LES CHRÉTIENS COMME ESCLAVES

(Aperçu d’une étude disponible sur cassette)

J’aimerais étudier avec vous quelques relations dans lesquelles Dieu nous a placés. Dans cet article nous commencerons par la relation d’esclave, ou en d’autres mots : le chrétien vu dans sa relation avec Dieu et avec le Seigneur Jésus Christ. Dans d’autres articles, nous pourrons voir encore les relations suivantes : disciples, enfants de Dieu, fils de Dieu et celle de frères du Seigneur Jésus.

La situation d’esclave n’est pas prévue dans la création ni dans les relations dans lesquelles Dieu avait placé l’homme, même après la chute. Cependant après la chute (Genèse 3) et après le déluge (Gen. 6 - 9), on « découvre » des esclaves. En Genèse 10. 9 et 12. 16 nous trouvons des situations créées par l’homme déchu, et même, indirectement par Satan lui-même, l’adversaire de Dieu et l’ennemi de la race humaine, conséquences du péché de l’homme, de son idolâtrie, de sa désobéissance. Mais Dieu se sert de cette situation, introduite par le péché de l’homme, pour présenter ce qu’il a dans son coeur par rapport au Seigneur Jésus et à nous-mêmes[1].

Ce n’est pas une chose agréable et populaire que d’être appelé un « esclave ». Les humanistes rejetteraient immédiatement cette pensée sans réaliser d’ailleurs, que chaque homme, femme, enfant, est esclave par nature (voir Éphésiens 2. 1-3 et Romains 6). Cette vérité s’applique aussi bien à l’homme religieux que mondain, éduqué que méprisé. Même quelqu’un qui est né de nouveau n’est pas capable de se libérer de cet esclavage par ses propres efforts, étant vendu au péché (Rom. 7. 14)[2].

LE SEIGNEUR JÉSUS COMME L’ESCLAVE PARFAIT

Le Seigneur est devenu esclave par amour. Dans un monde où les droits de Dieu ne sont pas reconnus, après au moins 4000 ans de l’histoire du premier homme, Dieu a introduit son Esclave à Lui, pour y faire toute sa volonté, tout son bon plaisir.

• son incarnation ‑ Ps. 40. 6-8 « tu m’as creusé des oreilles »; voir aussi Phil. 2. 6-7; Hébreux 10. 5 « tu m’as formé un corps ». Pour quel but? Pour faire TA VOLONTÉ, ô Dieu[3];
• sa vie, Ésaïe 50. 4, Phil. 2. 8, était caractérisée par l’OBÉISSANCE envers Dieu;
• sa mort, Ésaïe 50. 5-7, Exode 21. 6; Phil. 2. 8. PAR AMOUR Il est même entré dans la mort.
• sa vocation éternelle. « Il le servira à toujours » (Ex. 21. 6), voir Phil. 2. 7; Jean 13. 1-8; Luc 12. 37.

Dans ces passages notre attention est attirée sur les oreilles (pour écouter). Cet organe est caractéristique de l’esclave. Il influence les actions de tous les membres de son corps pour obéir et ainsi faire la volonté de Dieu, même à travers la souffrance : tout pour la gloire de Dieu. Ces quatre mêmes passages nous aident à comprendre que le Seigneur restera toujours le parfait Esclave pour la gloire de Dieu, mais aussi pour notre bénédiction (Luc 12. 37)!

L’Esclave et le Sacrificateur

Dans le livre de l’Exode, nous voyons que l’esclave « devient » sacrificateur (Ex 21 ‑ Ex 28), pour pouvoir ainsi donner une réponse permanente, selon les pensées de Dieu et pour la satisfaction de son coeur. Comme ressuscité, glorifié et exalté (de la part de Dieu ces trois faits représentent également une réponse), le Seigneur Jésus répond maintenant aux pensées de Dieu, selon son conseil et son propos éternels.

LE SEIGNEUR JÉSUS COMME :

- NOTRE MODÈLE : Phil. 2. 5; pour les chrétiens : les traits moraux de Christ manifestés en nous; voir aussi l’illustration de Deut. 15. 12-18, pour les frères ET les soeurs aujourd’hui.

- NOTRE EXEMPLE : Jean 13. 15-17, à imiter en pratique et réaliser la béatitude que « l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur ».

