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Sondez Les Écritures
17 février 2020

LA VIE ET LES TEMPS D'ÉZÉCHIAS partie 1

LA VIE ET LES TEMPS D'ÉZÉCHIAS partie 1

Il y a deux choses contre lesquelles le chrétien doit particulièrement être en garde : d'un côté, l'oisiveté, et de l'autre, un service en temps inopportun. L'oisiveté est tout à fait incompatible avec le caractère chrétien. La même grâce qui nous rend honteux de la pauvreté de notre petit service, nous fait poursuivre notre chemin avec un sérieux désir d'être toujours plus largement employés pour le Seigneur. Avoir besoin d'être exhorté à ne pas être paresseux est une chose vraiment lamentable. Le chrétien devrait trouver qu'il lui est aussi naturel d'agir pour Dieu, qu'il est à l'homme naturel d'accomplir les fonctions de la vie qu'il possède comme tel; par conséquent, si l'on ne voit pas le chrétien agir, on a beaucoup de raison de douter de la réalité de sa vie. Il y a une telle chose que d'avoir "le nom de vivre," mais non pas d'avoir "le nom d'agir," c'est-à-dire d'agir pour Dieu.

D'un autre côté, il faut toujours se souvenir que ne veut pas être débiteur de l'homme, "lui qui donne à tous la vie et la respiration et toutes choses." )Actes 17.25). L'effort constant de l'homme est de faire de Dieu son débiteur; mais c'est un vain effort, et celui qui y persiste, se trouvera en opposition avec Dieu. La question entre Dieu et l'homme ne peut être réglée que si l'homme prend la place de débiteur, de celui qui a à recevoir; jusqu'alors l'homme reste éloigné de Dieu.

Mais c'est plutôt du second point mentionné ci-dessus, que je désire m'occuper dans ces pages. Un service défectueux ou hors de saison, parce qu'il n'est pas le résultat direct de la communion avec Dieu, tel sera mon thème. la vie et les temps d'Ézéchias me le fourniront spécialement.

Il y a trois rois de Juda dont le Saint-Esprit a réuni les règnes dans trois des prophètes. Ésaïe, Osée et Michée, ont prononcé leurs oracles prophétiques, "aux jours de Jotham, d'Achaz et d'Ézéchias, rois de Juda." Entre ces trois règnes existe donc, à mon sens, une relation morale importante, relation que nous sommes naturellement conduits à considérer du point de vue du fait que nous venons de constater.

Le temple de Jérusalem était le grand centre de rassemblement de l'Israël d'autrefois. Les affections de tout vrai Juif étaient liées à cet édifice sacré, et, quant aux rois de Juda, on peut remarquer que leur manière d'agir à l'égard du temple, fournit une sûre pierre de touche pour juger de leur vrai caractère personnel et officiel. Ceux d'entre ces rois desquels est rendu ce beau témoignage : "Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Éternel," eurent en général leurs coeurs exercés à l'égard du temple et du culte du Dieu d'Israël; tandis que ceux qui firent "ce qui est mauvais aux yeux de l'Éternel," furent aussi ceux qui abandonnèrent la maison de l'Éternel et qui s'adonnèrent à l'idolâtrie.

Jotham, roi de Juda, semble occuper une position intermédiaire entre ces deux classes; il n'était pas idolâtre, cependant la maison de Dieu n'occupait pas dans ses pensées la place qui lui était due. On peut dire de lui qu'il commença son oeuvre en dehors du sanctuaire. Il bâtit des villes dans les montagnes avant d'aller adorer; il fut sur les champs de bataille avant d'être devant l'autel; il s'adressa aux maçons et aux hommes de guerre avant de s'adresser aux sacrificateurs, ministres du sanctuaire. C'est pourquoi, tout fut défectueux. Il fit beaucoup, il est vrai, car il bâtit "des châteaux et des tours," et même la porte supérieure de la maison de l'Éternel; et plus encore, "il régla ses voies devant l'Éternel, son Dieu." Mais avec tout cela, il y a un "seulement" : "Seulement les haut lieux ne furent pas ôtés; le peuple sacrifiait encore et faisait fumer de l'encens sur les hauts lieux." (Comparez 2 Rois 15.35; 2Chron. 27.2). Il y a là pour nous une leçon salutaire. Nous avons à veiller avec soin sur l'état de nos coeurs, par crainte que notre service même -- notre service vrai et raisonnable -- ne vienne se placer entre nos âmes et la personne de Christ. Nous devrions fréquemment aller à l'écart, dans le but d'examiner nos motifs d'action, soit que nous prêchions, que nous écrivions ou correspondions, soit que nous fassions des visites ou quelque autre chose; il faudrait nous asseoir calmement et nous juger nous-mêmes quant au but secret que nous poursuivons en toutes ces choses. Lorsque le Seigneur viendra, ce sont "les conseils des coeurs," et non les oeuvres extérieures seulement, "qu'il manifestera." C'est une pensée très sérieuse. Plus d'un acte éclatant de service, plus d'une prédication éloquente, plus d'un livre bien écrit, plus d'une visite qui aura eu du retentissement, tomberont dans l'oubli, ou, s'ils sont rappelés, tendront seulement à frapper la conscience ou à aggraver le jugement de l'âme aveuglé qui, pour ainsi dire, se sera mise à l'ouvrage sans connaître expérimentalement cette loi fondamentale de la maison de Dieu, savoir, que l'homme doit être un mendiant; et qui, en d'autres termes, n'aura jamais eu, en toute parole ou action, d'objet plus élevé que le "moi".

