. Plusieurs villes à peine mentionnées dans la Bible (comme Adam, Penuel et Tanak) semblent avoir été assez importantes à l'époque.

      Un teste de ce genre, dont la date est connue et les allusions claires et précises, fournit à l'archéologue un point de repère quiÇl'aide à reconstruire l'histoire de plusieurs sites. Des vestiges d'incendies à certains endroits ont été attribués au passage de l'armée de Shishaq. Il faut noter que l'inscription de Shishaq n'était pas un récit, mais une simple liste de noms de localités. Il n'est donc pas étonnant que n'y figurent ni le nom de Roboam, roi de Juda, ni celui de Jéroboam, roi d'Israël, ni ceux de David et de Salomon, leurs illustres prédécesseurs.

 

          ROIS D'ISRAEL ET DE JUDA:

      Le royaume d'Israël dura encore 200 ans après l'invasion de Shishaq, celui de Juda 140 de plus. La grandeur que le pays avait connue sous les règnes de David et de Salomon était passée. Lorsque l'empire de Salomon se désagrégea, trop de rois étaient avides de pouvoir pour qu'Israël puisse redevenir une grande puissance. L'histoire d'Israël et de Juda surtout été celle de leur lutte pour maintenir leur indépendance, à l'égard des autres pays et l'un à l'égard de l'autre.

          DEFENSES:

      Les rois ont cherché à se protéger en renforçant les défenses de leurs villes. Ils y ont également fait construire des systèmes d'adduction d'eau, comme ceux qu'on attribue à Achab, roi d'Israël, à Hatsor et Méguiddo.

      En Juda, on a exhumé les fortifications de villes comme Mitspa, TellBeit Mirsim et Tell Beersheba. Les maisons à l'intérieur de ces murs sont toutes bâties selon le même plan une cour ouverte, avec des pièces d'un, de deux ou de trois côtés. De grandes pierres rectangulaires, posées en hauteur, marque la limite de ces cours. On peut supposer qu'elles portaient des piliers de pierres plus petites ou de briques d'argile qui soutenaient le toit ou un étage supérieur. Dans certaines villes une rangée de maisons était construites contre le mur. Une rue faisait donc le tour de la ville, et d'elle partaient des ruelles vers le centre.

      Des batteries de cuisine, des cuves en pierre et des ustensiles métalliques trouvés dans les maisons nous donnent une idée de la vie quotidienne de l'époque. La poterie, fabriquée sur des tours, avait des formes simples mais souvent élégantes. Il y avait peu de décorations, et la glaçure n'étatpas encore connue. On polissait souvent la vaisselle et les petites cruches avant de les cuire pour que la terre cuite soit moins poreuse. Parfois, le nom de son propriétaire était gravé sur la poterie.

          POIDS ET MESURES:

      Certaines grandes cruches étaient marquées d'un sceau qui garantissais sans doute leur capacité. Ces sceaux appartenaient soit à des particuliers qui étaient responsables du contrôle des poids et des mesures, soit au gouvernement. Au-dessus du motif de ces derniers, se trouve le mot «royal» et au-dessous, le nom d'un centre administratif. On en a découvert environ un millier. Cet étalonnage existait déjà en Juda au 7e siècle av. J.-C.

      Cela ressort aussi de la découverte d'un grand nombre de petits poids en pierre, pesant un sicle (11,4 grammes) ou plusieurs sicles, à peu de chose près. Sur les plus petits de ces poids figurent les lettres pym. Leur valeur est de 2/3 de sicle. Dans I Samuel 13,21, l'on trouve le mot payim dans un contexte qui relate comment les Israélites durent faire affûter leurs outils par des forgerons Philistins. On connut le sens de ce terme seulement après que l'examen de ces poids ait révélé qu'il s'agissait du prix demandé par les Philistins et qui était de 2/3 de sicle d'argent.

          LE PALAIS ROYAL DE SAMARIE:

      Une expédition organisée par l'Université Harvard des Etats-Unis, fit des fouilles sur le site de Samarie, l'ancienne capitale d'Israël, entre 1908 et 1910. Une aut╣e, dirigée par l'Ecole britannique d'Archéologie de Jérusalem, en collaboration avec d'autres institutions, y travailla de 1931 à 1935. Sous les ruines d'un vaste temple édifié par Hérode le Grand en l'honneur d'Auguste, les archéologues exhumèrent les vestiges d'un palais royal. Les fondations du temple le traversaient, mais ce qui en restait était suffisant pour en faire un croquis partiel. Un double mur casematé (avec des pièces à l'intérieur) entourait la citadelle. La porte était du côté est. Du côté ouest, il y avait des bâtiments qui semblent avoir été les palais d'Achab et de ses successeurs. Même là où il ne reste que les fondations, on constate que les blocs de pierre carrés ont été soigneusement ajustés.

      Parmi les débris sur le sol du palais d'Achab, on a trouvé un morceau d'ivoire sculpté et un fragment d'un vase de pierre égyptien, portant le nom du pharaon (Osorkon) qui l'avait envoyé, rempli d'huile parfumée, à Achab où a un autre roi. Or, Osorkon II a régné de 874-850 av. J.-C. Cette découverte a donc permis de dater les autres objets trouvés à ce niveau.

      Ailleurs, on trouva toute une collection de morceaux d'ivoire sculpté. Il y en avait environ 200, tous brisés et brûlés, qui avaient servi à plaquer et décorer des meubles de bois. Il ne serait pas surprenant que certains aient fait partie du mobilier du «palais d'ivoire» d'Achab (I Rois 22,39). U siècle plus tard, le prophète Amos condÇndamna les nobles d'Israël qui étaient allongés «sur des lits d'ivoire» (Amos 6,4).

