étude sur le livre de l'Ecclésiaste chapitres 5 et 6 - satisfaction non garantie
SATISFACTION NON GARANTIE
(Ec 5-6)
Vous hésiteriez sans doute à acheter un produit que vous ne connaissez pas sur lequel il est marqué : "Satisfaction non garantie". Une vie sans Dieu n'offre aucune garantie de satisfaction, et pourtant beaucoup de gens semblent vouloir cette vie.
Dans les chapitres 5 et 6 du livre de l'Ecclésiaste, Salomon continue de mettre l'accent sur la futilité d'une vie vécue sans Dieu. L'homme naturel, l'homme sans Dieu, reste stupéfait par cette vie. Rien de ce qui se passe sur la terre ne semble sensé, lorsqu'il l'examine jusqu'à sa conclusion. La fin de la vie sur terre, c'est la mort. Et si la mort est vraiment la fin de l'homme, quel est le but de la vie ? Ni la vie ni la mort, n'ont de sens sans une révélation de la part de Dieu.
Ce fait nous met devant l'importance d'une relation avec Dieu. Il ne faut pas essayer d'altérer la volonté de Dieu. Une religion, quelle qu'elle soit, qui demande moins qu'un engagement total envers Dieu, ne fait qu'ajouter à la vanité de la vie. Il n'est donc pas étonnant de constater le nombre de gens "religieux" qui sont insatisfaits. Ils ont juste assez de religion pour les rendre misérables -- pour savoir qu'ils ne plaisent pas à Dieu -- mais pas assez pour leur donner la sécurité qui ne vient que par un engagement total. C'est avec cette pensée en tête que Salomon écrit la prochaine section.
UN SERVICE A DIEU SANS ENTHOUSIASME NE NOUS SATISFERA PAS
(4.17-5.1-6)
Quand nous nous approchons de Dieu pour l'adorer, il vaut mieux surveiller notre démarche (4.17-5.2). Nous devrions nous en approcher plus pour écouter que pour parler. La plupart des gens ne se rendent pas compte du tort qu'ils font en présentant un sacrifice vain. L'expression « sacrifice des insensés » (4.17) se réfère probablement au sacrifice de l'homme qui est assez inconscient pour penser que l'acte extérieur du sacrifice suffit. Mais ce n'est pas le sacrifice que Dieu désire ; ce qu'il veut, c'est l'obéissance. Dieu veut un coeur humble et contrit. L'homme insensé s'approche de Dieu, s'attendant à ce que Dieu le remarque et écoute sa demande exprimée sans conviction ; et pourtant il s'en va sans le désir d'écouter Dieu.
Ceux qui jouent à la religion de cette manière se trouvent souvent encore plus frustrés et plus embarrassés dans les temps difficiles que ceux qui n'ont aucune religion du tout. Ceux qui ne croient pas en Dieu n'attendent rien de lui, et ils ne le blâment en rien. En revanche, les serviteurs de nom seulement pensent souvent que Dieu devrait satisfaire leurs caprices. Il manque à ces personnes la foi qui permet de se donner à Dieu et de lui confier ses problèmes.
Salomon avertit contre une approche trop légère à Dieu, une approche sans sincérité (5.1). Il dit, en fait : « Surveillez votre langue lorsque vous parlez à Dieu. Souvenez-vous qu'il est le Dieu du ciel, et que vous, vous n'êtes qu'une créature de la
terre. » Un homme qui parle trop en présence de Dieu risque de pécher par la parole. Celui qui parle trop devant Dieu est un insensé (5.2).
Lorsque nous promettons quelque chose à Dieu, il faut absolument tenir parole (5.3-6). Mieux vaut ne pas faire de promesse à Dieu que d'en faire et puis ne pas la tenir. Nous ne devons jamais promettre de faire ce que nous ne pouvons pas accomplir, ou ce que nous n'avons aucune intention d'exécuter. Lorsque nos bouches promettent ce que nos corps ne peuvent accomplir, nous péchons par défaut. Et cela ne servira à rien de nous excuser en disant, par exemple : "J'ai commis une erreur." Salomon dit que nous devons parler prudemment et honnêtement devant Dieu et devant ses messagers. Dans le verset 5 "l'envoyé" pourrait être le prêtre ou bien un représentant de Dieu qui assiste au sacrifice ou au voeu.
Il convient de prendre très au sérieux notre relation avec Dieu. Rêver aux grands services rendus à Dieu puis s'en vanter devant lui est une vanité (v. 6). La vie aussi est sérieuse, et nous devons nous approcher de celui qui la donne, avec respect et crainte.
L'Écriture exprime les mêmes sentiments en 1 Samuel 15.22. Saül avait désobéi à l'ordre de détruire les Amalécites. Dieu lui avait dit de tout détruire, mais Saül avait pensé bien faire en épargnant une partie du meilleur bétail pour un sacrifice. Il épargna également Agag, le roi. Dieu envoya le prophète Samuel vers Saül pour lui dire sa désapprobation. Dans un premier temps Saül maintient qu'il avait obéi à Dieu, n'épargnant qu'Agag et les animaux qu'il voulait offrir en sacrifice. Cela devrait être acceptable, n'est-ce pas ? Dieu n'agrée-t-il pas les sacrifices ? Mais Samuel dit :
« L'Éternel trouve-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, que dans l'obéissance à la voix de l'Éternel ?
Voici : l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et la soumission vaut mieux que la graisse des béliers. »
Un sacrifice sans obéissance ne signifie rien pour Dieu. Un service sans sincérité ne donnera satisfaction ni à Dieu, ni à l'homme.