- NOTRE MAÎTRE (qui enseigne et ordonne) :Matthieu 10. 25; par un exercice de toute la vie, un christianisme développé selon la Parole, un progrès graduel dans les enseignements de Dieu, par la contemplation de la Personne du Seigneur et attiré par Lui pour lui être semblable : = FORMATION pour devenir comme le Maître. Voir aussi Matthieu 4. 19, 6. 10; Marc 3. 14; 1 Sam. 3. 10. On trouve exemple de cette progression dans les amis de David : qui sont devenus des héros (1 Sam. 22, 2 Sam. 22-23) à l’école de David et dans celui de Joseph : d’abord esclave fidèle, puis gouverneur de l’Egypte.

ESCLAVES DE L’ANCIEN MAÎTRE ‑ ESCLAVES D’UN NOUVEAU MAÎTRE

En 2 Pierre 2. 19 nous trouvons un principe général : on est « esclave de celui par qui on est vaincu ». Rom. 6. 16-22 parle du changement de position. Nous étions des esclaves du péché, (passé), les membres de notre corps inclus, mais maintenant asservis à la justice de Dieu et pour Le servir comme sacrificateurs et par amour (Rom. 12. 1). Christ nous a mis en liberté (cf. Jean 8. 32, 26); ainsi dans nos vies Dieu reçoit la place qui Lui est due (Rom. 6) et sous son influence, nous sommes réformés et transformés, par sa grâce en amour.

La suprématie et la puissance du Seigneur nous sont données à connaître lors de la conversion de Paul : « Qui es-tu, Seigneur? » et « Que dois-je faire, Seigneur? » (Actes 22). Cp. Phil. 3. 8 « mon Seigneur » et Phil. 1. 1 « esclaves de JÉSUS Christ »; il faut donc que quelque chose de LUI (l’Homme glorifié) soit vu en nous.

Nous sommes des esclaves de Dieu, parce qu’Il nous a créés pour sa gloire (comme rachetés nous reconnaissons également ses droits comme Créateur). Nous sommes des esclaves du Seigneur JÉSUS, parce que Lui nous a achetés et délivrés, nous sommes donc sa possession, sa propriété à toujours. Cela doit être reconnu pratiquement par nous et doit être vu dans la façon que nous utilisons nos corps : 1 Cor. 6. 19-20 et 7. 23.

C’est par amour que le Seigneur devint esclave. Nous le serons aussi par amour, pour Lui donner une réponse à son amour dans notre vie, dans notre corps. L’apôtre Paul nous en donne un exemple en Phil. 1. 20 « Christ magnifié dans mon corps » et en Gal. 6. 17 « je porte en mon corps les marques du Seigneur JÉSUS » (au lieu des « marques » de la circoncision).

Les droits du Seigneur sont reconnus par ses esclaves, et cela dans un monde où Il est rejeté. Mais certainement aussi au milieu de la chrétienté professante : « l’esclave du Seigneur » (2 Tim. 2. 19), doit lui être fidèle dans un temps de ruine et pendant son absence (voir aussi Matthieu 24. 46-51 et Luc 19. 13-26), dans l’attente de son retour! LA VOLONTÉ DU MAÎTRE DOIT ÊTRE EXÉCUTÉE. Là aussi le Seigneur JÉSUS demeure notre Exemple (Jean 4. 34; sa nourriture était pour faire la volonté du Père). Maintenant Il a été exalté, ayant reçu toute autorité. Il est le Maître absolu (despotès) ‑ ayant des droits absolus; nous somme la propriété du Seigneur (kurios). Il a déjà maintenant l’autorité sur nous, avant que ces droits soient reconnus publiquement dans une scène future où nous règnerons avec Lui!

Nous sommes placés sous son autorité, dans le royaume de Dieu. Il est extrêmement important de comprendre que tous ceux qui confessent le nom du Seigneur sont placés sous son autorité et qu’ils sont responsables envers Lui (Rom. 10. 9-10). On ne peut goûter la joie de sa communion, ni jouir des privilèges de l’Assemblée, pratiquement, tant qu’on ne Lui est pas réellement soumis, bien qu’Il soit Lui le Seigneur encore rejeté ici-bas. Voir 1 Cor. 1. 2, 9 (66 fois le Seigneur dans 1 Cor.) et Col. 1. 12 et 18 (d’abord Seigneur, puis Chef).