      Divers dessins --des fleurs de lotus et des motifs religieux égyptiens-- révèlent l'influence de l'Egypte, d'autres celle de la Syrie. Les artisans Phéniciens qui sculptèrent l'ivoire marquèrent parfois les différents panneaux d'une lettre de l'alphabet pour s'assurer que les ébénistes les assemblent correctement. L'ivoire était souvent incrusté de verre bleu et rouge ou revêtu de lames d'or. Comme on peut le lire dans la prophétie d'Amos, ces articles de luxe étaient acquis au dépens des pauvres et introduisaient des influences étrangères à la cour.

      En Assyrie, on a découvert des quantités de morceaux d'ivoire sculpté du même genre, faisant sans doute partie du trésor payé par les rois d'Israël ou du butin rapporté de leurs villes. Sur l'un, il y a une inscription en hébreu --il pourrait donc provenir de Samarie. Sur un autre, on peut lire le nom de Hazaël, le roi de Damas à l'époque d'Elisée.

      Cent deux fragments de poterie dont on se servait pour prendre des notes (ostraca) ont été découverts parmi les débris du sol d'un des bâtiments les plus récents du palais royal. Il s'agit de rapports faits par les administrateurs du roi sur les livraisons de vin et d'huile en provenance des terres de la Couronne et destinées à la cour. Sur la moitié de ces tessons, l'encre a été effacée, et presque rien n'est lisible. Les autres portent la date de l'année en cours du règne du roi, sans cependant mentionner son nom. Mais il est fait allusion à plusieurs localités des environs de Samarie.

      Les noms des régisseurs des domaines du roi, cités dans ces rapports, indiquent qu'une partie des habitants de Samarie avait maintenue le culte du Dieu d'Israël. Ils contiennent, en effet, une forme abrégée du nom Iahvé --comme Uriyya («Iahvé est ma lumière») ou Jonathan («Iahvé a donné»). Mais il est évident que d'autres adoraient Baal, car ils portaient des noms comme Abibaal, («Baal est mon père») ou Méribaal («Baal a béni»).

      Il ne reste presque plus rien des maisons des habitants de la ville. D'après les inscriptions assyriennesX 27200 personnes furent déportées après la prise de Samarie. Il est impossible de vérifier l'exactitude de ce chiffre ou de savoir s'il inclut uniquement les habitants de Samarie, ou aussi ceux des environs. Mais il nous donne une idée approximative de la population de la ville autour de 720 av. J.-C. Les Assyriens firent de Samarie la capitale d'une de leurs provinces. Le roi Sargon y érigea un monument, célébrant sa victoire, comme il le fit à c'autres endroits (à Ashdod par exemple). Mais il n'en reste plus que quelques débris. A Hatsor et à Méguiddo, des troupes assyriennes ont sans doute été en garnison, car on y a découvert les mêmes poteries qu'à Ninive et à Kalah (l'actuelle Nimrud).

          LA PIERRE DE MOAB:

      En dehors de la Bible, la première mention du nom du Dieu d'Israël (YHWH --Iahvé) se trouve sur la Pierre Moabite, découverte en 1868 en Transjordanie. Mésa, roi de Moab, érigea ce monument à Dibon autour de 840 av. J.-C. Une inscription de 34 lignes rapporte que Kemosh, dieu de Moab, «s'étant mis en colère contre son pays», permit à Omrit, roi d'Israël, de l'opprimer.

      Sous le règne de Mésa, Kenosh se laissa fléchir et l'aida à reconquérir une partie de son territoire. En triomphe, Mésa amena des prisonniers et des vases qui avaient appartenu à Iahvé «de Nebo à Kemosh». La description faite par Mésa du comportement de son dieu a une certaine ressemblance avec celle faite dans la Bible de l'attitude du Dieu d'Israël envers son peuple. Mais, à l'origine de la colère de Dieu, il y a toujours une cause morale, tandis que l'irritation de Kenosh ne s'explique pas.

          JUDA ET JERUSALEM:

      Juda a encore subsisté 140 ans après la chute de Samarie. Pendant plus de la moitié de cette période, le royaume fut assujetti à l'Assyrie. Mais les Assyriens ne se mêlèrent pas aux affaires intérieures de l'état, de sorte qu'il n'y eut pas de changement de culture.

      Achaz, roi de Juda, fit un pacte avec Tiglath-Pilesser III, roi d'Assyrie, lorsqu'il se sentit menacé par les rois de Damas et de Samarie (Esaïe 7; II Rois 16). L'Assyrie promit de protéger Juda aussi longtemps qu'il ne s'associerait pas aux ennemis de l'Assyrie et qu'il payerait le tribut annuel. Par la suite, les armées assyriennes prirent Damas et Samarie, ainsi que plusieurs villes des Philistins (Esaïe 20).

      Juda serait sortie indemne, si, à la mort de Sargon (705 av. J.-C.), si Ezéchias, le fils d'Achaz, n'avait pas voulu profiter de l'occasion pour arracher son pays de l'oppression Assyrienne. Il fit prisonnier le roi pro-assyrien d'Eqron et reçut les envoyés de Mérodak-Baladan, le chef anti-assyrien des Babyloniens. Mais voilà que Sennachérib, le nouveau roi d'Assyrie, mit les Babyloniens en déroute, ainsi que d'autres rebelles, et se tourna ensuite vers l'ouest. Il «se jeta comme un loup sur le troupeau,» envahit Juda et chercha à persuader Ezéchias de se rendre.