Nous n'avons pas grand-chose à dire d'Achaz. Il fut un adversaire déclaré de Dieu et de sa vérité. Il négligea le temple; il en ferma les portes, en éteignit les lampes, mit en pièces les ustensiles de la maison de Dieu, et éleva des autels idolâtres dans tous les coins de Jérusalem. En outre, il alla à Damas à la rencontre du roi d'Assyrie, et vit là un autel dont il envoya à Urie, le sacrificateur, la forme et le modèle, afin qu'il en fît un semblable à Jérusalem. Ensuite, il déplaça le vrai autel pour le mettre à côté du sien, et ainsi renversa tout l'ordre du culte. C'était "lui, le roi Achaz." De quelque manière que nous envisagions ce misérable homme, son histoire est remplie pour nous de sérieux avertissements; mais surtout quand nous le considérons comme venant après Jotham. Toutes les fois que nos coeurs ne sont pas d'abord et entièrement dévoués au service du sanctuaire, que nous n'apprécions et ne cultivons pas une communion secrète avec Dieu, que l'oeuvre au dedans ne marche pas de pair avec l'oeuvre au dehors, que nous lisons et enseignons plus que nous ne prions, et qu'enfin notre travail est plus pour les yeux de l'homme que pour ceux de Dieu, nous pouvons être sûrs que bientôt nous serons tout à fait abattus. La seule chose qui puisse nous maintenir dans un service vrai et effectif, est la communion; là où elle manque, tout doit aller mal. Ainsi, en regardant ces deux règnes comme étant moralement liés l'un à l'autre, l'apostasie déclarée d'Achaz est bien ce que nous pouvions attendre après le service défectueux de Jotham. Si nous sommes occupés "à bâtir sur les montagnes," tandis que le temple est comparativement négligé, nous tournerons bientôt le dos au vrai culte de Dieu, et nous tomberons dans l'idolâtrie. À quoi servent "les châteaux et les tours," tandis que les portes de la maison de l'Éternel sont fermées? Qu'importent les victoires sur les Ammonites, si les lampes de Dieu ne brillent pas dans le lieu saint? Toutes ces choses ne sont d'aucune utilité et ne dureront pas longtemps, telles qu'elles sont, mais céderont bientôt la place aux actes plus décidés d'un Achaz qui ne veut pas avoir une position équivoque.

Des réflexions qui précèdent, nous pouvons tirer la leçon suivante dont nous avons grand besoin : c'est que la communion avec Dieu doit toujours tenir une place plus élevée que le service pour Dieu; la communion secrète avec Dieu ne doit jamais être négligée, même pour un service public dans les choses qui tiennent à la piété. Plusieurs seraient assez prêts à accomplir en apparence pour Dieu des actes de service brillants aux yeux du monde, sans un grand désir d'une communion intime avec Lui. Rappelons-nous donc que, si Dieu ne reçoit pas l'entier hommage du coeur, ce que nous accomplirons de nos mains dans un service extérieur, ou avec notre intelligence en vue de la doctrine, n'importe en rien; notre fondement est indubitablement défectueux, et tout ce que nous aurons édifié tombera bientôt sur nous et nous ensevelira sous ses ruines. En outre, plus l'édifice aura été élevé, plus apparent il aura été aux yeux, plus grande sera sa chute , plus triste sa désolation. Je sens combien ces choses sont dignes qu'on leur prête attention dans un temps d'activité extérieure tel que celui-ci, mais où il y a dans l'âme si peu de la puissance intérieure de la vie divine, tant de prédications et d'écrits et si peu de réalité vivante, beaucoup dans l'intelligence et beaucoup d'oeuvres, mais si peu du coeur et des affections, beaucoup pour les yeux des hommes et si peu pour les regards de Dieu. Notre prière incessante devrait être pour demander à Dieu plus de réalité intérieure et de puissance spirituelle; sans cela, tout est vanité.

