(article)

JÉSUS EN AGONIE JUSQU'À LA FIN DU MONDE

par Paul Arsenault

(texte condensé)

La maladie fait vraiment partie de la condition humaine et de la vie de tout disciple de Jésus. C'est probablement ce que voulut exprimer au 17ième siècle le savant-philosophe Blaise Pascal quand il écrivait: "Jésus sera en agonie jusqu'à la fin du monde.".

Jésus a donné un sens nouveau à la maladie et à la souffrance, vues comme une participation du malade au mystère de sa mort et de sa résurrection pour le salut du monde.

Mais comment souscrire à ce haut idéal quand frappent la maladie et la souffrance? Il n'existe pas vraiment de rite d'accueil quand cette visiteuse indésirable se présente à notre porte.

Toutefois, les disciples de Jésus s'appuient sur l'attitude de leur Maître, qui a un jour lui-même fait face à la souffrance et à l'épreuve. A-t-il déjà été lui-même malade durant sa courte vie sur Terre? Même si l'Évangile n'en parle pas, il est plausible qu'il est, comme tout être humain, fait l'expérience de la maladie. Au cours de son ministère en Galilée, il a toujours eu une attention spéciale envers les malades qu'on lui amène des boiteux, des infirmes, des muets, et beaucoup d'autres malades (cf. Matthieu 15:30,31).

"J'étais malade, et vous m'avez visité." (Matthieu 25:36)

Les communautés chrétiennes ont toujours vécu en solidarité avec leurs malades. Un membre du corps du Christ souffre-t-il, tous les membres partagent sa souffrance (cf. 1 Corinthiens 12:26).

C'est ce que nous faisons chaque fois que nous visitons quelqu'un à l'hôpital, chaque fois que, depuis les débuts du christianisme, nous donnons le sacrement de l'onction des malades: "L'un de vous est-il malade? Qu'il fasse appeler les anciens de l'Eglise, et qu'ils prient après avoir fait sur lui une onction d'huile au nom du Seigneur." (Jacques 5:14 TOB).

"Dans mon corps, je continue à participer aux souffrances du Christ pour son corps (c'est-à-dire pour l'Église)." (Colossiens 1:24)

On raconte qu'à son premier concert, le grand violoniste Paganini brisa une des cordes de son instrument. Ayant voulu la réparer, une autre corde se brisa, puis une troisième. Le public s'impatienta et fut sur le point de le siffler. Paganini sut alors tirer de l'unique corde restante des accents tels, qu'il souleva un tonnerre d'applaudissements.

Que de fois n'avons-nous pas été témoins de ce que peuvent des malades, de ce qu'ils peuvent tirer de leur fragilité, de leurs maladies, de leurs souffrances! Ils sont la démonstration vivante de ce que peut faire la dernière corde qui reste à leur "violon"!