      Un bas-relief du palais de Ninive dépeint le siège de Lakish, au sud de Jérusalem. On y voit les archers tirant à l'intérieur de la ville, les béliers essayant de battre les murailles en brèche, et les soldats audacieux escaladant les murs par des échelles. Les défenseurs de la ville jettent des pierres et des torches enflammées sur les assaillants. Mais finalement la ville est prise, et les bas-reliefs montrent de longues files d'Israélites, en route pour l'exil, transportant leurs affaires dans des chars à boeufs.

      Sennachérib prétend avoir déporté 200150 habitants de Juda. C'était la sanction de la rébellion qui figurait dans tous les pactes d'alliance et qui avait été appliquée depuis des siècles par tous les rois puissants. Sur le bas-relief, Sennachérib apparaît en personne, assis sur son trône, écoutant le rapport de son général et acceptant la reddition de Lakish.

      En faisant des fouilles dans les ruines de Lakish, les archéologues ont trouvé la crête d'un casque assyrien, ainsi que des pointes de flèches et des pierres de frondes. Les vestiges du bâtiment du niveau archéologique III portent les traces d'une destruction violente, et certains savants pensent qu'il s'agit de la ville détruite par Sennachérib. D'autres attribuent plutôt cette dévastation à la campagne de Nabuchodonosor en 597 av.       J.-C.

          LE TUNNEL D'EZECHIAS:

      Jérusalem fut la seule ville qui résista aux forces assyriennes. Une des raisons pour cela semble avoir été l'amélioration de son système d'adduction d'eau. La source de Guihon (aujourd'hui «Fontaine de la Vierge») se trouvait à l'extérieur des murs de la ville. De ce fait, une armée ennemie pouvait facilement provoquer la capitulation de la ville en interdisant l'accès à la source. Un conduit peu pratique, presque vertical par endroits, avait déjà été creusé dans le rocher à l'époque cananéenne, mais on ne s'en servait qu'en cas de siège.

      Ezéchias fit percer un tunnel horizontal pour amener l'eau de la source à une citerne souterraine, se trouvant à plus de 500 m de l'autre versant de la colline. Il fallut au`ssi creuser quelques conduits d'aération, car le tunnel ne revient nulle part en surface. On peut aller d'un bout à l'autre du tunnel presque sans se baisser. Il décrit de nombreuses sinuosités et est, de ce fait, deuxÇfois plus long que nécessaire. Mais il se peut qu'on ait voulu soit contourner les tombeaux des rois, soit suivre certaines crevasses ou rivières souterraines.

      Le forage de ce tunnel fut un exploit remarquable. D'après le plan du tunnel et une inscription gravée par les ouvriers sur la paroi du rocher, deux équipes se mirent à creuser aux deux bouts. A un moment donné, grâce à une crevasse, une des équipes entendait les coups de pioches de l'autre et put s'orienter à temps pour aller à sa rencontre. Plus tard, le toit de la citerne s'effondra. Du temps du Nouveau Testament, le bassin était entouré d'arcades et connu sous le nom de piscine de Siloé.

          TOMBEAUX ET MURAILLES:

      Pendant et après l'époque d'Ezéchias, la classe aisée de Jérusalem se fit construire des tombeaux dans le rocher tout autour de la ville, engageant souvent des tailleurs de pierre qui devaient leur donner l'aspect d'une maison±, et, dans certains cas, graver à l'entrée le nom du propriétaire. Sur un de ces monuments on peut lire l'inscription suivante: «Ceci est le tombeau de X, l'économe du roi. Il n'y a ici ni argent, ni or --rien que ses eaux et ceux de sa servante. Madit soit quiconque ouvre ce tombeau!»

      Lors des fouilles faites sur la colline de l'Ofel, où se trouvait l'ancienne vñlle de Jérusalem, on dégagea une partie des murailles de l'époque des derniers rois de Juda. Derrière ces murs, le Dr. Kenyon découvrit un amas de blocs de pierre qui, selon elle, constituaient autrefois les terrasses des maisons qu'on avait bâties au flanc de la colline.

      Dans un autre secteur, un peu plus au nord, N. Avigad exhuma en 1975 une partie d'un épais mur de pierre. Le bâtiment qui y était relié avait été incendié, et des pointes de flèches en bronze se trouvaient parmi les débris calcinés. Le fouilleur estima que le feu et les flèches remontaient à l'attaque finale de la ville par Nabuchodonosor en 586 av. J.-C.

      Sur d'autres sites, les archéologues ont également trouvé des vil░es brutalement détruites et désertées à cette époque-là (Guézer, Bet-Shémesh, Tell Beit Mirsim). La porte de Lakish fut détruite par le feu. Parmi les débris calcinés sur le sol du poste de garde, on trouva des messages gribouillés sur des tessons, peut-être la correspondance du capitaine. Certaines de ces notes, qu'on a appelées «Lettres de Lakish», provenaient du chef d'une petite garnison de la région. Elles contiennent des consignes et rapports militaires. Dans l'une d'elle, un prophète est mentionné.