Occupons-nous maintenant d'Ézéchias, dont l'histoire nous apportera plus d'encouragement que celle de ses deux prédécesseurs sur le trône de Juda. Il est écrit de lui que, "la première année de son règne, il ouvrit les portes de la maison de l'Éternel et les répara." C'était un heureux commencement, un gage encourageant de ce que devait être la suite de sa carrière. La course commence avec Dieu, dans son long parcours, sera triomphante. Il pourra y avoir manquements, difficultés, tentations, douleurs, nuages et obscurité; mais à la fin, il sera rendu manifeste que celui qui a commencé sa course dans le sanctuaire la terminera dans la gloire. "Ceux qui sont plantés dans la maison de l'Éternel, fleuriront dans les parvis de notre Dieu." (Ps. 92.13). Ézéchias semble l'avoir senti, car nous le voyons commencer immédiatement sa course au point où il le fallait. Il ne va pas dans les montagnes pour y bâtir, mais débute directement dans l'oeuvre d'une entière réformation. Il envoie les lévites dans la partie la plus reculée de la maison de l'Éternel, dans le sanctuaire, pour le purifier. Il met ainsi Dieu à la place qui lui est due, persuadé que, si ce point capital est garanti, tout le reste suivra naturellement. Leçon bien salutaire que nous enseigne en cela Ézéchias. Dans l'expérience et la vie d'un chrétien, tout dépend de la place que Dieu occupe dans un coeur; en d'autres termes, il y a un puissant lieu moral entre l'estime que nous faisons de Dieu et notre conduite. Si les pensées que nous nous formons de Dieu sont peu élevées, peu élevée aussi sera la mesure de notre marche chrétienne; si, au contraire, nous avons de Dieu les pensées élevées qui conviennent à ce qu'il est en réalité, le résultat dans notre vie y sera conforme. Ainsi, lorsque les Israélites, au pied du mont Horeb, "changèrent leur gloire en la ressemblance d'un boeuf qui mange l'herbe," les paroles de l'Éternel à Moïse furent : "Ton peuple s'est corrompu." Remarquez ces paroles : "s'est corrompu." Ils ne pouvaient autrement que se corrompre, en abaissant leur pensée de la dignité et de la majesté de Dieu au point d'imaginer pour un moment qu'il était semblable à "un boeuf qui mange l'herbe." Tel est aussi l'enseignement que nous trouvons en Rom. 1. L'apôtre, dans ce chapitre, nous montre que toutes les abominations dont se rendaient coupables les nations païennes venaient du fait que, "ayant connu Dieu," elles ne le glorifièrent point comme Dieu," et ainsi se corrompirent. C'est un principe d'une grande importance pratique et dont l'influence s'étend loin. Si nous abaissons Dieu dans nos pensées, nous nous abaissons nous-mêmes. Nous sommes en cela placés bien au-dessus de toute vue simplement systématique de la vérité; ce n'est pas du tout une question de doctrine. Non; nous sommes amenés par là dans les plus secrètes profondeurs de l'âme pour peser, comme sous l'oeil scrutateur de Dieu, la pensée que, jour par jour et heure par heure, nous nous formons de lui. Nous ne saurions nous refuser à appliquer sérieusement notre esprit à examiner ce point important de la vérité. Notre négligence à cet égard nous dirait beaucoup du secret de notre marche languissante et de notre lamentable froideur spirituelle. Dieu n'est pas suffisamment exalté dans nos pensées; il n'a pas la place suprême dans nos affections; nous ne vivons pas assez dans l'atmosphère de sa bienveillance et de sa fidélité divines. Notre état d'esprit, notre expérience, notre service, nos luttes, nos peines, nos infirmités, viennent, en grande mesure, se placer entre nos âmes et Dieu, et obscurcissent la brillante lumière de sa face. Or, toutes les fois que nos propres intérêts et nos propres sentiments agissent sur nous de manière à empêcher la jouissance de ce repos calme et assuré du coeur et de la conscience dans l'amour rédempteur et l'éternelle efficacité de l'oeuvre expiatoire, nous glissons certainement dans une simple religiosité et dans le légalisme, ou bien dans la mondanité et le mal moral. La suite de ces pensée nous a été suggérée par le premier acte du roi Ézéchias. Il avait posé un bon fondement et agi selon le précepte donné plus tard par le Seigneur Jésus à ses disciples : "Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus." Il sentait que les fortifications et les constructions devaient toutes céder la place à la maison de Dieu; il ne pensait pas à habiter dans une maison lambrissée (voyez Aggée 1), tandis que le temple de l'Éternel était négligé. En conséquence, il entra, pour ainsi dire, tout droit dans la partie intérieure du sanctuaire, et ce fut, pour ainsi dire, dans son oeuvre, le grand point de départ.


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