LA RICHESSE NE NOUS SATISFERA PAS (5.7-6.6)
Salomon a découvert que la satisfaction ne vient pas non plus des richesses. Le désir du gain peut inspirer les riches à opprimer les pauvres (5.7-8). Dans ce contexte Salomon parle de la difficulté pour les pauvres de se faire entendre devant les autorités civiles. On ne devrait pas être surpris de voir des perversions de la justice non corrigées : « Si tu vois dans une province qu'on opprime le pauvre et qu'on viole le droit et la justice, ne t'étonne pas de la chose ; car un grand protège un autre grand, et il en est encore de plus grands au-dessus d'eux » (5.7). Chaque officier du gouvernement répond à un autre, ce qui fait que les demandes faites au gouvernement se perdent dans la paperasse et personne n'en accepte la responsabilité.
Salomon n'aime pas voir la bureaucratie profiter de l'homme de la rue. Selon lui, les représentants du gouvernement devraient se souvenir que tout le monde -- du roi jusqu'à l'homme le plus bas sur l'échelle -- vit du fruit de la terre. Celui qui travaille la terre devrait avant tous être exempt de l'oppression, puisqu'il travaille pour toute la nation. Mais rare est le roi qui comprend ceci et qui entend les cris des opprimés. Voici encore une lutte vaine dans la vie. Un gouvernement qui néglige la justice pour le "petit" citoyen est en train de s'auto-détruire.
L'amour de l'argent n'est jamais satisfait (5.9-11). Au fur et à mesure que les richesses augmentent, les façons de les dépenser se multiplient aussi. A quoi sert l'argent à ceux qui en possèdent, sinon de la voir filer entre les doigts ? En fin de compte, être riche n'apporte rien. Qui a le sommeil le plus profond, le travailleur ou le riche ? Un travailleur peut se coucher et bien dormir, qu'il ait mangé beaucoup ou peu. Mais la fortune du riche ne le laisse pas dormir.
Que les riches cachent leurs trésors, pour les perdre dans de mauvaises affaires, est un malheur funeste (5.12-16). On peut perdre ses richesses par de mauvais investissements ou des vols, ou par des dépenses qu'entraînent des problèmes de santé. De toute façon, il n'en reste rien pour sa postérité. Ceci n'est pas un mal en soi, car nous avons déjà vu la futilité de laisser de grands biens à d'autres. Salomon illustre la futilité de cacher son bien et de le perdre par indiscrétion. A la fin, un homme possède tout ce qu'il possédait à sa naissance : rien du tout.
Ces remarques font revenir Salomon vers sa première conclusion : il vaut mieux qu'un homme profite du fruit de ses labeurs, de ce que Dieu lui a donné (5.17-19). Ceux qui reçoivent des richesses devraient les considérer comme un don de Dieu ; ils devraient prier que Dieu leur accorde la possibilité d'en profiter et de les utiliser avec sagesse pendant qu'ils les ont. Celui qui fait cela n'aura pas de remords plus tard, car Dieu lui aura donné une véritable joie de vivre.
Un autre problème est celui de l'homme à qui Dieu donne des richesses, sans la santé pour en profiter (6.1-6). Sa vie est vaine, car son argent sera dépensé par d'autres. Si un homme avait 100 enfants et vivait jusqu'à un âge avancé, sans pouvoir profiter du fruit de son labeur, pour Salomon il vaudrait mieux qu'il meure (6.3). S'il était mort à la naissance, il n'aurait pas vu la lumière du jour, il n'aurait jamais su son nom. Cela ne semble pas bon non plus, mais Salomon considère cela mieux que de devenir un homme âgé et malheureux. Si un homme atteignait l'âge de deux mille ans, sans être heureux ou content, où serait le sens de sa vie ?
CHERCHER A COMBLER NOS DÉSIRS NE NOUS SATISFERA PAS (6.7-12)
La convoitise est insatiable (6.7-9). Le sage et l'insensé passent tous deux leur vie à travailler pour leur nourriture. Ni l'un ni l'autre ne semble jamais en avoir assez. L'homme pauvre qui est sage finit mieux que l'homme riche qui est insensé, car il apprend mieux à contrôler ses appétits. Il ne s'habitue jamais à nourrir chaque désir. Il vaut mieux apprécier ce qu'on a, que de souhaiter en avoir plus. Désirer plus est futilité.
Voici l'inévitable conclusion : « Ce qui sera, sera » (6.10-12). Toutes choses sont entre les mains de Dieu. Nous devons reconnaître que nous ne sommes que des êtres humains, et qu'il ne faut pas défier Dieu ni douter de lui. Sans Dieu, tous nos efforts sont futiles et sans aucun sens. Quel avantage y a-t-il donc à contester avec Dieu ? Comment pouvons-nous, nous qui ne sommes que des ombres passagères, décider ce qui est bien pour nous ?
CONCLUSION
Qui peut prédire l'avenir de l'homme ? Si nous ne pouvons donner notre vie à Dieu et lui faire confiance en ce qui concerne notre bien-être, nous n'avons aucun espoir de découvrir le sens de la vie.
Négliger Dieu, c'est négliger notre seul espoir. Jérémie dit :
« Je reconnais, Éternel, qu'à l'être humain n'appartient pas sa conduite ; ce n'est pas à l'homme, quand il marche, à diriger ses pas » (Jr 10.23).
Aucun projet terrestre ne satisfera nos aspirations les plus profondes. La seule source de satisfaction est de donner sincèrement ce que nous avons de mieux à Dieu.
« TOUTES LES ÉGLISES DU CHRIST VOUS SALUENT ! > (Rm 16.16)