          APRES L'EXIL:

      En 538 av. J.-C., Cyrus le Perse autorisa les Juifs qui le désiraient à retourner à Jérusalem. Le cylindre de Cyrus, conservé au British Museum, à Londres, reflète sa politique de tolérance. Les déportés qui reprirent le chemin de Jérusalem s'établirent dans la ville et les villages des environs. D'autres localités de Juda étaient habitées par les descendants de juifs qui n'étaient pas partis en exil et par des gens d'autres nations, venus de l'est. Les vestiges de l'époque perse sont rares. Des bâtiments militaires à Akish et à Hatsor ont sans doute servi de postes de contrôle. Certains sceaux et quelques pièces de monnaie indiquent que Juda était une entité politique distincte au sein de l'empire perse. Comme ailleurs, des nobles du pays servaient de gouverneurs du «grand roi».

          LE SECOND TEMPLE:

      On a dégagé un pan de mur qui faisait sans doute partie du temple de Jérusalem, reconstruit par Zorobabel et ses compatriotes à leur retour de Babylone. Du côté est de la grande enceinte, le mur de soutènement de la plate-forme du temple d'Hérode est visible sur une trentaine de mètres. Puis les immenses blocs de pierre s'arrêtent, à la mur qui la continue est fait de pierres plus petites qui n'ont  été polies qu'autour des bords. Des murs du même style se retrouvent dans bon nombre de bâtiments du Proche-Orient qui datent de la période perse, ce qui porte à croire qu'il s'agit bien de vestiges du second temple.

          ACTES JURIDIQUES DE SAMARIE:

      Par la suite, l'empire perse tomba aux mains d'Alexandre le Grand. En 331 av. J.-C., celui-ci attaqua Samarie parce que ses habitants avaient tué le gouverneur de la Syrie, nommé par Alexandre. Certains citoyens aisés réussirent à s'enfuir à se cacher dans les cavernes de la vallée du Jourdain, du bon nombre d'entre eux furent pris au piège.

      En 1962-64, on retrouva une partie de leurs ossements et de leurs biens. Parmi les objets de valeur qu'ils avaient emportés se trouvaient des papyrus qui sont restés intacts grâce à la sécheresse du sol. C'était des actes juridiques établis en Samarie entre 375 et 335 av. J.-C. Ils étaient rédigés en araméen, mais les personnes citées portaient des noms hébreux. Pour les sceller, on s'était servi de petites nottes d'argile qu'on avait marquées du sceau des parties contractantes et de celui du gouverneur.

      Deux sceaux appartenaient à un fils de «Sânballat le gouverneur». Or, en 430 av. J.-C., Néhémie eut des démêlées avec un gouverneur du même nom, et l'historien juif Josèphe en mentionne un autre un siècle plus tard. Certains ont eu de la peine à croire qu'il y ait eu deux gouverneurs du même nom. Mais ces sceaux prouvent qu'il y en a eu un troisième entre 430 et 330 av. J.-C. Il est possible que les deux derniers aient été nommés d'après leur grand-père.

          INFLUENCE GRECQUE:

      On en a découvert les traces sur des sites de l'époque perse (poterie et monnaie). A partir de l'époque d'Alexandre le Grand, les tissus et les styles grecs se répandirent partout. Même après la révolte des Maccabées et l'instauration du royaume juif, les idées grecs continuèrent à se propager. Les pièces de monnaie juives des 2e et Ier siècles av. J.-C. avaient d'un côté des lettres hébraïques et de l'autre des lettres grecques. De petits croquis des fortifications de Jérusalem et de ceux d'une série de maisons et de la citadelle de Bet-Ssur témoignent de la culture et de la compétence des Juifs aux 2e et Ier siècles        av. J.-C.

 

 

 

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             L'ARCHEOLOGIE ET LE NOUVEAU TESTAMENT

 

 

 

      La politique internationale, les guerres et les rois tiennent peu de place dans le Nouveau Testament. Dans ses récits, il est question de gens très ordinaires qui ont été au contact d'un grand maître. Ce sont les paroles et les actes de ce dernier, ainsi que leurs effets, qui occupent la plus grande place dans le Nouveau Testament. Son h`istoire s'étend sur moins d'un siècle, ce qui restreint considérablement le champ d'action de l'archéologie. Toutefois, bon nombre de découvertes intéressantes ont été faites.

          JERUSALEM DU TEMPS D'HERODE:

      Hérode le Grand n'était pas un Juif. S'il s'est intéressé à Jérusalem, c'était pour faire de sa capitale l'une des plus belles villes du monde. Grâce à sa puissance et à ses relations avec Rome, mais aussi du fait de la position religieuse de la ville elle-même, Jérusalem a prospéré. Les fouilles faites par les Israéliens depuis 1967 nous en donnent une idée.

          MAISONS PRIVEES:

      Dans le vieux quartier juif de la ville, on a exhumé des maisons de pierre bien construites, dont les pièces donnaient sur une cour. Elles ont toutes été détruites en 70 ap. J.-C., lors de la prise de la ville par les Romains. Parmi les ruines calcinées, il y avait de la vaisselle cassée et des ustensiles de cuisine. Tant ce qui avait été fait sur plce que ce qui avait été importé, avait de la classe. Sur la table des riches, il y avait de la verrerie fine et des tasses et bols de pierre qui n'étaient pas soumis aux règles stricts de purification rituelle. Au moins dans une maison on buvait du vin importé d'Italie, comme le montrent les inscriptions latines de certaines cruches.