Un esclave n’a aucun droit à faire sa propre volonté. Mais la nouvelle nature aime faire la volonté de Dieu, c’est ce que Jacques appelle « la loi de la liberté » (Jacques 2). L’esclave montre une OBÉISSANCE entière, sans réserve, sans hésitation, comme par exemple dans Matthieu 8. 9, Jean 2. 5; sans compromis (Gal. 2) ou pour complaire aux hommes (Gal. 1. 10). L’obéissance à réaliser dans tous les détails de notre vie c’est l’application de la justice pratique, la sainteté de chaque jour : tout cela par amour, n’ayant qu’un seul but : la gloire de Dieu, du Père, de Christ. Un exercice qui est pour chacun, soeurs comprises : Luc 1. 38 et Actes 2. 18.

Les cinq écrivains des épîtres du Nouveau Testament, tout en appréciant ceci comme un grand privilège, s’appellent des esclaves de Dieu et/ou du Seigneur JÉSUS Christ. Certainement que ce sujet est présenté dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament pour nous encourager à nous donner nous‑mêmes entièrement pour le Seigneur et à nous soumettre à sa volonté, afin que cette divine volonté soit réalisée dans les détails de nos vies.

LES ESCLAVES DANS L’APOCALYPSE

On voit dans ce livre comment la volonté de Dieu est établie dans l’univers et comment toute la sphère de la volonté humaine (sous le contrôle de Satan), sera mise de côté. Avant que cela soit réalisé, la volonté de Dieu est connue par ses esclaves qui sont en accord avec le trône de Dieu, le Centre du gouvernement et de l’autorité et vécue de façon visible, dans leur corps, comme un témoignage pour Dieu, (comparez l’exemple des trois amis de Daniel en Dan. 3. 28!). Autre exemple, Jean lui-même (Apoc. 1. 1) et un appel très fort à notre coeur et notre conscience dans ce verset : est-ce que moi, lecteur de l’Apocalypse je suis prêt à être un esclave de Dieu? Sinon, je ne peux pas comprendre ce livre. D’où la conclusion générale : on ne peut recevoir les pensées de Dieu, sans être son esclave (Apoc. 10. 7, v. aussi Amos 3. 7).

Après l’introduction publique du règne de Dieu, les croyants fidèles pendant la réjection de leur Seigneur, sont vus comme ses esclaves, en même temps que des rois (pour représenter Dieu) et des sacrificateurs (pour le servir d’une façon sacerdotale). Ils resteront donc des esclaves à toujours, comme le Seigneur Lui-même le sera (Luc 12. 37). Il y aura ainsi un résultat pour Dieu dans cette relation d’esclave[4], ce sera la louange éternelle : « ET UNE VOIX SORTIT DU TRÔNE : LOUEZ NOTRE DIEU, VOUS TOUS SES ESCLAVES » (Apoc. 19. 5).      [1988].

Note générale : je recommande aussi ma brochure éditée en 1999 « Serviteurs de Dieu »

Cet article est distribué gratuitement et peut être reproduit sans modification pour la distribution gratuite. On peut se procurer un autre exemplaire de cette étude ou une liste de traités et d’études à l’adresse suivante :

« LES SAINTES ÉCRITURES »

C. P. 677, Hawkesbury (Ontario)  K6A 3C8  CANADA

Courriel : alfredbouter@sympatico.ca

Internet : http://www3.sympatico.ca/alfredbouter/

©  Alfred E. Bouter 2001 (Imprimé/adapté le 12 novembre 2001)

[1] Le mot hébreu pour esclave (‘ebed) est souvent traduit par « serviteur ». Le mot grec pour esclave (doulos), veut dire à peu près « quelqu’un qui est lié ». Les rabbins juifs considéraient un esclave comme ayant moins de valeur devant Dieu qu’un chien!

[2] Voir aussi mon article Quelques leçons pratiques concernant la chair.

[3] Le Seigneur est aussi vu comme étant devenu esclave à cause de la chute de l’homme, Zach.13:5.

[4] En anglais on dit "bondmanship." Ce n’est donc pas du tout l’esclavage (comme au péché), mais il s’agit plutôt d’une soumission volontaire à Dieu dans cette relation avec lui.