      Le sol de certaines pièces était couvert d'un pavement de mosaïques. Les murs plâtrés étaient peints pour imiter le marbre et certains motifs architecturaux. Les maisons avaient des citernes souterraines et des conduites pour y amener l'eau de pluie depuis le toit. Elles avaient aussi des salles de bain, certaines avec des bassins où les Juifs pratiquaient leurs ablutions rituelles. Un petit poids en pierre porte le nom de son propriétaire, Bar Qathros, et on suppose que la maison où il a été trouvé appartenait aussi à cet homme. D'après une tradition ultérieure, la famille Qathros aurait pistonné des parents pour des postes dans le service du temple. Certains riches mentionnés dans le Nouveau Testment ont sans doute vécu dans ce genre de luxe.

          LE TEMPLE D'HERODE:

      «Il n'en restera pas pierre sur pierre». Ces paroles de Jésus, annonçant la ruine du temple, se sont accomplies en 70 av. J.-C., lorsque les Romains y mirent le feu. Pour augmenter la surface du parvis, Hérode fit construire une plate-forme sur le versant sud de la colline du temple. Les murs de soutènement de cette plate-forme sont encore debout, mais pas jusqu'au niveau de l'ancien parvis. Le mur des Lamentations en fait partie.

      Depuis 1967, des archéologues Israéliens ont dégagé les rangées inférieures de pierres qui ont mieux résisté à l'usure du temps. Ils ont aussi trouvé des blocs de pierre de la partie supérieure du mur, et parmi eux des pierres de la dernière rangée et des fragments avec des sculptures décoratives. Au bas du mur, certaines pierres ont jusqu'à 10 m de long. Du côté sud de l'esplanade du temple, une rue pavée de dalles de pierre débouchait sur un escalier conduisant à la double-porte du parvis des païens.

      Du côté ouest, la rue passait sous l'arche d'un viaduc qui reliait la colline du temple au côté ouest de Jérusalem. La base de cette arche a été visible dans le mur du temple deμuis des années. Maintenant les pierres de l'arche ont été exhumées et on a pu calculer sa portée. On sait aussi qu'un escalier descendait le long du pilier de l'arche jusque dans la vallée. Le mur d'enceinte que fit construire Hérode autour de la tombe d'Abraham à Hébron est aussi une des ses constructions impressionnantes. Ce mur est encore debout de presque toute sa hauteur.

      Parmi les vestiges du temple d'Hérode, il y a encore un bloc de pierre intéressant. Trouvé en 1871, il est conservé dans un musée d'Istanbul, parce qu'à l'époque, Jérusalem faisait partie de l'empire ottoman. Sur sa face sont gravées quelques lignes en grec. Récemment, on a découvert à Jérusalem un bloc semblable dont les lettres ont été rechampies par de la couleur rouge. Ces inscriptions menacent de mort tout non-juif qui, dépassant la limite indiquée, pénétrerait dans le sanctuaire.

      Josèphe, l'historien juif du Ier siècle ap. J.-C., et d'autres auteurs de l'époque rapportent que le temple d'Hérode avait quatre parvis. N'importe qui pouvait entrer dans le premier, le parvis des païens. Mais seuls des Juifs avaient le droit de pénétrer dans les parvis intérieurs. Un muret entourait le premier parvis avec une inscription en grec et en latin, interdisant aux étrangers l'accès du temple. C'est donc de là que provenaient ces pierres.

      Jésus et ses disciples les ont vues lorsqu'ils sont allés au temple. Le livre des Actes décrit les troubles provoqués par certains Juifs qui pensaient que Paul avait emmené un ami non-juif au-delà du muret. Seule l'intervention de la garnison romaine empêcha la foule de lyncher Paul (Actes 21-27-26). Plus tard, celui-ci semble s'être servi de ce muret comme image de l'inimitié qui sépare le peuple juif des autres nations. Détruit par l'oeuvre de Jésus, il aurait perdu sa raison d'être, tous les hommes dorénavant pouvant s'approcher de Dieu (Ephésiens 2).

          L'ADMINISTRATION ROMAINE:

      Au cours de ses voyages missionnaires, Paul a souvent été en contact avec des fonctionnaires de l'empire romain. Certains d'entre eux étaient nommés par le Sénat à Rome, d'autres par l'empereur lui-même. Il y avait une grande variété de fonctions et de titres correspondants.

      Nous le voyons dans les Actes. A une certaine époque, certains critiques prétendaient que le récit de Luc était une histoire inventée de toutes pièces un siècle après l'époque de Paul. Mais en vérifiant les détails du texte, en particulier les différents titres mentionnés, il s'avère d'une précision extraordinaire. Or, si l'auteur a pris soin de rapporter fidèlement ce qui est tout à fait accessoire, il a dû faire preuve de la même exactitude en relatant les faits essentiels de ce récit.

          TITRES:

      Voici les titres mentionnés dans les Actes que l'on retrouve dans des écrits ou inscriptions de l'époque:

1. Proconsul (anthypatos) à Chypre àpartir de 22 av. J.-C. (Actes 13,7).

2. Politarques (politarchai) à Thessalonique (Actes 17,6) dans plusieurs inscriptions, mais dans aucun autre livre que les Actes.

3. Asiarques (asiarchai) à Ephèse, la capitale de la province d'Asie (Actes 19,31).

4. Premier (protos) de Malte, mentionné également dans une inscription grecque et une inscription latine (Actes 28,7).

      D'autres termes du langage administratif des Romains sont utilisés correctement dans les Actes et dans les Evangiles. Officiellement, Pilate était préfet de la Judée; une inscription romaine trouvée sur le titre du théâtre romain de Césarée le désigne ainsi, et le terme grec équivalent est employé dans les évangiles et les Actes. Le titre de procurateur n'aurait été employé pour ses successeurs qu'après 54 ap. J.-C.

          PAPYRUS EGYPTIENS:

      La découverte archéologique la plus importante pour l'étude du Nouveau Testament est sans doute celles des collections des papyrus égyptiens. De 300 av. J.-C. à 700 ap. J.-C., il y eut plusieurs villes florissantes sur le Nil et dans la région florissante de Fayoum, à l'ouest du fleuve. Lorsque les canaux d'irrigation furent bouchés et que l'invasion des Arabes mis fin à l'ancien système d'administration, ces villes furent désertées. Dans l'air chaud et sec de ces régions, les papyrus se conservèrent. Au cours du 19e siècle, on commença à les déterrer et à en vendre de grandes quantités aux musées. Depuis 1895, on en a exhumé un grand nombre considérable.

          LETTRES ET DOCUMENTS:

      On a retrouvé, parmi ces papyrus, des écrits de tous genre, depuis de simples reçus jusqu'aux livres les plus célèbres. Les documents administratifs sont particulièrement nombreux: correspondance entre fonctionnaires, instructions émanant du supérieurs hiérarchiques, rclamations, registres d'impôts. Mais il y a aussi des lettres d'affaires, des actes de mariage et de divorce, des lettres d'invitation à un mariage, bref, le genre de papiers que conservait un simple citoyen. Quand un secrétaire manquait de papyrus, il utilisait parfois le verso de vieux rouleaux. C'est ainsi que des livres de valeur, qui autrement auraient été perdus, ont pu être retrouvés. La plupart des lettres étaient écrites par des hommes du métier --les scribes et les secrétaires. Les gens qui savaient écrire ajoutaient parfois une salutation de leur propre main. Une lettre officielle était identifiée par les quelques mots où l'on pouvait reconnaître l'écrre de l'expéditeur. C'est ainsi que leurs destinataires ont pu constater l'authenticité de certaines lettres de Paul; I Corinthien, Galates, Colossiens et II Thessaloniciens.

          LE GREC DU NOUVEAU TESTAMENT:

      La langue et l'alphabet grecs ont servi à la rédaction de laplupart de ces documents. Bientôt après leur publication, les savants se sont rendus compte que leur style correspondait exactement au grec du Nouveau Testament, différent du grec classique que l'on trouve chez des auteurs comme Platon ou Euripide. A l'aide des papyrus, on a donc pu améliorer notre compréhension de la ngue du Nouveau Testament. Des mots et des expressions qui ne reviennent qu'une ou deux fois dans le Nouveau Testament sont employés couramment dans les papyrus. Ceci explique pourquoi les traductions de la Bible faites après 1895 diffèrent parfois des versions plus anciennes. Les traducteurs d'autrefois ne pouvaient donner aux mots que le sens qu'ils avaient en grec classique.

      Parmi les papyrus, on trouve ainsi une série de consignes émanant du gouvernement et adressées aux administrateurs locaux au sujet de la préparation de la visite du souverain. Le terme pour visite est parousia, le mot que les auteurs du Nouveau Testament utilisent pour désigner le retour de Jésus-Christ. En le lisant, les premiers Chrétiens ont dû penser à la visite d'un roi.

          IMPOTS ET RECENSEMENTS:

      Il ressort des récits des évangiles que les collections d'impôts (péagers) étaient mal vus par la population juive de l'époque. Cette impopularité provenait du fait qu'ils avaient acquis le droit de collecter les impôts dans un certain district en payant une somme fixe qu'ils tâchaient de récupérer avec un petit bénéfice. Les papyrus confirment l'aversion des gens contre ce système, surtout lorsqu'il était appliqué par des hommes comme Zachée, qui faisaient fortune en réclamant plus que leur dû.

      A partir de l'an 50 ap. J.-C., il y eut un recensement tous les 14 ans en Egypte. On avisait publiquement tous les citoyens d'aller se faire recenser, chacun dans  sa maison familiale. Le propriétaire de la maison devait déclarer le nom et l'âge de toutes les personnes sous son toit, et certifier qu'il n'y en avait pas d'autres. Il est probable qu'en Palestine le recensement se soit fait de la même façon, car, d'après l'Evangile de Luc, Joseph et Marie durent se rendre à Bethléem, la ville de leurs ancêtres.

          VIEUX LIVRES:

      Parmi les papyrus, on a retrouvé des copies de livres grecs célèbres, tels que l'Iliade et l'Odyssée ou les histoires d'Homère. Certaines ont mille ans de plus que les copies découvertes préalablement. D'autres livres dont nous n'avons pas de copies plus récentes, comme un ouvrage d'Aristote, ont aussi pu être récupérés parmi les papyrus. On a retrouvé de la même façon des copies de la version grecque de l'Ancien Testament (la Septante), ainsi que du Nouveau Testament.

      Un fragment minuscule de l'Evangile de Jean, copiée environ en 130 ap. J.-C., est le plus ancien texte du Nouveau Testament actuellement en notre possession. D'autres copies des Evangiles que nous connaissons ont été faites autour de l'an 200, tandis que les plus anciens manuscrits à peu près complets du Nouveau Testament datent du 4e siècle.

          MANUSCRITS DE LA MER MORTE:

      La plus grande découverte archéologique de notre époque fut sans doute celle des manuscrits de la mer Morte. Jamais on aurait pensé que de vieux écrits pouvaient se conserver en Palestine. Pourtant, en 1947, dans une grotte près de la côte nord-ouest de la mer Morte, un jeune Bédouin découvrit fortuitement des jarres contenant de vieux rouleaux en cuir. Ne sachant pas de quoi il s'agissait, il les vendit pour presque rien. Des archéologues finirent par entendre parler de sa découverte. Depuis, Bédouins et archéologues ont trouvé plus de 400 rouleaux.

      Ces livres faisaient partie de la bibliothèque daune communauté religieuse qui s'était établie à Qumrân, au bord de la mer Morte. Leurs propriδ@taires les cachèrent dans des grottes lors de l'approche des troupes romaines en 68 ap. J.-C. La chaleur sèche de la région permit leur conservation. Moins importants que les papyrus pour la coppréhension du Nouveau Testament, ils nous fournissent cependant de nombreux renseignements sur la vie religieuse des Juifs à l'époque néotestamentaire.

      Parmi les rouleaux de la bibliothèque, on a retrouvé tous les livres de l'Ancien Testament, sauf Esther. Ces copies confirment que le töxte hébreux traditionnel, dont les manuscrits les plus anciens en notre possession avant leur découverte dataient du 10e siècle ap. J.-C., était déjà d'usage courant au Ier siècle et même avant. On a aussi trouvé des fragments d'autres versions du texte hébreu. Leurs variantes les rapprochent parfois de la traduction grecque (la Septante) et de certaines citations du Nouveau Testament (par exemple celle de Deutéronome 32,43 dans Hébreux 1,6).

          LA COMMUNAUTE DE QUMRAN:

      Parmi les livres se trouvaient des commentaires de certains passages de l'Ancien Testament. Leurs auteurs interprétaient les noms de personnes et de lieux en fonction de l'actualité, convaincus que c'est d'elle que les prophètes avaient parlé, et non de leur propre époque. Grâce à ces commentaires et à d'autres écrits de la communauté, nous connaissons un peu son fondateur, le Maître de Justice. En désaccord avec la plupart des Juifs sur la date des grandes fêtes juives, il quitta Jérusalem pour établir sa communauté sur les bords de la mer Morte.

      Les règles de cette communauté étaient très strictes. Ces membres se nommaient «les f,ls de la lumière», tandis que leurs ennemis étaient «les fils des ténèbres». Ils attendaient le jour où le Messie les conduirait à la victoire sur leurs adversaires et où ils pourraient servir Dieu de le temple selon leurs convictions.

      Leurs espoires furent déçus. Leur Messie ne vint pas et les Romains dispersèrent la communauté. Les hommes de Qumrân étaient très différents des premiers chrétiens et n'avaient aucun contact direct avec eux. Les deux groupes avaient bien certaines notions communes --le contraste entre le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, par exemple. Mais à l'époque, c'était des idées typiquement juives. Certaines ressemblances nous paraissent frappantes pour la seule raison que nous ne possédons pas de documents d'autres groupes juifs de cette période. Cependant, le contraste est très net entre la façon dont on interprétait l'Ancien Testament à Qumrân et celle dont Jésus l'expliquait à ces disciples.

      Jésus reprocha aux chefs religieux Juifs leur stricte observation de certains détails de la loi, alors qu'ils en négligeaient l'essentiel. La secte juive de Qumrân était tout aussi pointilleuse qu'eux, sinon plus. Les Phylactères qu'on a retrouvés en témoignent. Pour obéir à l'ordre de Dieu de se souvenir de ses lois, ils se les attachaient littéralement à la main, et au front (Exode 13,9.16). Après avoir reproduit les paroles essentielles de la loi sur de minuscules morceaux de parchemin, ils les mettaient dans de petits étuits qu'ils attachaient à leur bras gauche et sur leur front pendant la prière. Un des phylactères de Qumrân mesurent 20 x 13 mm, et le parchemin qu'il contient 40 x 27 mm. Deutéronome 5,22-6,9 y est inscrit en 26 lignes. Jésus accusa les pharisiens et les scribes de vouloir se faire remarquer en portant leur phylactères (Matthieu 23,5).

          TOMBEAUX DE L'EPOQUE DU NOUVEAU TESTAMENT:

      Pendant plus d'un siècle avant la destruction de Jérusalem par Titus en 70 ap. J.-C., les Juifs quihabitaient ont enterré leurs morts en dehors des murs de la ville. Plutôt que de creuser des tombes individuelles dans la roche calcaire, ils préféraient y tailler de vastes chambres où ils pouvaient déposer plusieurs corps. Devant la paroi rocheuse, ils aménageaient un espace libre pour les funérailles et si possible pour un jardin. Une entrée basse, par laquelle on ne pouvait passer souvent qu'en rampant, menait dans une pièce assez haute pour qu'on puisse s'y tenir debout. Le long des murs, il y avait un banc taillé dans le rocher et, au-dessus de ce banc, des niches, profondes de 2 m, creusées dans le mur. Parfois, il y avait deux chambres adjoignantes.

      Lorsque quelqu'un mourait, son corps, embaumé et enveloppé dans un linceul, était posé sur le banc ou dans une des niches dans le mur. L'entrée de la tombe était fermée par un bloc de pierre ou parfois par une dalle ronde que l'on roulait dans une étroite tranchée. Après la décomposition de la chair, on déposait, dans certains cas, les ossements dans un coffre que l'on plaçait dans une des niches. On a retrouvé de ces coffres en pierre. Ceux en bois ont pourri depuis longtemps. 

      Si nous comparons les détails du récit de la résurrection du Jésus à ces données, nous voyons qu'ils cadrent parfaitement avec elles: tant la lourde pierre fermant l'entrée basse de la tombe que la position du linceul et des anges qui apparurent aux disciples de Jésus.

          LES NOMS DES MORTS:

      Des parents inscrivaient ou gravaient souvent les noms des morts sur les coffres contenant leurs ossements. Ceci nous permet de savoir quels étaient les noms usuels au Ier siècle ap. J.-C. Ce sont ceux que l'on lit dans le Nouveau Testament: Matthieu, Judas, Simon, Elisabeth, Marthe, Salomon. Mais à part ces noms hébreux ou araméens, il y a aussi des noms étrangers, surtout des noms grecs, comme André et Thaddée. Le nom de Jésus revient très souvent.

      Le fait que les Juifs utilisaient ces différentes langues à l'époque de Jésus montre bien que la population était alors assez mélangée. Plusieurs paroles de Jésus, citées en araméen dans les Evangiles, se retrouvent aussi dans nos versions: abba, «père»     --Marc 14,36 eloï, eloï, lama sabaqthani, «mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» --Marc 15,34 ephphata, «ouvre-toi»    --Marc 7,34 raka, «imbécile» --Matthieu 5,22 talitha qoum, «fillette, je te le dis, réveille-toi!» --Marc 5,41.

      Jésus s'exprimait sans doute en araméen, mais laissait l'Ancien Testament en hébreu. Il est probable qu'il savait aussi le grec.

 

 

 

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               FOUILLES IMPORTANTES EN PALESTINE

 

      SITE: Jérusalem. DATES: 1867-70. FoUILLEUR: C. Warren.

      SITE: Tell-el-Hesi. DATES: 1890-92. FOUILLEURS: W. M. F. Pétrie, F. J. Bliss.

      SITE: Sites de la Scheféla. DATES: 1898-1900. FOUILLEURS: F. J. Bliss, R. A. S. MacAlister.

      SITE: Guézer. DATES: 1902-3, 1907-9. FOUILLEUR: R. A. S. MacAlister.

      SITE: Tanak. DATES: 1902-4. FOUILLEUR: E. Sellin.

      SITE: Méguiddo. DATES: 1903-5. FOUILLEUR: G. Schumacher.

      SITE: Sichem. DATES: 1907-9. FOUILLEUR: E. Sellin.

      SITE: Jéricho. DATES: 1907-8. FOUILLEUR: C. Watzirger.

      SITE: Samarie. DATES: 1908, 1910-11. FOUILLEURS: G. A. Reisner, C. A. Fisher.

      SITE: Tell Beit Mirsim. DATES: 1926-36. FOUILLEUR: W. F. Albright.

      SITE: Bet-Shéân. DATES: 1921-33. FOUILLEURS: C. S. Fisher, A. S. Rowe.

      SITE: Méguiddo. DATES: 1925-39. FOUILLEURS: C. S. Fisher, P. L. O. Guy, G. Loud.

      SITE: Bet-Shémesh. DATES: 1928-31. FOUILLEUR: E. Grant.

      SITE: Jéricho. DATES: 1930-36. FOUILLEUR: Garstang.

      SITE: Samarie. DATES: 1931-33, 1935. FOUILLEURS: J. W. Crowfoot, K. M. Kenyon.

      SITE: Lakish. DATES: 1932-36. FOUILLEUR: J. L. STarkey.

      SITE: Aï. DATES: 1933-35. FOUILLEUR: J. Marquet-Krause.

      SITE: Tirtsa. DATES: 1946-60. FOUILLEUR: R. de Vaux.

      SITE: Qumrân. DATES: 1949-67. FOUILLEURS: R. de Vaux et d'autres.

      SITE: Jéricho. DATES: 1952-58. FOUILLEUR: K. M. Kenyon.

      SITE: Ramat Rahel. DATES: 1954-63. FOUILLEUR: Y. Aharoni.

      SITE: Hatsor. DATES: 1955-58, 1968. FOUILLEUR: Y. Yadin.

      SITE: Gabaon. DATES: 1956-62. FOUILLEUR: J. B. Pritchard.

      SITE: Sichem. DATES: 1956-73. FOUILLEUR: G. E. Wright.

      SITE: Césarée. DATe: 1959. FOUILLEURS: M. Prausnitz, R. Bull.

      SITE: Méguiddo. DATES: 1960, 1965-67. FOUILLEUR: Y. Yadin.

      SITE: Jérusalem. DATES: 1961-68. FOUILLEUR: K. M. Kenyon.

      SITE: Hérodium: DATES: 1962-67. FOUILLEUR: F. C. Corbo.

      SITE: Arad. DATES: 1962-71. FOUILEURS:  Y. Aharoni,          R. B. K. Amiran.

      SITE: Ashdod. DATE: 1962. FOUILLEUR: M. Dothan.

      SITE: Guézer. DATES: 1964. FOUILLEUR: W. G. Dever.

      SITE: Aï. DATE: 1964-72. FOUILLEUR: J. A. Callaway.

      SITE: Dan. DATE: 1966. FOUILLEUR: A. Biran.

      SITE: Jérusalem. DATE: 1968. FOUILLEURS: B. Mazar,           N. Avigad.

      SITE: Beersheba. DATES: 1969-76. FOUILLEUR: Y. Aharoni.

      SITE: Tell-el-Hesi: DATE: 1970. FOUILLEUR: G. W. van Beek.

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